Santé/Lutte contre le paludisme : Pierre Dimba lance la campagne anti-larvaire

Avec cette campagne, le paludisme sera traqué jusque dans son dernier retranchement. (Ph: Julien Monsan)
Avec cette campagne, le paludisme sera traqué jusque dans son dernier retranchement. (Ph: Julien Monsan)
Avec cette campagne, le paludisme sera traqué jusque dans son dernier retranchement. (Ph: Julien Monsan)

Santé/Lutte contre le paludisme : Pierre Dimba lance la campagne anti-larvaire

Le 29/10/22 à 17:38
modifié 29/10/22 à 17:48
Le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle a procédé le vendredi 28 octobre 2022, à Tiassalé, au lancement de la campagne de la lutte anti-larvaire.
Le paludisme constitue dans le monde, un des problèmes majeurs de santé publique. La Côte d’Ivoire, selon un rapport de l’Oms datant de 2019, est classée parmi les pays à fort impact de cette pathologie. C’est pourquoi, le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle a procédé au lancement de la campagne de lutte anti-larvaire dans 7 régions du pays avec l’utilisation de drones, le 28 octobre 2022 à Tiassalé.

L’utilisation des drones est selon le ministre Pierre Dimba, une innovation pour rendre efficiente la lutte anti-vectorielle. Cette cérémonie a été couplée avec la remise officielle de 25 fourgonnettes pour l’acheminement des intrants aux derniers kilomètres.

« Si le nombre de cas de décès a régressé de manière significative de 2017 à 2020, passant de 3.222 à 1.316 cas, l’incidence reste très élevée chez les enfants de moins de cinq ans avec un taux de prévalence de 441 pour 1000. Cette maladie continue donc de représenter 33% des motifs de consultation dans nos formations sanitaires », a annoncé le ministre.

Grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers (Oms, Unicef, Fonds mondial, Pmi), le ministère en charge de Santé, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), a mis en œuvre plusieurs stratégies d’intervention.

Il s’agit, entre autres, de la gratuité des intrants et le traitement du paludisme simple pour toutes les tranches de la population, la distribution stratifiée des Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (Milda) selon la sensibilité des vecteurs, la pulvérisation intra-domiciliaire, les consultations en stratégies avancées dans les villages situés à plus de 5km d’un centre de santé, la démoustication dans les régions les plus endémiques et l’Iccm qui est la prise en charge du paludisme, de la diarrhée et de la pneumonie chez les enfants de moins de cinq (5) ans, habitant à plus de 5 kilomètres d’un centre de santé.

Pierre Dimba a ajouté ceci : « L’utilisation des « drones » pour faciliter la pulvérisation dans les endroits reculés et difficiles d’accès par les autres moyens habituels, est une approche révolutionnaire et nouvelle qui viendra booster la lutte anti-larvaire dans notre pays ».

De la mobilité pour faciliter l’acheminement des intrants

Par ailleurs, la remise officielle de 25 fourgonnettes pour l’acheminement des intrants permettra d’approvisionner régulièrement l’ensemble des centres de santé existant dans les zones à moins de 5 km des populations. Le Pnlp va réceptionner 25 fourgonnettes dont 13 offertes par le Fonds mondial à travers l’Unicef et 12 par le gouvernement. Ce qui portera à 85 le nombre total de véhicules de ce type, mis à la disposition des structures sanitaires.

A l’en croire, le matériel roulant permettra aux districts sanitaires d’acheminer plus efficacement les intrants, surtout les moustiquaires, dans les formations sanitaires même les plus éloignées en vue d’améliorer l’accès de la population à ces produits. Il a invité les bénéficiaires à en faire un bon usage au profit des populations.

Pendant ces trois dernières années, le Pnlp a reçu deux vagues successives de véhicules soit un total de 60 fourgonnettes dont 50 de la part du Fonds mondial à travers l’Unicef et 10 de la part du gouvernement Ivoirien.

Aussi, témoigne le ministre, grâce aux partenaires techniques et financiers, la lutte a pu faire baisser de plus 50% le nombre de décès dus au paludisme en seulement trois ans.

Envoyé spécial

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Une technologie de pointe

Dr Tanoh, directeur du programme de lutte contre le paludisme a indiqué au cours du lancement de la campagne de lutte anti-larvaire qu’avec la nouvelle technologie, les drones vont survoler les lieux inaccessibles en vue de détecter les flaques d’eau qui constituent des gîtes larvaires. Aussi a-t-il invité le maire à curer les canaux d’évacuation des eaux.

Dr Tanoh a rassuré les populations que les produits utilisés ne sont pas nocifs pour l’homme. Ils détruisent plutôt les gîtes larvaires et les moustiques.

Plus concrètement, ces drones pulvérisateurs offrent plus de précision dans le traitement spatial et permettront surtout de pulvériser des zones très vastes et inaccessibles. « La lutte anti-larvaire consiste à détruire les lieux de reproduction de larves d’anophèles femelles afin de réduire la population de moustiques et par conséquent la transmission du paludisme », a-t-il expliqué.

Cette action sera menée dans 7 régions du pays que sont le Bounkani, le Bafing, le Tonkpi, le Cavally, le Guémon, le Haut-Sassandra et l’Agnéby-Tiassa.


Le 29/10/22 à 17:38
modifié 29/10/22 à 17:48