Fndc et Cnrd face à face en Guinée : Le pouvoir dans la rue ou Palais Mohamed V ?

Fndc et Cnrd face à face en Guinée : Le pouvoir dans la rue ou Palais Mohamed V ?

Le 11/08/22 à 12:20
modifié 11/08/22 à 19:25
La tension se fait de plus en plus forte entre le gouvernement guinéen et le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc). Parce qu’en réponse à sa dissolution annoncée le 8 août 2022, le Fndc a clairement exprimé son rejet de cette mesure en indiquant le 11 août 2022 qu'il est un « mouvement citoyen, un élan vers la démocratie ».

La coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile a même rappelé qu’elle est antérieure à la junte. « Le mouvement est né avant la nébuleuse Cnrd et continuera d'exister après. »

Mieux, le collectif maintient son appel à la mobilisation le 17 août 2022, et veut en faire « le point de départ d'un redressement de la transition ». Il est donc clair qu’il s’agit de forcer la main au gouvernement de Conakry et avoir un droit de regard et de décision sans la gestion de la transition politique.

Cette dernière volonté exprimée par le Fndc dénote de ce qu’il a – en quelque sorte – engrangé de bons points au détriment de la junte dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya, tant au niveau de la Cedeao que de la communauté internationale. D’autant plus que des voies de l’espace communautaire et des chancelleries occidentales se sont levées pour apporter leur soutien au Fndc à la suite de la violence dont ont fait usage les forces de l’ordre pour réprimer les manifestations du 28 juillet 2022.

Cette courte avance de la rue sur le pouvoir se ressent dans le langage – de plus en plus empreint de retenue et de prudence – de la part du gouvernement. Comme pour se justifier, le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, assure qu'il ne veut « pas faire taire de voix discordantes », mais qu’il entend agir contre ce qu’il qualifie d’attitude qui « menace la paix et la stabilité publique ».

La conjoncture actuelle laisse penser que la pression est du côté du gouvernement. Puisque le Fndc a réussi à se mettre en position de siéger à une éventuelle table de négociations et accroître ses chances de prendre part aux prochaines orientations que pourraient prendre la transition. Ce, d’autant plus que les appels au dialogue entre les deux camps sont au cœur des interventions des organisations sous-régionales et internationales.


Le 11/08/22 à 12:20
modifié 11/08/22 à 19:25