Cacao : Le Conseil café-cacao demande aux traders, aux chocolatiers et aux broyeurs l’achat avec le Lid

Selon le CCC et le COCOBOD, les multinationales proposent de payer les contrats d’exportation de cacao avec un différentiel d’origine situé entre -150 et -200 pound la tonne
Selon le CCC et le COCOBOD, les multinationales proposent de payer les contrats d’exportation de cacao avec un différentiel d’origine situé entre -150 et -200 pound la tonne
Selon le CCC et le COCOBOD, les multinationales proposent de payer les contrats d’exportation de cacao avec un différentiel d’origine situé entre -150 et -200 pound la tonne

Cacao : Le Conseil café-cacao demande aux traders, aux chocolatiers et aux broyeurs l’achat avec le Lid

Le 05/11/22 à 19:32
modifié 05/11/22 à 20:02
Le Conseil du café cacao (CCC) a lancé un ultimatum à Ecom trading, SucDen, Cemoi, Barry Callebaut, Cargill, Olam et Touton. Ces multinationales ont jusqu’au 20 novembre 2022 pour commencer les achats de contrats d’exportation de cacao. Ces achats doivent inclure les 400 dollars la tonne et un différentiel d’origine établi à 0. Ces informations sont rapportées par deux sources du Conseil et trois sources dans l’industrie qui ont participé à la réunionn, le 3 novembre 2022, à Abidjan-Plateau, au siège du Conseil.

Un différentiel d’origine à 0, pour éviter la suspension des programmes de durabilité

« Nous avons eu une réunion avec Cargill, Cemoi, Touton, SucDen, Ecom, Barry Callebaut et Olam au siège et nous leurs avons clairement dit que nous leur donnons jusqu’au 20 novembre pour commencer les achats de contrats avec le LID (le différentiel de revenu décent) et un différentiel d’origine à 0, sinon tous leurs programmes de durabilité seront suspendus », a affirmé un responsable du CCC sous couvert d’anonymat. Et la deuxième source d’ajouter : « Nous avons aussi dit qu’ils ne pourront plus faire du comptage de cabosses dans nos plantations, comme nous l’avons déjà indiqué il y a quelques jours ».

Ces multinationales achètent, exportent et transforment environ 90% du volume de production de cacao de la Côte d’Ivoire. Ce sont les principaux fournisseurs en fèves de cacao et en produits semi-finis aux différents chocolatiers à travers le monde.

Selon ces mêmes sources, le Conseil du café cacao recevra, le lundi 7 novembre 2022, les représentants de MONDELEZ, l’un des plus gros chocolatiers au monde, pour passer le même message. Il s’agit pour le Conseil de notifier aux traders, aux chocolatiers et aux broyeurs que passé ce délai (20 novembre), tous leurs programmes de durabilité seront suspendus. Et ils n’auront plus accès aux plantations de cacao pour effectuer les comptages de cabosses qui permettent la prévision de récolte.

Le Ghana Cocoa Board et le Conseil du café cacao (CCC), même combat

Il faut signaler que le Ghana Cocoa Board (Cocobod) va aussi de son côté se réunir la semaine prochaine pour passer le même message aux mêmes multinationales qui opèrent dans le pays, selon une source au Cocobod et au CMC.

Il faut signaler que la semaine dernière, le CCC et le Cocobod avaient annoncé le boycott d’une importante réunion de la World cocoa foundation (WCF) qui a regroupé tous les acteurs majeurs de l’industrie du cacao et du chocolat, à Bruxelles. Et ce, pour protester contre le refus de l’industrie de respecter des engagements de payer le cacao avec le différentiel de revenu décent et un différentiel d’origine positif.

Pour les traders, broyeurs et chocolatiers qui ont confirmé ces informations, la logique économique actuelle ne permet pas d’acheter des contrats de cacao dans ces conditions. Le CCC et le COCOBOD sont engagé au sein de l’initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana qui vise à défendre l’intérêt des producteurs de cacao des deux pays. Ils représentent à eux seuls plus de 60% de l’offre mondiale.

Les traders et les broyeurs estiment que la production excédentaire combiné à un stock mondial élevé ainsi qu’une croissance mondiale en baisse, n’incite pas à la consommation de chocolat. Et estiment que les fèves de cacao de la Côte d’Ivoire et du Ghana sont trop chères par rapport aux autres origines à cause du LID et du différentiel d’origine.

« Nous ne refusons pas de payer le cacao avec le LID et un différentiel à 0 »

« Nous ne refusons pas de payer le cacao avec le LID et un différentiel à 0. Ce que nous ne pouvons pas faire, c’est acheter des contrats aujourd’hui à ce niveau de prix alors que nous n’en avons pas besoin. Il y a trop de stock, il y a trop de cacao cette année encore et il y a moins de consommateurs parce que le monde est en crise », a expliqué le directeur d’une société d’exportation.

Selon les pod counter, des exportateurs et des analystes, la production de cacao en Côte d’Ivoire pour la récolte principale sera l’une des plus abondante. Ce qui pousse le CCC à trouver de nouveaux acheteurs pour le surplus de production de 2022/23 alors qu’il peine déjà à vendre la production de la saison 2023/24.

« C’est dommage que le CCC nous lance un ultimatum et envisage l’arrêt de nos programmes de durabilité mais personne ne peut faire un tel deals dans cet environnement mondial en berne », a affirmé un autre directeur d’une autre société d’exportation.

Selon le CCC et le COCOBOD, les multinationales proposent de payer les contrats d’exportation de cacao avec un différentiel d’origine situé entre -150 et -200 pound la tonne.

Fratmat.info avec Reuters


Le 05/11/22 à 19:32
modifié 05/11/22 à 20:02