Vie chère, Covid-19, guerre en Ukraine: Comment l’État ivoirien a amorti le choc de l’inflation

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Vie chère, Covid-19, guerre en Ukraine: Comment l’État ivoirien a amorti le choc de l’inflation

Le 21/02/23 à 12:11
modifié 22/02/23 à 12:53
Fin 2019, un coronavirus apparaît en Chine. Il portera le nom de Covid-19. Très vite, il se propage dans le monde. Les premiers mois de 2020 seront terribles. Les aéroports ferment, les ports tournent à peine et les usines arrêtent de fonctionner. Les prix alors grimpent, grimpent. Chaque pays doit trouver sa solution. La Côte d’Ivoire a la sienne. Un plan national de riposte est vite mis en place par le gouvernement. Des mesures sont prises pour la santé des Ivoiriens et aussi pour leur quotidien. L’État doit sortir beaucoup d’argent pour le dispositif sanitaire, notamment l’achat et la distribution de masques et la subvention des prix des produits de première nécessité. Au même moment, il doit renoncer à plusieurs taxes et impôts pour ne pas tuer les entreprisses locales en difficulté. L’économie mondiale est sujette à des soubresauts qui ébranlent ses fondamentaux.
Lire auss- La Côte d’Ivoire, un cas d’école dans la sous-région
Une difficile équation que la Côte d’Ivoire réussit à résoudre. Mars 2022. Les effets du Covid-19 sont encore là mais on va vite les ignorer. Alors que les prix sur le marché mondial ne sont pas encore revenus à leur niveau d’avant Covid et que les conséquences notamment économiques de la crise sanitaire sont encore présentes, un autre choc : la crise russo-ukrainienne. Ces deux situations ont littéralement fait grimper le taux d’inflation mondial constamment en hausse depuis 2018 et qui est passé de 3,6%, cette année-là à 8,8% en 2022, soit une hausse de 5,2 points en l’espace de 4 ans, selon la plate-forme Statista. La Côte d’Ivoire n’échappe naturellement pas à cette inflation. Du labo, sort un autre plan de riposte, avec une batterie de mesures. Exonération de droits de douane sur des importations. Importantes subventions. Le pain et le carburant sont au cœur des premières mesures. Le Premier ministre Patrick Achi est au charbon. Les décisions du gouvernement vont permettre le maintien à 150 FCfa du prix de la baguette de pain standard, aliment très ancré dans les habitudes de consommation des populations ivoiriennes.

controleur de prix( Sébastien Kouassi
controleur de prix( Sébastien Kouassi



La Côte d’Ivoire réussit aussi à éviter une crise de l’énergie et une hausse brutale du prix du transport en subventionnant, dès les premiers mois de l’année 2022, pour 400 milliards de FCfa, les prix du Super sans plomb et du Gasoil. À ce jour, ces subventions s’élèvent à plus de 700 milliards. Les autorités ivoiriennes ont mis un point d’honneur à maintenir le coût du litre de gasoil parmi les plus bas de la sous-région, car c’est le carburant privilégié pour le transport des personnes et des marchandises. Le gouvernement est allé plus loin. Il a également plafonné les prix de certains produits de grande consommation. La réussite d’un tel plan nécessite beaucoup d’énergie. Et le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme se met à la tâche. Sensibilisation, répression. Pour une meilleure efficacité sur le terrain, le Conseil national de lutte contre la vie chère (Cnlvci) voit le jour. Avec comme secrétaire exécutive, Dr Ranie-Didice Bah-Koné. De jour comme de nuit, le comité est sur le terrain. Plus de 35 000 vérifications de prix, avec environ 87 millions d’amendes infligées aux contrevenants. De même, les comités locaux de lutte contre la vie chère qui sont le prolongement du Conseil national de lutte contre la vie chère dans les régions sont à pied d’œuvre pour des opérations de sensibilisation et d’information.

Des efforts pour renforcer la production locale

Ces chocs externes auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée n’ont pas occulté les défis intérieurs, notamment dans le domaine de la production agricole. Dans la même veine, l’État a octroyé aux producteurs agricoles nationaux des intrants, du matériel de transport et de production. Les autorités ivoiriennes ont, en outre, entrepris de rapprocher les producteurs des consommateurs en lançant, en décembre 2022, la construction de 40 marchés de proximité pour un montant de 6,2 milliards de FCfa.

Lire aussi-Vie chère, Covid-19, guerre en Ukraine: La nécessaire implication de tous 
Ces infrastructures visent à contribuer à baisser les prix des produits vivriers sur les marchés, à travers leur approvisionnement régulier en qualité et en quantité suffisante, à partir des zones de production. Mieux, 3 marchés de gros ont été construits à Abidjan, Abengourou et Daloa et seront dotés de centres de collecte et de groupage. D’importantes mesures sociales arrêtées La lutte contre la vie chère, c’est aussi un ensemble de mesures sociales prises pour renforcer le pouvoir d’achat des populations.

controleur de prix( Sébastien Kouassi
controleur de prix( Sébastien Kouassi



Le Président de la République, Alassane Ouattara, porteur de la vision « Une Côte d’Ivoire solidaire », a ainsi décidé d’une revalorisation des salaires des fonctionnaires, une première dans le pays depuis de nombreuses années. Cette revalorisation représente un effort additionnel de 227 milliards de FCfa par an du gouvernement. Le secteur privé n’a pas été omis, avec la hausse du Smig à 75 000 FCfa. Quant aux populations les plus vulnérables, elles ont été prises en compte dans le cadre du Programme social du gouvernement (PsGouv). En 2022, ce sont 15,58 milliards qui ont été distribués à 30 418 ménages. De nouvelles lignes de bus Sotra visant à offrir aux populations une offre de transport moins chère ont été ouvertes à Grand-Bassam, Bouaké, Yamoussoukro et Anyama. Pour 2023, le gouvernement ivoirien entend poursuivre ses initiatives pour contrer les facteurs endogènes et exogènes de l’inflation, avec en ligne de mire, l’atteinte de la souveraineté alimentaire.

Des efforts pour renforcer la production locale

Ces chocs externes auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée n’ont pas occulté les défis intérieurs, notamment dans le domaine de la production agricole. Dans la même veine, l’État a octroyé aux producteurs agricoles nationaux des intrants, du matériel de transport et de production. Les autorités ivoiriennes ont, en outre, entrepris de rapprocher les producteurs des consommateurs en lançant, en décembre 2022, la construction de 40 marchés de proximité pour un montant de 6,2 milliards de FCfa. Ces infrastructures visent à contribuer à baisser les prix des produits vivriers sur les marchés, à travers leur approvisionnement régulier en qualité et en quantité suffisante, à partir des zones de production. Mieux, 3 marchés de gros ont été construits à Abidjan, Abengourou et Daloa et seront dotés de centres de collecte et de groupage.

Moutons (Sebastien Kouassi) (2)
Moutons (Sebastien Kouassi) (2)



D’importantes mesures sociales arrêtées

La lutte contre la vie chère, c’est aussi un ensemble de mesures sociales prises pour renforcer le pouvoir d’achat des populations. Le Président de la République, Alassane Ouattara, porteur de la vision « Une Côte d’Ivoire solidaire », a ainsi décidé d’une revalorisation des salaires des fonctionnaires, une première dans le pays depuis de nombreuses années. Ces augmentations représentent un effort additionnel de 227 milliards de FCfa par an du gouvernement. Le secteur privé n’a pas été omis, avec la hausse du Smig à 75 000 FCfa. Quant aux populations les plus vulnérables, elles ont été prises en compte dans le cadre du Programme social du gouvernement (PsGouv). En 2022, ce sont 15,58 milliards qui ont été distribués à 30 418 ménages. De nouvelles lignes de bus Sotra visant à offrir aux populations une offre de transport moins chère ont été ouvertes à Grand-Bassam, Bouaké, Yamoussoukro et Anyama. Pour 2023, le gouvernement ivoirien entend poursuivre ses initiatives pour contrer les facteurs endogènes et exogènes de l’inflation, avec en ligne de mire, l’atteinte de la souveraineté alimentaire.



Le 21/02/23 à 12:11
modifié 22/02/23 à 12:53