Fêtes de fin d’année : Dans l’antre des plumeurs de poulets
Ne sachant à qui nous adresser directement, nous avons hélé l’un des travailleurs qui, visiblement occupé, nous renvoie directement à son patron, Harouna Zongo.
La quarantaine révolue, cet homme travaille avec plus de vingt personnes depuis plus de sept ans. « Habituellement, nous plumons un poulet à 100 FCfa. Mais en période de fête, nous le faisons à 200 FCfa », a expliqué Harouna Zongo, visiblement heureux et fier de son activité. « C’est mon travail. C’est ce que je fais chaque jour pour nourrir ma famille », dit-il.
Harouna Zongo travaille avec plus de vingt personnes qui tirent également leur épingle du jeu. « Entre mes employés et moi, il n’y a pas de salaire. Lorsque l’un d'entre eux plume un poulet, il garde les intestins qu’il revend plus tard », a fait savoir M. Zongo, estimant que parfois les employés gagnent plus que l’employeur, en vendant l'intestin à 25 FCfa sur le marché.

« Ce travail, c’est comme de la loterie. On peut faire moins ou faire plus. Nous pouvons plumer au moins 100 poulets par jour. Mais quand c’est trop, ce sont 500 poulets par jour, soit 40 000 ou 100 000 FCfa en cette période de fête », a poursuivi l’encadreur des plumeurs de poulets.
Avec les restaurateurs, a souligné Harouna Zongo, ils plument le poulet à 50 FCfa les jours ordinaires, mais en période de fête, il le fait à 100 FCfa. Contrairement aux autres acheteurs qui payent 200 FCfa par poulet.
Contrairement à Harouna Zongo qui fait de cela son activité principale, Aboudramane Ouattara, chauffeur de son état, y voit une activité secondaire. C’est-à-dire une activité qu’il exerce quand il n'est pas en train de conduire. « Aujourd’hui, je ne roule pas donc je travaille avec mes camarades. Il n’y a pas de salaire. A la fin de la journée, nous partageons à part égale. Chacun peut avoir 20 000 ou 30 000 FCfa », a précisé M. Ouattara. Soulignant qu’après la fête du nouvel an, il reprend son travail de chauffeur de wôrô-wôrô.
Léontine Aya, cliente des plumeurs de poulets, donne les raisons qui l’ont amenée à plumer ses deux poulets au marché au lieu de le faire à la maison. « C’est pratique et moins cher, et surtout que l’on gagne en temps », fait-elle savoir.