Santé: L’harmattan s'installe …les maladies et les feux de brousse aussi
Selon lui, cette poussière est généralement composée de particules végétales (herbes, fleurs sèches, pollen), animales (plumes d'oiseaux, déchets de toutes sortes), de microbes, de virus, de parasites, de champignons microscopiques.
Ainsi, pendant cette période de l'année, il sévit un climat particulier dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Qui, malheureusement est favorable à la survenue d'un grand nombre d'affections respiratoires et d’autres maladies graves telles que la méningite, la grippe, l'asthme, la tuberculose.
« En période d’harmattan, on observe chez l'homme, un craquèlement de la peau, les lèvres se fendillent et les narines se dessèchent. Les efforts effectués pour tousser et se moucher provoquent des saignements du nez », explique Dr Kouadio Donatien, médecin.
En effet, les vaisseaux sanguins, selon les experts, sont les principales voies pour le cheminement des germes de toutes sortes à distance: dans les sinus, les oreilles, le cerveau, le liquide rachidien.
Les principales maladies
De toutes les maladies qui sévissent pendant l'harmattan, les plus fréquentes sont la grippe, la méningite, la pneumonie, l'asthme, la bronchite, la tuberculose.
La grippe
Elle se caractérise par une fièvre accompagnée de courbatures, de nez qui coule ou de nez bouché et de fatigue.
La méningite cérébro-spinale
Elle s'annonce par des maux de tête violents, des vomissements faciles, d'une raideur de la nuque, d'une fièvre et des convulsions.
Les infections respiratoires (bronchites, pneumonie)
Elles ont comme signes de base, la toux et la fièvre accompagnées des difficultés respiratoires. Des douleurs au niveau de la poitrine et des côtes.
L'asthme
Des affections allergiques, l'asthme est le plus fréquent. Il se manifeste par des difficultés respiratoires angoissantes et un sifflement dus à des allergènes tels que la poussière, les acariens, le pollen, les duvets d'oiseau...
La tuberculose
Elle est confirmée après une toux chronique de plus de deux semaines associée de sueurs nocturnes et d'un amaigrissement.
Outre ces principales maladies, d'autres comme la drépanocytose et les aspergilloses (rencontrées chez les personnes immunodéficiences se manifestant sous diverses formes : rhume et bronchite chroniques) sont également fréquentes pendant cette période fraîche.
Précautions à prendre
Pour être à l'abri de toutes ces infections, il faut éviter de prendre froid en se couvrant bien la nuit et le matin. Protéger les voies respiratoires à l'aide de cache-nez, humidifier les voies respiratoires: solutions de lavage physiologique, beurre de karité. Se vacciner contre la grippe, la méningite. Pensez à la méningite quand il y a des céphalées violentes avec vomissement facile en jet.
Dans le nord ivoirien, ce sont généralement les districts sanitaires de Bondoukou, Boundiali, Ferkessédougou, Odienné, Bouna, Korhogo et Tingréla qui sont très touchés par les maladies provoquées par l'harmattan.
Les feux de brousse
En plus des maladies, l’harmattan qui est une période sèche est particulièrement favorable aux incendies de forêts. Ainsi, chaque année, il y a des feux de brousse qui ravagent des milliers d’hectares de plantations.
Selon le secrétaire général de l’Organisation non gouvernementale (Ong) « Bon Air », M. Vamara Gbon Coulibaly, les pluies abondantes de ces dernières années ont fait pousser de façon inhabituelle des graminées (hautes herbes).
« Dans les régions de la Vallée du Bandama, du Bafing, des Savanes et du Denguelé, les équipes de l’Ong « Bon Air » ont constaté que de nombreuses plantations d’anacardiers sont entourées de hautes ‘’forêts’’ de graminées », a-t-il révélé. Avant d’expliquer que ces herbes constituent de sérieux risques d’incendies violents en Côte d’Ivoire.
Afin d’anticiper sur les feux de brousse qui pourraient décimer de nombreuses plantations dans les régions citées ci-dessus, L’Ong « Bon Air » demande aux autorités politiques et administratives locales, de prendre toutes les mesures pour empêcher les départs des feux.
« Il faut éviter les cultures sur brûlis et la chasse au feu qui sont identifiées comme les principales causes des départs des feux dans cette partie du pays », a lancé M. Vamara Gbon Coulibaly à l’endroit des populations rurales.
Selon des experts, ces régions sont malheureusement soumises chaque année, à de nombreux feux de brousse volontaires ou accidentels.
De nombreux villages ont souvent connu de graves sinistres dus aux feux. Pour une meilleure gestion des incendies potentiels de forêts en saison sèche, il faut mettre en lumière les différentes causes et les moyens efficaces de prévention contre ceux-ci.
Causes des incendies de brousse
Les causes habituelles des incendies dues à l'homme peuvent être regroupées en trois catégories principales:
- Les feux accidentels, par exemple le rejet de mégot de cigarette ;
- Les feux voulus mais échappant à l’homme, par exemple lors des chasses collectives ;
- Les feux volontaires, par exemple au Mali le feu rituel dénommé "tatou Koudé": l'enfant né sous le signe du feu doit le premier incendier la brousse, avant tous les autres, au début de chaque saison sèche, sous peine de mourir en cours d'année ou d'être victime de mauvais sorts.
Grands types de feux de brousse
Un ensemble de circonstances relevant du couvert végétal et des conditions topographiques et climatiques permet de distinguer trois grands types de feux de brousse :
- Le brûlage tardif, violent, souvent renforcé par un vent soutenu, qui consume la quasi-totalité de la strate herbacée et atteint les ligneux plus ou moins gravement. Il a lieu en pleine saison sèche;
- Le brûlage hâtif ou précoce, généralement allumé volontairement et dirigé en vue de l'aménagement des peuplements et pâturages, et de la protection des habitations et cultures. Il a lieu en début de saison sèche;
- Le brûlage de contre-saison allumé immédiatement après les premières averses ou plus tard en saison des pluies, après une courte période sèche généralement pour protéger les plantations forestières sensibles.
Les principales méthodes de prévention contre les feux de brousse sont la sensibilisation des acteurs impliqués dans la recrudescence des feux, la réalisation de pare-feux autour des villages et la pratique contrôlée des feux précoces ou de contre-saison pour l’aménagement des peuplements forestiers avant l’installation de la saison sèche, et la vulnérabilité du couvert végétal. Cela permettra de diminuer la biomasse susceptible de renforcer la violence des feux.
L’objectif final est de réduire ou annihiler les conséquences dramatiques des feux sur le quotidien des populations ivoiriennes, surtout ceux du milieu rural, acteurs prépondérant de l’économie agricole ivoirienne.