Riziculture : Un système de surveillance en temps réel des agents pathogènes de la maladie dévastatrice
Une méthode efficace et moins couteuse
Selon, le Dr Fatogoma sorho, ce projet de recherche vise « à développer une méthode efficace et moins couteuse pour identifier les différentes variantes de pathogènes qui menacent la production de riz en Côte d’Ivoire et en Ouganda. Mais aussi, à améliorer la surveillance et le déploiement de variétés de riz dans les systèmes rizicoles des deux pays ».
Il s’agit entre autre de l’étude des gènes intervenants dans la réaction aux infections causées par des microbes, bactéries et virus. Ainsi que la classification ciblée des fragments d'ADN pour le diagnostic et le suivi du développement des champignons à la base de maladies dévastatrices de riz dans les principales zones rizicoles d'Ouganda et de Côte d'Ivoire.
La principale composante du projet vise à faire ressortir la période des floraisons de riz par pays, le calendrier de culture, les informations météorologiques nécessaires à la riziculture. Ainsi que l’élaboration de cartes de gravité des risques de maladies etc.
Il est aussi question du développement d’un portail Web accessible à tous les partenaires. « L’objectif est de faciliter les efforts de sensibilisation par le biais du site Web qui se veut interactif. Mais surtout la cartographie pour le suivi en temps réel de la maladie durant les périodes de floraison du riz en Ouganda et en Côte d'Ivoire », explique un document de l’Université Félix Houphouët Boigny (UFHB) d’Abidjan.
Dans le riz, lorsque la maladie se déclare avant le stade de la feuille paniculaire, les pertes de rendement peuvent atteindre 20 à 25 pour cent. Symptômes. La maladie provoque des taches sur la gaine. Les taches sont d'abord elliptiques ou ovoïdes, irrégulières, d'un gris verdâtre et de 10 à 30 mm de long.
« SIDA » du riz
En Côte d’Ivoire, la Panachure jaune est parmi les principales causes de perte de production du riz en écologie aquatique.
Les symptômes foliaires de la virose se confondent pour le producteur non averti à ceux engendrés par des carences en éléments minéraux du sol tel que l’azote. Le plant de riz infecté par ce virus est irréversiblement destiné à la mort au stade jeune. Pour cela, la maladie est qualifée de « SIDA » du riz.
Notons qu’en Côte d’Ivoire, Il y a trois systèmes de production du riz en avec leurs caractéristiques. Il s’agit du riz pluvial cultivé sur l’ensemble du Pays avec une dominance à l’Ouest, au Nord et au Centre-Ouest.
Le riz inondé est cultivé principalement dans les grandes plaines du Nord-Ouest et du Nord. Quant au riz irrigué, il est cultivé dans les bas-fonds aménagés ou les barrages au Centre, à l’Ouest, au Centre-Ouest et au Nord.
Selon le document de Stratégie Nationale Révisée de Développement de la filière Riz (SNDR) produit par le gouvernement ivoirien pour la période 2012-2020, au niveau de la recherche scientifique, le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) est la structure qui a la responsabilité de la recherche développement et de la production des semences de base de riz.
« La crise politico-militaire survenue de 2002 à 2010 n’a pas permis d’une part de mettre en œuvre de plusieurs projets de recherches sur le riz et d’autre part d’étendre sur l’ensemble du territoire ceux initiés », indique le document signé par le ministère en charge de l’agriculture. Il s’agit notamment des recherches sur les pathologies, pyriculariose et la panachure jaune.
En outre, les recherches pour la détermination des quantités de fertilisants minéraux dans les différentes zones agro pédologiques du pays n’ont pu être effectuées que dans les départements de Gagnoa et de Saioua.
Maladie dévastatrice de riz
C’est pourquoi, le système de surveillance en temps réel des agents pathogènes de la maladie dévastatrice de riz dans les rizicultures est apprécié à sa juste valeur par les autorités en charge de la production du riz en Côte d’Ivoire.
« Ce que nous recherchons aujourd’hui, c’est de passer d’une agriculture traditionnelle, où les rendements sont bas à une riziculture moderne à travers les projets que nous appelons “projets intégrés“. Il s’agit des projets qui prennent en compte l’ensemble de la chaine des valeurs de production de riz. Il faut l’irrigation, l’aménagement des parcelles, la mécanisation des parcelles. Parce que ce n’est pas avec la daba que nous allons installer nos jeunes. Il faut donc mettre tous les moyens pour que la recette puisse se faire dans de bonnes conditions », insiste les experts.
Selon Bonson Bouadou, consultant de la Côte d’Ivoire pour la FAO dans un rapport intitulé « Etat des lieux de la filière rizicole » explique que le riz constitue le premier produit des denrées de première nécessité consommée dans le pays.
Producteur de riz dans la localité de Soubré, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, M. Amani Yao Louis estime que le système de surveillance en temps réel des agents pathogènes de la maladie dévastatrice de riz va révolutionner la culture du riz dans son pays et l’Ouganda aussi.
Vulgarisation des résulats
Cependant, il souhaite que dans le cadre de la vulgarisation des résulats de cette recherche, l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER) soit associé afin que plus de riziculteurs soient touchés.
Sur le terrain, l’anader est la structure étatique qui encadre les cultivateurs dans les différents produits dont le riz.
Une meilleure gestion des maladies du riz va non seulement accroitre les productions. « Mais surtout, favoriser une nette amélioration des niveaux de vie perceptible par l’accessibilité aux commodités modernes, freinant ainsi sensiblement l’exode rural », soutien, Ngoran Brou, un agent de l’Anader.