Nadine Machikou, Prof des Universités, présidente de l’Observatoire du politique en Afrique: ''Il faut définir nos priorités avant tout partenariat''
Lors de la conférence inaugurale de la 6e conférence du Repam-Cds, Nadine Machikou, professeure des Universités, présidente de l’Observatoire du politique en Afrique (Opa), a appelé l’Afrique à réfléchir à l’efficacité de ses partenariats avec l’Europe avant de les nouer.
Cela revient, selon elle, à réfléchir aux résultats que ces partenariats pourraient produire. Parce qu’à bien analyser les choses, les longues années de coopération n'ont pas toujours été couronnées de succès, du fait que les partenariats ne visaient pas la résolution des défis sécuritaires sur le continent.
Si l’on analyse situation par situation, poursuit l’universitaire, les opérations qui ont été minimalement autorisées par l’Union africaine n’étaient pas définies, au point qu'aujourd’hui, le continent n’a pas une stratégie commune en matière de sécurité. C’est ce qui fait, soutient-elle, qu’en Somalie, au Mali, en République démocratique du Congo, au Niger, en Libye et autres, la situation sécuritaire est restée précaire à ce jour.
« Ce sont des éléments qui peuvent nous permettre d’apprécier l’efficacité du partenariat Europe-Afrique », affirme-t-elle. Avant d’ajouter que cet échec est la résultante de l’impérialisme sécuritaire de l’Ue en Afrique.
Selon Nadine Machikou, tout partenariat sécuritaire doit être précédé par l’identification de ses priorités, parfois avec des consultations calquées sur la qualité du dialogue. Pourtant, lorsqu’on parle de dialogue sécuritaire en Afrique, ce n’est pas le continent qui finance les discussions, définit l’agenda, organise, structure le dialogue, etc.
En gros, l’Afrique donne des hommes et l’Ue donne de l’argent et l’appui logistique. « Nous attendons les autres pour nous déployer pour notre propre sécurité. Cela ne peut pas continuer, même si nous avons de bonne raisons de le faire », argumente-t-il. Avant de noter que même si l’Afrique n’a pas les moyens de financer entièrement sa sécurité, parce que les budgets de sécurité coûtent extrêmement cher, elle ne doit plus confier ses ressources sécuritaires aux autres.
Prof. Nadine Machikou est revenue sur l'actuelle dénomination du partenariat qualifié de « nouveau » entre les deux continents. Elle a lancé un appel aux dirigeants africains face à ce nouveau « mariage », parce que depuis 2021, il y a eu un affaissement de l’investissement européen en matière de sécurité en Afrique. Ce, parce qu’après avoir fait son bilan en termes d’appui sécuritaire en Afrique, en 2018, l’Ue s’est rendu compte qu’elle a dépensé beaucoup d’argent sans atteindre les objectifs.
Face à cette situation, l’Afrique aussi doit, précise-t-elle, faire son bilan pour connaître la direction à prendre dans ce nouveau paradigme. C’est d’ailleurs ce bilan fait par l’Ue qui lui a permis de réorienter stratégiquement ses priorités.
« Ce qui a été décidé l’année dernière, c’est plus de militarisme, moins d’interventions et d’instruments politiques et plus d’instruments militaires », révèle Prof. Nadine Machikou. Qui dénonce le fait qu’à ce jour, au lieu de se pencher sur les priorités, les Africains s’évertuent à faire des coups d’État, comme au Burkina Faso où, en moins d’une année, le pays en a connu deux.
Envoyé spécial en RDC
Si l’on analyse situation par situation, poursuit l’universitaire, les opérations qui ont été minimalement autorisées par l’Union africaine n’étaient pas définies, au point qu'aujourd’hui, le continent n’a pas une stratégie commune en matière de sécurité. C’est ce qui fait, soutient-elle, qu’en Somalie, au Mali, en République démocratique du Congo, au Niger, en Libye et autres, la situation sécuritaire est restée précaire à ce jour.
« Ce sont des éléments qui peuvent nous permettre d’apprécier l’efficacité du partenariat Europe-Afrique », affirme-t-elle. Avant d’ajouter que cet échec est la résultante de l’impérialisme sécuritaire de l’Ue en Afrique.
Selon Nadine Machikou, tout partenariat sécuritaire doit être précédé par l’identification de ses priorités, parfois avec des consultations calquées sur la qualité du dialogue. Pourtant, lorsqu’on parle de dialogue sécuritaire en Afrique, ce n’est pas le continent qui finance les discussions, définit l’agenda, organise, structure le dialogue, etc.
En gros, l’Afrique donne des hommes et l’Ue donne de l’argent et l’appui logistique. « Nous attendons les autres pour nous déployer pour notre propre sécurité. Cela ne peut pas continuer, même si nous avons de bonne raisons de le faire », argumente-t-il. Avant de noter que même si l’Afrique n’a pas les moyens de financer entièrement sa sécurité, parce que les budgets de sécurité coûtent extrêmement cher, elle ne doit plus confier ses ressources sécuritaires aux autres.
Prof. Nadine Machikou est revenue sur l'actuelle dénomination du partenariat qualifié de « nouveau » entre les deux continents. Elle a lancé un appel aux dirigeants africains face à ce nouveau « mariage », parce que depuis 2021, il y a eu un affaissement de l’investissement européen en matière de sécurité en Afrique. Ce, parce qu’après avoir fait son bilan en termes d’appui sécuritaire en Afrique, en 2018, l’Ue s’est rendu compte qu’elle a dépensé beaucoup d’argent sans atteindre les objectifs.
Face à cette situation, l’Afrique aussi doit, précise-t-elle, faire son bilan pour connaître la direction à prendre dans ce nouveau paradigme. C’est d’ailleurs ce bilan fait par l’Ue qui lui a permis de réorienter stratégiquement ses priorités.
« Ce qui a été décidé l’année dernière, c’est plus de militarisme, moins d’interventions et d’instruments politiques et plus d’instruments militaires », révèle Prof. Nadine Machikou. Qui dénonce le fait qu’à ce jour, au lieu de se pencher sur les priorités, les Africains s’évertuent à faire des coups d’État, comme au Burkina Faso où, en moins d’une année, le pays en a connu deux.
Envoyé spécial en RDC