Concert acoustique/Dédicace de son ouvrage autobiographique : L’autre Jocelyne Beroard !
Quand les rideaux se retirent délicatement de la scène aux alentours de 20 h, le public de la salle Kodjo Ébouclé réalise bien vite qu’il s’agit d’un spectacle assez particulier. Assise dans le coin droit de la scène, Jocelyne Beroard entame la lecture d’un extrait de son ouvrage autobiographique ‘’Loin de l’amer’’. Le ton est donné. Le spectacle s’ouvrira par la littérature.
‘’Loin de l’amer’’
Jocelyne Beroard enchaîne la lecture de plusieurs extraits de son ouvrage ‘’Loin de l’amer’’. Des morceaux choisis qui trempent le lecteur immédiatement dans l’ambiance de cette œuvre qui retrace le parcours de Jocelyne.
De façon méthodique, l’auteure transporte d’abord son auditoire dans son enfance insouciante, sur son île dorée de Martinique. Avant d’évoquer sa rencontre prodigieuse avec les membres de ce qui deviendra bien plus tard, la formation musicale Kassav.
Pendant la lecture, des écrans disposés sur la scène diffusent en boucle des diapositives synchronisées. Les photos d’enfance et les images qui défilent, favorisent l’immersion dans ce récit captivant. L’on découvre alors cette autre Jocelyne. Une femme rêveuse, passionnée, fragile, et souvent intrépide que 40 ans de musique avec Kassav, n’ont pas laissé soupçonner.
Dans les faits, Jocelyne s’est volontairement dépouillée de ses attributs de star antillaise, pour s’offrir dans sa plus simple expression au public qui la porte depuis des dizaines d’années. Côte d’Ivoire, Cameroun, Angola, Bolivie... c’est en première classe que l’auteure convie ses fans dans l’intimité des tournées de Kassav à travers le monde. Les anecdotes se succèdent.
Par moments, elle évoque le souvenir de feu Jacob Desvarieux. L’émotion emplit alors sa voix. Mais dans cette expédition solitaire en terre ivoirienne, elle reste forte. Entre deux récits, Jocelyne propose des transitions musicales. Interprétant, en mode acoustique, des titres issus de son répertoire personnel. Dans son somptueux boubou aux couleurs indigo, elle apparaît alors plus africaine que jamais.
Posez-moi toutes vos questions
L’artiste referme sa séance de lecture par une invitation aux questions du public. Les questions fusent alors. Êtes-vous mariée ? « En tout cas pas avec Jacob Desvarieux (rires). Une rumeur a circulé en Côte d’Ivoire à ce propos... Mais non je ne suis pas mariée, je ne l’ai jamais été... J’ai toujours été sur la route, à parcourir le monde avec Kassav ».
Avez-vous des enfants ? Le groupe Kassav reviendra-t-il ?... C’est aussi l’occasion pour certains fans de savoir la signification de certaines chansons, leur traduction française, le contexte dans lequel elles ont été écrites etc. Après cette session interactive, place au show. L’artiste s’installe au centre de la scène et fait monter le mercure.
Une dizaine de titres pour remuer la salle Kodjo Ébouclé
‘’Collé Serré, Siwo, Ké Sa Lévé...’’ La dernière partie du spectacle est l’occasion de faire monter le mercure avec les sons les plus populaires de l’artiste. La salle Kodjo Ébouclé rentre en fusion.
Le concert tient toutes ses promesses, et le public remplace valablement les choristes qui n’ont pu effectuer le déplacement d’Abidjan. Jocelyne égrène une bonne dizaine de titres avant de prendre congé de son public. « On lance bientôt une tournée mondiale en hommage à Jacob. J’espère qu’on passera par ici », lance-t-elle sous les hourras approbateurs d’un public acquis à la cause.