Burundi: sept ans après, un jugement défavorable à un troisième mandat de Nkurunziza resurgit
Coup de théâtre au Burundi, où un jugement de la chambre d'appel de la Cour de justice de la Communauté d'Afrique de l'Est a été retrouvé, après être resté longtemps caché. Celui-ci statue que le troisième mandat à la tête du pays de feu Pierre Nkurunziza, point de départ d'une crise grave au Burundi, violait la Constitution nationale. Explications.
Élu président de la République du Burundi en 2005, réélu en 2010, Pierre Nkurunziza (1964-2020) avait décidé, en 2015, de briguer un troisième mandat à la tête de l'État. Une décision qui plongea le pays dans la crise : manifestations de citoyens opposés à un troisième mandat, répression sanglante et inédite...
Les conséquences furent terribles. Plus de 400 000 Burundais ont choisi la voie de l'exil, dont une moitié vit toujours à l'étranger. Plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie ou sont portées disparues, tandis que des milliers d'autres ont été arrêtées. Cette crise a aussi frappé durement l'économie du pays, devenu aujourd'hui le plus pauvre du monde.
À l'époque, la société civile avait mandaté un groupe d'avocats pour porter plainte devant la cour de justice de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC). Déboutés au premier degré en 2016, ils avaient fait appel. Sept ans plus tard, alors que le Burundi pensait avoir tourné cette sombre page, ces avocats viennent de découvrir que la chambre d'appel de la Cour de justice de l'EAC avait rendu un jugement qui leur était favorable, en statuant que ce troisième mandat était illégal et violait la Constitution du Burundi. Lire la suite...