Bénédicte Akon, présidente du comité Miss N'Zassa: "Les jeunes filles doivent se connecter à leur langue maternelle"

La présidente du comité Miss N'Zassa. (Ph: Dr)
La présidente du comité Miss N'Zassa. (Ph: Dr)
La présidente du comité Miss N'Zassa. (Ph: Dr)

Bénédicte Akon, présidente du comité Miss N'Zassa: "Les jeunes filles doivent se connecter à leur langue maternelle"

Le 02/11/22 à 07:27
modifié 02/11/22 à 22:53
Le Palais de la Culture de Treichville abrite la finale de la 8e édition du concours de beauté Miss N’Zassa ce samedi 5 novembre 2022.
Comment définissez-vous le concours Miss N'Zassa, l'Etoile d'Afrique ?

C'est un concours de beauté panafricain réservé aux jeunes filles âgées de 18 à 26 ans. Il a pour objectif de faire la promotion de la culture africaine en l'occurrence la langue maternelle.

Concrètement, que doit-on comprendre par la promotion de la langue maternelle à travers un concours de beauté ?

Au travers de ce concours, les jeunes filles sont invitées à montrer leur connaissance de leur langue maternelle. Cela se traduira par un message que la candidate lancera dans son patois puis suivra la traduction en français. Ce qui demande au préalable un travail préparatoire en amont. C'est-à-dire qu'elles doivent aller faire des recherches dans ce sens auprès de leurs parents pour être au top en matière de connaissance des us et coutumes. Grâce donc à ce concours, les jeunes filles s'intéressent de plus en plus à leur culture. Elles se mettent de plus en plus à jour et cela est bon pour le continent africain.

Comment savoir si une candidate s'en sort bien étant donné que les membres du jury ne sont pas censés tout comprendre ?

Sur ce point, ne vous inquiétez pas. Une personne qui s'exprime bien dans son patois est toujours à l'aise en parlant. Les paroles coulent sans gêne. Quand une candidate a des difficultés, elle titube. Comme quoi le gestuel parle. Et le jury a d'ailleurs des astuces pour déceler le vrai du faux.

La promotion de la langue maternelle certes, mais aussi celle des tenues vestimentaires ?

Oui, vous avez raison. C'est d'ailleurs en tenue traditionnelle que les candidates s'expriment. Et chacune est censée valoriser la tenue de chez elle. Celle qui est typiquement de son ethnie. Si tu es baoulé, tu portes le pagne baoulé. Si tu es Sénoufo, ghanéenne, burkinabè, pareil.

Qu'est-ce qui vous a motivé à vous intéresser à ce label ?

Eh bien, je suis Agni originaire du Sud-Comoé précisément d'Aboisso et j'adore la tradition. J'ai remarqué que la nouvelle génération a du mal à s'exprimer en langue maternelle. Il fallait donc créer quelque chose pour remédier à cela. Et ce concours est le bienvenu pour leur donner cet amour d'apprendre, surtout les jeunes filles.

Pourquoi un point d'honneur aux jeunes filles ?

Un point d'honneur aux jeunes filles car ce sont elles qui sont les meilleures ambassadrices pour véhiculer ce message, à s'intéresser davantage à la culture. C'est avec elles que les foyers seront fondés demain et en tant que futures mères, c'est sûr que leurs enfants qui naîtront, suivront leurs pas grâce à cet amour que nous cultivons aujourd'hui en ces jeunes filles. D'ailleurs, à chaque présélection, nous voyons l'engouement autour de cet événement. Je reçois surtout beaucoup d'encouragements et de félicitations des parents des candidates qui sont fiers de voir leurs filles retourner à la source.

En huit (8) éditions, quel bilan faites-vous ?

Nous estimons que le bilan est positif au vu des sollicitations qui nous parviennent et surtout la valorisation des langues maternelles par les nombreuses candidates lors des présélections. Sans oublier le public qui suit attentivement les différentes étapes. Seulement que les choses ne se passent pas aussi facilement. Mais contre vents et marrées, nous y arrivons sans partenariat ni sponsor. Heureusement que pour cette 8e édition, nous avons nos premiers partenaires que je salue.

Pour cette 8e édition, l'on annonce de grandes innovations.

Tout à fait. Avant, les finales se déroulaient dans de petites salles. Depuis 5 ans, c'est le Palais de la culture de Treichville qui nous accueille. Nous avons cette fois-ci deux partenaires médias pour nous accompagner. Nous avons aussi institué un vote en ligne pour permettre aux candidates d'être en communication avec leurs fans sur le digital. A côté de cela, la montée en puissance du concours culinaire qui est aussi essentiel dans la promotion de la culture africaine. Cette année, ce concours autonome tout comme en ligne, s'est déroulé dans un cadre convivial.

En clair, c’est une grande finale qui s’annonce à laquelle est greffée deux petites ?

Exact. Nous auront la grande finale qui est le concours Miss N'Zassa. A côté de celle-ci, deux autres viennent se greffer, à savoir la Miss Digitale et la Miss Cordon bleu concernant l'aspect culinaire.

Une grande finale annonce également de grands prix ?

Pour cette édition, la Miss aura la somme d'un million de FCfa. Elle aura également des lots en nature venant des partenaires. Nous lui permettrons d'ouvrir un magasin de produits cosmétiques à hauteur d'un million de FCfa. Les deux dauphines, la Miss Internet et Miss cordon bleu auront des enveloppes et des lots des partenaires.


Le 02/11/22 à 07:27
modifié 02/11/22 à 22:53