Digitalisation : Les enjeux de la « Gig Economy » au centre des débats
« Depuis le 20e siècle, les Technologies de l’information et de la communication (Tic) ont bouleversé le monde. Avec les 3e et 4e révolutions liées à la digitalisation, l’on assiste à une montée en puissance de nouveaux modes de travail pour lesquels les employés et les employeurs sont obligés de s’adapter (travail collaboratif, télétravail, co-working) », a indiqué Magloire N’Dehi, chef du bureau d’Abidjan de la Fondation Friedrich Naumann.
La ‘’Gig Economy’’ (économie à la tâche ou économie de prestation) qui désigne tout travailleur payé à la tâche via une plateforme professionnelle où les travailleurs proposent leur service, est un nouvel écosystème du travail.
Cet écosystème est en vogue aux Etats-Unis, en Europe et de plus en plus en Afrique. L’On parle de Vtc (Véhicules de transports avec chauffeurs), participation rémunérée à des sondages, micro-tâches d'assistance aux algorithmes, aux réseaux sociaux, aux corrections de données.
« Cette nouvelle économie engendre la globalisation de l’informel. Il convient donc d’engager la réflexion sur le contexte, les enjeux et les défis de cette nouvelle révolution qui menace l’économie traditionnelle. Ce, pour permettre à l’Afrique d’être présente à cet énième rendez-vous du donner et de recevoir », a indiqué Magloire N’Dehi.
« Une nouvelle forme de travail s’est développée à grande vitesse. Il permet aux salariés ou non de se faire des revenus dans le cadre d’un emploi temporaire, grâce aux Technologies de l’information et de la communication (Tic). Mais, ce secteur a besoin d’être structuré. Il est donc important que nous réfléchissions à ce que va être l’emploi de demain. C’est pourquoi je pense que le sujet mérite que nous nous y attardons », confie Aurore Glenat, conseillère technique, représentant la Giz et l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en Côte d’Ivoire.
« Nous allons résolument vers la digitalisation. L’auto-emploi se multiplie. Aujourd’hui, nous pouvons commander nos repas grâce à notre smartphone et un accès à internet. C’est une avancée majeure. Mais la difficulté est que ces travailleurs indépendants ne bénéficient pas toujours de protection sociale. Notre pays est en train d’expérimenter aussi cette forme d’économie. De nos jours, aucun pays au monde ne maîtrise son espace numérique, ce qui porte à croire que l’Etat de droit n’existe pas. Cette flexibilité engendre une destruction des conditions de l’emploi. C’est pourquoi nous saluons ce projet qui est une invitation à réfléchir sur cette forme d’emploi », a indiqué Abdou Abdou, conseiller technique chargé des Affaires financières et économiques, représentant le ministre de la Communication et de l’Economie numérique.
Avant d’ajouter que ce programme s’inscrit dans la stratégie numérique nationale adoptée en 2021 visant à faire de la Côte d’Ivoire un hub de la transformation digitale de l’Afrique de l’ouest.
Une correspondance particulière d’E.Y