Mobile money/Grève des propriétaires de points de vente : La réaction de la Confédération des organisations de consommateurs

Jean Baptiste KOFFI,président de la Confédération des organisations de consommateurs
Jean Baptiste KOFFI,président de la Confédération des organisations de consommateurs
Jean Baptiste KOFFI,président de la Confédération des organisations de consommateurs

Mobile money/Grève des propriétaires de points de vente : La réaction de la Confédération des organisations de consommateurs

Le 11/08/22 à 12:15
modifié 11/08/22 à 12:20
Le président de la Confédération des organisations de consommateurs (COC), Jean Baptiste Koffi, interpelle les propriétaires de points de vente de téléphonie mobile quant à leur volonté de répercuter leur perte sur les consommateurs. Voici sa déclaration.

« Le bras de fer opposant les opérateurs de transfert d’argent et leurs partenaires que sont les Points De Vente (PDV) est rentré dans une nouvelle phase depuis mardi dernier, avec la grève de 72 heures lancée par certains PDV.

Au cœur de cette confrontation, la révision à la baisse des commissions versées aux PDV par les opérateurs et le refus en contrepartie de l’institution par ces PDV, d’un frais supplémentaire de 100 F CFA à la charge du client, sur toute transaction quel que soit le montant de celle-ci.

En soutien à cette initiative des PDV en grève, des voix s’élèvent avec pour arguments principaux, la modicité des sommes en jeu, la nécessité de préserver des milliers d’emplois de jeunes, ivoiriens pour la plupart etc.

Tout en comprenant et partageant la pertinence des arguments avancés, notamment la création d’emplois, la lutte contre l’oisiveté, etc., la Confédération des Organisations des Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) demeure persuadée que l’option prise par les PDV en grève n’est pas la meilleure pour atteindre les objectifs visés.

En effet, à défaut d’obtenir gain de cause auprès des opérateurs de transfert d’argent, en matière de commissions, ces PDV ont fait le choix de répercuter leur manque à gagner voire améliorer leurs gains directement sur le maillon faible de la chaine à savoir les consommateurs. Une telle attitude ne peut laisser les organisations de défense des consommateurs indifférents et sans réaction.

Toute activité commerciale comportant toujours une dose de risque, les opérateurs économiques de tous les secteurs, doivent apprendre à anticiper, à se projeter dans l’avenir, à faire preuve d’innovation et de créativité pour parer aux conséquences éventuelles de toutes modifications dans leurs conditions d’exploitation plutôt que d’opter systématiquement de faire peser tout changement en leurs défaveurs sur les pauvres consommateurs.

Les opérateurs économiques avertis le savent tous, toute activité consistant à offrir un seul type de service ou vendre un seul type de bien conditionne l’existence du vendeur à la pérennité de ce bien ou de ce service. De même faire affaire avec un seul client ou un seul fournisseur vous rend tributaire du bienêtre de ce seul client ou fournisseur.

La COC-CI exhorte donc les PDV en grève à diversifier leurs sources de revenu sur leurs différents sites. Faire la coiffure, vendre les journaux, du tabac etc. sur les PDV les rendraient moins dépendants des seules commissions des opérateurs des transferts d’argent. Leur salut viendra de la diversification de leurs offres de service plutôt que d’un bras de fer sur des commissions dans un secteur d’activité en perpétuel mutation où l’avenir échappe même au contrôle des opérateurs de transfert d’argent.

Exercer la violence sur les PDV n’observant pas le mot d’ordre de grève ne résoudra pas durablement leur problème.

Aussi la COC-CI tient-elle à interpeler ici encore les autorités en charge du secteur sur la nécessité de prendre dans l’urgence des mesures pour renforcer davantage la protection des consommateurs des services financiers numériques.

La COC-CI, invite l’ensemble des consommateurs sur l’ensemble du territoire national à ne pas céder à cette augmentation et à privilégier les points de vente ne pratiquant pas la surenchère de 100 F CFA pour effectuer leurs transactions ».

Jean Baptiste KOFFI, Président


Le 11/08/22 à 12:15
modifié 11/08/22 à 12:20