
Aménagement du carrefour de l’Indenié: Fraternité Matin et les 220 Logements enclavés par les nouveaux ouvrages
Désormais, pour accéder à leurs domiciles ou à leurs lieux de travail, en venant du Plateau, les personnes abord des véhicules ont trois possibilités. Soit elles poursuivent leur chemin en passant par l’infernale entrée Cie-Liberté, soit elles s’arrangent pour passer à Adjamé-Saint Michel (quartier situé dans le dos des sapeurs-pompiers et de Fraternité Matin), pour redescendre vers le groupe de presse par le quartier Fraternité.
Et ce n’est pas tout. Non seulement il n’est plus possible d’entrer directement aux 220 Logements en venant du sud d’Abidjan, mais aussi le franchissement du carrefour Indenié pour aller à la commune de Cocody est désormais impossible. Pour rallier cette commune voisine, le seul chemin immédiat est « la chaudière » du rond-point Liberté.
Les grincements de dents sont réels. « C’est vrai que le chantier nous a fait souffrir. Puisque l’accès pour les véhicules était pénible. Mais on était heureux parce que ce qui était en construction était beau. Et allait régler le problème d’inondation du carrefour Indenié. Mais, je suis un peu amer de savoir que les taxis, les wôrô-wôrô et tout autre véhicule ne pourront plus nous conduire directement à la maison en passant par les nouveaux ouvrages », constate, un peu désolé, Alain Bazié, habitant des 220 Logements.

Dame Kacou Viviane, la cinquantaine, est employée dans une entreprise logée à la cité 80 Logements, juste en face de Fraternité Matin. Elle est plutôt étonnée par la tournure des choses. « Nous avions cru que c’était juste une situation provisoire liée aux travaux. Mais nous constatons que ça va être très difficile. Parce que, dans le cadre du travail, nous faisons des courses entre Adjamé et le Plateau. Nous sommes désormais obligés de faire le grand tour. De sorte que le coût de la course, qui revenait à mille francs, a désormais doublé », explique-t-elle.
Effectivement, la course Plateau-Fraternité Matin, qui revenait à 1000 FCfa en moyenne, coûte désormais entre 1500 et 2500 FCFa. Pour Mme Kacou, il s’agit bien d’une erreur qui a été commise. Il faut la réparer.
C’est la même observation que fait Alassane Diarra, lui aussi agent dans une entreprise de la cité 80 Logements. « C’est une erreur commise par les techniciens. Il faut trouver une solution. Messieurs les journalistes, vous devez en parler », en appelle-t-il.
En plus des coûts élevés du transport, il y a les embouteillages à affronter en passant par Saint-Michel, Cocody ou Cie-Liberté. C’est d’ailleurs ce qui amène les chauffeurs de taxis ordinaires à se montrer réticents aux heures de pointe.
Les grands détours leur font perdre trop de temps, explique, l’un d’entre eux, Irié Bi Irié Séraphin. « Cela prend du temps de devoir affronter les embouteillages en allant se promener à Saint Michel ou Cocody pour revenir dans les abords de Fraternité Matin ».
Il y a heureusement les Vtc (voitures de tourisme avec chauffeur) qui atténuent quelque peu la difficulté. Étant donné qu’en principe, ils ne refusent pas les courses, ils acceptent très souvent de faire les grands tours, même aux heures de pointe. Mais, il y a le prix à payer. A savoir l’augmentation du coût et les embouteillages.
Pour entrer dans leurs quartiers, nombre de personnes préfèrent simplifier les choses. Ils descendent des taxis devant les locaux des sapeurs-pompiers ou de l’autre côté du pont (l’ouvrage principal de l’ancien échangeur) pour poursuivre à pied leur chemin.
A cause de cette situation cocasse, le carrefour Indenié, plus qu’avant, est devenu une espèce de terminus. On y voit du monde descendre, le soir et terminer le reste du chemin à la marche.
Yesso André, septuagénaire, habitant du quartier, lui, il a une voiture. Il est donc obligé de faire le grand tour au volant de son véhicule. Originaire du village d’Abia-Biétry, où il est très fréquent, les retours sont devenus très difficiles pour lui. « Maintenant, je suis obligé de remonter vers Cocody avant d’entrer dans la cité », dit-il.
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- Mines grises à Fraternité Matin
D’ailleurs, les dirigeants de ce groupe de presse public ne cachent pas leur inquiétude depuis qu’ils ont remarqué que le chantier a atteint l’étape de la finition. Tous les riverains d’Adjamé 220 logements sont aussi surpris par la situation qui se dessine. Ils sont d’autant plus préoccupés, que certains pans de leur plan de développement risquent d’être contrariés.
Quant aux travailleurs de l’entreprise, ils sont malheureux de savoir qu’ils vont continuer à descendre devant la caserne des sapeurs-pompiers afin de poursuivre le chemin vers le lieu de travail sous le chaud soleil ou la pluie.

A côté de Fraternité Matin, l’autre institution qui se trouve aussi exposée aux difficultés d’accès, c’est bien la maternité Marie-Thérèse Houphouët-Boigny située un peu plus haut, à 300 mètres environ.
Eu égard à la réduction des possibilités d’accès au quartier des 220 Logements, on ne peut qu’avoir un pincement au cœur pour le bel immeuble de verre de sept étages fraîchement terminé, juste en face de Fraternité Matin.
Cette propriété d’Ips-Cgrae est un bâtiment destiné à accueillir des entreprises. C'est sûr que ce ne sera pas de gaieté de cœur que les futurs locataires constateront la nouvelle donne.
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- Lueur d’espoir
En attendant d’avoir des voix officielles sur la question, les riverains impactés par le problème peuvent donc espérer une solution au problème. Eux qui souhaitent de tous leurs vœux que « les techniciens réparent le problème ».
Avec l’œil du profane, nous avons remarqué, pour notre part, qu’il est encore possible effectivement d’aménager un accès direct au périmètre de Fraternité Matin depuis le grand giratoire.
C’est une bretelle qui passerait sous le principal ouvrage de l’ancien échangeur, sur la voie la plus à droite, pour conduire les véhicules vers le terrain de sport. Surtout qu’apparemment cette partie de l’ancien ouvrage ne sera pas carrossée. Puisque la chaussée n’y a pas été reconstruite.
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- Et pourtant, quel régal !

Ah ce grand giratoire réalisé sur le canal ! Ses multiples voies raccordées, qui donnent le tournis aux automobilistes pas encore habitués ! On imagine la féérie des lieux quand l’éclairage public sera fonctionnel. Surtout quand tout l’aménagement de la baie de Cocody sera achevé avec son plan d’eau débarrassé de la pollution, sa marina, ses plages, son parc et autres espaces de loisir.
Pour l’heure, les entreprises procèdent à la fixation des lampadaires. Pendant ce temps, le viaduc de Yopougon-Attécoubé arrive à grande vitesse. Quand il atterrira à Adjamé et que sa voie express sera raccordée à l’Indénié, la circulation dans le périmètre prendra davantage de volume.