Les chiffres donnent le tournis. Selon les rapports de plusieurs Ong, il y a plus de 150 millions de femmes excisées à travers le monde. Un véritable crève-cœur auquel l’écrivaine Adline Camara avait consacré son livre « Une féminité amputée ».

Avec « Kahonam », long métrage de 3 heures qu'elle produit et qui est extrait du livre, l’écrivaine ajoute à ces mots la puissance de l’image. Kahonam, qui sera projeté sur les écrans dans le mois de novembre, est l’histoire d’une jeune femme native d’un village du centre-nord de la Côte d’Ivoire.

Orpheline dès l’âge de 3 ans, elle sera excisée selon des rites traditionnels multiséculaires. Cette vieille tradition de l’ablation du clitoris, pratiquée dans des conditions indicibles, fera suite à une succession de malheurs. Mais contre vents et marées, la jeune femme va trouver en elle les ressources nécessaires pour conjurer le sort et se hisser à une position sociale admirable.

Comédie dramatique à but didactique, Kahonam ne stigmatise pas seulement l'excision en particulier, mais aussi toutes ces mesures barbares qu'une communauté, mue par l'obscurantisme traditionnel et/ou religieux, est capable de mettre en place pour empêcher ses propres sujets de s'épanouir et maintenir ainsi la domination d'une partie de la population, d'ordinaire masculine.

Réalisé par le Nigérian Abubakar Surajudeen, ce film, tourné entre les villes d'Abidjan, Katiola, Bouaké et Adzopé, a été joué par de talentueux jeunes acteurs ivoiriens.