Peinture : Jacobleu évoque et convoque les Ivoiriens au banquet de la cohésion sociale
L’artiste s’en explique : « L’intérêt dans le travail que nous présentons, c’est que dans nos cultures, toute musique a sa danse, toute danse a ses costumes, et tout acteur de ces moments suit une initiation, des rites, des rituels ; donc rien n’est fait au hasard. Il y a donc le côté visible que nous apercevons lorsque les gens sont sur la place publique en train de faire la fête (génération, naissance, deuil, récolte, etc.) et le côté invisible. Tous ces événements importants de notre société sont rattachés à une sorte de festivité. C’est tout cet environnement que j’essaie de traduire dans mes tableaux où le visible et l’invisible sont exprimés dans mes personnages dont les visages ne sont pas entièrement contournés, donc les traits ne sont pas continus. Le reste, c’est au spectateur d’imaginer de qui ou de quoi il s’agit. La force de l’art, c’est aussi de permettre au spectateur de pouvoir interpréter. »
De ces œuvres, Dr Paul-Hervé Agoubli, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody et critique d’art, a écrit : « Les créations de l’artiste sont colorées et chatoyantes, avec des médiums mixtes (peintures, pastels, collages) dans une démarche picturale universelle et très contemporaine. »
En effet, dans un cocktail savant de lignes courbes, brisées, contorsionnées, un mariage réussi de couleurs chaudes et/ou froides, les tableaux aux prix non révélés, mais que l’artiste juge à la portée de tous, traduisent à vue d’œil les moments festifs de nos cultures, nos traditions...
« Ces moments de retrouvailles, de cohésion sociale, de partage permettent aux gens de se libérer d’une façon ou d’une autre. C’est pour cela que nous parlons de transe collective », clarifie Jacobleu, qui exposera à la Fondation Bjkd jusqu’au 26 mars 2023.
Olga Djadji, présidente de la Fondation Bjkd, a profité de l’aubaine pour inviter l’ensemble des Ivoiriens à s’arracher les soixante-quinze œuvres mises en vente par l’artiste.
La soirée a été assaisonnée d’une prestation de saxo en mode solo, dans un tremolo dense qui n’a laissé personne indifférent.