Lutte contre le travail des enfants/Gilbert Houngbo (Dg de l’Oit): "Il faut savoir reconnaître le travail qui est fait ici en Côte d’Ivoire"

Le Dg de l’Oit, Gilbert Houngbo (au centre), s’est prêté avec enthousiasme à l’exercice de la récolte de cabosse de cacao. (Ph: Dr)
Le Dg de l’Oit, Gilbert Houngbo (au centre), s’est prêté avec enthousiasme à l’exercice de la récolte de cabosse de cacao. (Ph: Dr)
Le Dg de l’Oit, Gilbert Houngbo (au centre), s’est prêté avec enthousiasme à l’exercice de la récolte de cabosse de cacao. (Ph: Dr)

Lutte contre le travail des enfants/Gilbert Houngbo (Dg de l’Oit): "Il faut savoir reconnaître le travail qui est fait ici en Côte d’Ivoire"

Le 28/02/23 à 16:36
modifié 28/02/23 à 17:25
En visite de travail en Côte d’Ivoire, le directeur général de l’Organisation internationale du travail (Oit) a effectué, jeudi dernier, une visite de terrain dans l’Agneby-Tiassa où il a rencontré des producteurs dans un champ de cacao.
En Côte d’Ivoire, la lutte pour l’élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement constitue l’une des plus grandes priorités gouvernementales. Les résultats en la matière sont « encourageants » comme l’a noté Gilbert Houngbo, le directeur général de l’Organisation internationale du travail (Oit), au terme de la visite de terrain qu’il a effectuée le 23 février 2023, dans une plantation de cacao à Aké Douanier, un village de la sous-préfecture de Rubino dans le département d’Agboville.

« Il faut savoir reconnaître le travail qui est fait sur le terrain et c’est cela que nous sommes venus constater ici. On ne peut pas continuer à juste dénoncer en étant loin du terrain et en ne sachant pas les difficultés pratiques auxquelles les administrations et les producteurs agricoles font face. Ce que nous voyons ici, c’est une claire démonstration des efforts du gouvernement ivoirien et de la population pour éradiquer le travail des enfants et rendre la production de cacao plus durable », s’est félicité Gilbert Houngbo.

Dans cette visite, le Dg de l’Oit était accompagné d’une forte délégation du gouvernement allemand et de son instrument de coopération internationale, la Giz, et d’officiels ivoiriens. Le site visité est un champ de cacao de trois hectares tenu par Moussa Sougué, membre d’une coopérative de cacaoculteurs, la Scoops Bad, appuyée techniquement par la Giz.

Moussa Sougué dit tenir cette plantation depuis 2001 et assure y travailler avec des manœuvres adultes. Nous n’y avons vu aucun enfant en situation de travail. Dans ce champ, Moussa pratique l’agroforesterie avec l’appui technique de la Giz.

92 millions d’enfants en situation de travail en Afrique

« La lutte contre le travail des enfants fait partie des conventions fondamentales du Bureau international du travail (Bit) que tous les Etats membres se doivent de les respecter. En tant que premier responsable du Bit, je ne peux que me féliciter du travail que les uns et les autres déploient comme on le constate ici en Côte d’Ivoire », a appuyé Gilbert Houngbo.

Le Dg de l’Oit, Gilbert Houngbo (au centre) et les membres de sa délégation ont assisté à une séance de démonstration de récolte et de séchage des fèves de cacao. (Ph: Dr)
Le Dg de l’Oit, Gilbert Houngbo (au centre) et les membres de sa délégation ont assisté à une séance de démonstration de récolte et de séchage des fèves de cacao. (Ph: Dr)



Il a aussi préconisé que les efforts des gouvernements africains se fassent dans une « approche intégrée » afin de prendre en compte les causes profondes de ce phénomène. « Si les problèmes de base, comme la pauvreté, ne sont pas réglés, le travail des enfants pourra être éradiqué de la cacaoculture et se déplacer vers d’autres filières agricoles ou les travaux domestiques. Il nous faut donc avoir une approche intégrée et c’est à cela que le Bit s’attèle en Côte d’Ivoire et partout ailleurs », suggère-t-il.

Que ce soit en Afrique ou partout ailleurs où le phénomène existe, 75 % du travail des enfants se passent dans le secteur agricole. Sur le continent, on dénombre plus de 92 millions d’enfants en situation de travail, selon l’Oit.

De la nécessité d’adhérer à la Cmu

L’autre étape de la visite du Dg de l’Oit dans l’Agneby-Tiassa a été consacrée, dans l’après-midi, à la protection sociale. Une rencontre d’échange avec les populations s’est tenue au sein de la marie d’Agboville, chef-lieu de région, en présence cette fois du ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Adama Kamara.

Regrettant le faible taux d’enrôlement des populations de la région à la Couverture maladie universelle (Cmu), le ministre les a fortement exhortées à adhérer. « Après consultation des statistiques, il ressort que votre région a un faible taux d’enrôlement à la Cmu. Pourtant, c’est un formidable instrument que le gouvernement a mis en place pour vous assurer une bonne protection sociale. Je vous exhorte vivement à vous inscrire massivement, car c’est un droit pour tout le monde, agriculteurs, artisans, commerçants, transporteurs, sportifs, religieux, etc. Cela concerne toutes les couches de la population ivoirienne », a-t-il lancé.

La mise en place de la Cmu fait partie des acquis des efforts du gouvernement visant à faire évoluer la justice sociale. Celle-ci est en forte croissance dans le pays, et ses dispositifs et instruments se sont étoffés, s’adressant à toutes les populations vivant sur le sol ivoirien.

Un progrès que Gilbert Houngbo n’a pas manqué de saluer tout en appuyant l’exhortation du ministre à l’endroit de l’assistance pour adhérer à la Cmu.



Le 28/02/23 à 16:36
modifié 28/02/23 à 17:25