Bertin Mubonzi, président du Repam-Cds: "Nous devons comprendre que nous Africains, sommes seuls responsables de notre sécurité…"

Bertin Mubonzi, président de la Commission défense et sécurité de la Rdc par ailleurs président du Réseau des parlementaires africains membres des Commissions défense et sécurité. (Ph: Repam-Cds)
Bertin Mubonzi, président de la Commission défense et sécurité de la Rdc par ailleurs président du Réseau des parlementaires africains membres des Commissions défense et sécurité. (Ph: Repam-Cds)
Bertin Mubonzi, président de la Commission défense et sécurité de la Rdc par ailleurs président du Réseau des parlementaires africains membres des Commissions défense et sécurité. (Ph: Repam-Cds)

Bertin Mubonzi, président du Repam-Cds: "Nous devons comprendre que nous Africains, sommes seuls responsables de notre sécurité…"

Le 15/10/22 à 18:54
modifié 15/10/22 à 19:08
La 6e conférence du Repam-Cds s’est achevée le 7 octobre 2022, à Kinshasa en République démocratique du Congo (Rdc), avec le vote de son nouveau président. Elu pour deux ans, Bertin Mubonzi, partage sa vision dans cette interview.
Vous avez été désigné pour conduire le Repam-Cds pendant deux ans. Quels sont vos sentiments ?

C’est une très lourde charge dans cette aventure lancée premièrement à Abuja au Nigeria où nous avons participé la première fois en tant que président de la Commission défense et sécurité de la Rdc. Nous avons cru en ce réseau qui aujourd’hui tient sa énième conférence dans notre pays. J’ai été désigné pour en présider la destinée. C’est un très grand réseau qui évolue dans les deux domaines très sensibles que sont la sécurité et la défense. Il a la particularité de réunir nos députés nationaux, mais aussi présidents des Commissions défense et sécurité de nos pays respectifs pour croiser les expériences, faire du lobbying pour que nous puissions nous soutenir mutuellement. Je crois que c’est quelque chose que nous allons essayer d’accentuer davantage au cours de mon mandat. Nous essaierons également d’ouvrir le réseau à d’autres pays d’Afrique et du monde. Un travail est d’ailleurs déjà en cours dans ce sens.

Quelles seront vos priorités pendant les deux prochaines années ?

Nous mettrons l’accent sur nos relations en tant qu’Etats africains et conduirons une diplomatie parlementaire que mes collègues et moi accentuerons. Il importe que je me rassure de la préservation de nos liens au-delà des divergences, évidemment politiques au niveau de nos États respectifs. C’est ainsi que nous pourrons trouver des solutions dans des contextes parfois complexes, malgré les mésententes entres nos Etats. C’est un fait que nous expérimentons déjà. Il ne faut pas croire que tous les pays membres présents à cette 6e conférence entretiennent forcément de meilleurs rapports. Ils ont ainsi, au cours de ce rendez-vous, une occasion de se retrouver entre collègues qui, nourrissent pourtant des conflits sécuritaires entre eux. Mais cela nous donne l’occasion d’échanger, de comprendre certaines choses. Le président de la Commission défense et sécurité de la France était présent. Il ne faut pas oublier que la France a présenté une des résolutions au Conseil de sécurité de l’Onu et cela a renforcé la mesure qui ne permet pas à la Rdc de se procurer des armes. C’est un problème sérieux pour notre pays qui crée des tensions dans ses rapports avec la France. Mais ici, avec le Repam-Cds, non seulement nous nous sommes retrouvés entre collègues, nous avons eu le temps d’échanger, mais nous avons également eu l’occasion de nous livrer à quelques réjouissances comme le partage de dîner. C’est tout ce que je peux dire pour le moment.

Peut-on espérer la paix en Afrique dans un contexte marqué par de multiples crises sécuritaires ?

Ce que je peux dire et je crois l’avoir dit pendant la conférence. La sécurité et la paix nécessitent de la responsabilité et je voudrais ici inviter tout le monde, surtout les décideurs d’Afrique et du monde en général à se responsabiliser. J’interpelle également la jeunesse car elle est très exposée aux groupes armés qui pullulent en Afrique. Néanmoins, je pense qu’il faut garder espoir. La nouvelle génération qui s’annonce devra s’imposer face à cette situation. Il faudrait donc que nous prenions conscience et que nous puissions travailler à changer et impacter positivement notre avenir dans nos pays respectifs. C’est une expérience également vécue au sein de notre réseau. Il est toujours possible de trouver des solutions. Nous ne devons pas perdre espoir.

Au terme de cette rencontre qui s’est appesantie sur les formes de coopération sécuritaire entre l’Afrique et l’Europe, que peut selon vous envisager l’Afrique ?

Je crois que c’est une question de sincérité dans nos relations et vous avez suivi les ateliers qui ont eu lieu. La sécurité, nous ne pouvons pas la sous-traiter. L’Afrique doit se prendre en charge. Nous devons comprendre que nous Africains, sommes seuls responsables de notre sécurité. Ce n’est pas une question d’aide mais plutôt une question de partenariat, une question de collaboration et pour cela, pour nous Africains, il faudrait une certaine attitude qui va dans le sens de la responsabilité telle que je l’ai évoqué. C’est possible. A cet effet, les rapports doivent surtout être sincères et les objectifs communs. La paix et la sécurité des populations étant prioritaires.

Êtes-vous pour la diversité des rapports de coopération simplement Afrique-Europe ou Afrique et le reste du monde également ?

Je suis pour une Afrique ouverte et en bonne relation avec tous les pays du monde. Cette ouverture nécessite une vision, de la volonté et des politiques sécuritaires. Nous pouvons rendre cela possible avec nos divers parlements partageant une même vision, des mêmes procédures, la même volonté. Pour instaurer la paix et la sécurité en Afrique. Nous allons y arriver. Je crois qu’il y a déjà un travail qui a été fait en tant qu’organisateur de la 6e conférence du Repam-Cds. J’ai été à Brazzaville, j’envisage effectuer un déplacement au Rwanda pour échanger avec mon collègue de la Commission défense et sécurité de ce pays d’ailleurs qui est cité comme un agresseur de notre pays. J’échange déjà avec mon homologue rwandais. Il est question pour nous de discuter, d’approfondir nos liens et de lever déjà l’équivoque à notre niveau. Mon homologue burundais est également présent à cette conférence. Avec ces pays voisins, nous avons l’obligation de continuer à prêcher la paix et la sécurité. Je crois que je suis même dans l’obligation de le faire au-delà de tout, parce que j’appartiens à un parti politique où mon président, Vital Kamerhe ne fait que cela : Prêcher la paix à travers une tournée qu’il vient de faire. Je crois que je vais faire la même tournée, mais au niveau des pays africains.


Le 15/10/22 à 18:54
modifié 15/10/22 à 19:08