Aller plus loin que les précédentes éditions, en termes de mobilisation de fonds, telle est l’ambition que vise la troisième édition de l’Africa Investment Forum (Forum d’investissement en Afrique) qui a ouvert ses portes le mercredi 2 novembre 2022, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire. C’est le vice-Président de la République, représentant le Chef de l’État, qui l’a indiqué, dans son allocution d’ouverture.

« Après les deux premières éditions qui ont permis d’identifier un portefeuille de transactions évaluées respectivement à 46.9 milliards de dollars US et 67.7 milliards de dollars US, nous espérons franchir la barre de 100 milliards de dollars (environ 66 501 milliards de Francs Cfa) lors de cette troisième édition », a déclaré Tiémoko Meyliet Koné.

En présence de plusieurs Chefs d’État africains (Ghana, Éthiopie, Zimbabwe), ainsi que de vice-Présidents, des Premiers ministres et des acteurs du secteur privé africain, qui ont effectué le déplacement sur les bords de la lagune Ebrié, le représentant du Président Alassane Ouattara s’est voulu optimiste. « Je reste convaincu que les nombreuses opportunités d’investissements et les transactions qui seront négociées durant ce Forum contribueront au développement de notre continent », a-t-il fait savoir.

En ce qui concerne spécifiquement la Côte d’Ivoire, le vice-Président ivoirien a expliqué que les mobilisations attendues « sont retracées dans le Plan national de développement 2021-2025 (Pnd) ». Et ce chiffre est évalué à « environ 105 milliards de dollars américains et dont les ¾ sont attendus du secteur privé », a rappelé Tiémoko Meyliet Koné.

Dans son discours, le N°2 Ivoirien a évoqué également le contexte dans lequel se tient la troisième édition de ce forum de haut niveau. Selon lui, en plus des défis sécuritaires qui plombent la paix et la stabilité du continent, « cette édition se tient dans un contexte mondial particulièrement difficile, marqué par les conséquences néfastes de la pandémie de Covid-19, et celles de la crise russo-ukrainienne ».

Notre vulnérabilité

De plus, Tiémoko Meyliet Koné a rappelé que la crise actuelle qui secoue le monde entier rend davantage « plus évidente notre vulnérabilité en matière de sécurité alimentaire ». Alors même que, paradoxalement, le continent détient 60% des terres arables, ainsi qu’une main-d’œuvre jeune et abondante. « Il est donc nécessaire de renforcer la résilience économique de nos pays, notamment aux chocs extérieurs, et d’assurer notre souveraineté économique et alimentaire », a-t-il recommandé.

« Renforcer la résilience économique grâce à des investissements durables », telle est la thématique qui sous-tend la présente édition. A ce propos, Tiémoko Meyliet Koné a indiqué qu’elle s’inscrit dans la logique de résilience d’un continent frappé de plein fouet par différentes crises.

Pour y faire face, « il devient urgent de mobiliser des investissements importants et structurants, tenant compte des enjeux environnementaux, dans l’agriculture, l’agro-industrie, le développement de l’industrialisation locale, les infrastructures et le capital humain », a exhorté le vice-Président. Il a fait savoir que cette quête d’une Afrique résiliente passe par le renforcement du commerce intra-africain, une forte mobilisation du secteur privé.

Tiémoko Meyliet Koné s’est réjoui de la forte présence des hautes personnalités et investisseurs africains et internationaux. « C’est l’une des preuves de notre détermination à créer, ensemble, un environnement économique favorable à la réalisation des investissements nécessaires pour accélérer la transformation du continent africain », a-t-il fait remarquer.

Cette année, la 3e édition de l’Africa Investment Forum a lieu du 2 au 4 novembre à Abidjan. Elle fait suite aux éditions de 2018 et 2019 qui se sont déroulées en Afrique du Sud. C’est une rencontre de haut niveau qui vise à mobiliser des fonds dans le cadre des investissements sur le continent africain.