Joël Krasso, Entrepreneur chrétien : "Notre rôle est d'aider les jeunes et d'investir en Afrique"
Comment cette vision est née ?
Cette vision est pratiquement née en Côte d'Ivoire. Mais, elle s'est concrétisée en France en 2019, où j'ai eu l'occasion de la partager. Alors, j'ai compris que le seul moyen qui permettra à Dieu de bénir les gens, c'est le travail. Il a même dit que « celui qui ne travaille pas ne doit pas manger ». Donc, sur cette base, j'ai compris qu'il faut promouvoir l'entrepreneuriat. Nos frères musulmans l'ont compris. Si tu ne travailles pas, Dieu ne va pas bénir l'œuvre de tes mains. C'est cette vision que j'ai partagée autour de moi. Certains étaient contre cette idée et d’autres, pour. Au fur et à mesure que j’expliquais les choses, les gens comprenaient. C'est surtout pour promouvoir l'entrepreneuriat en Afrique parce qu’elle regorge d’énormes potentiels. Notre rôle est d'aider les jeunes et d'investir en Afrique.
Quel est l'apport de la Jeca dans le monde chrétien ?
Comme vous le savez, je suis un chrétien et la plupart des adhérents sont des chrétiens engagés dans cette vision. Ce sont des entrepreneurs. Une vision, ce n’est pas forcément des gens qui acceptent. Mais, si Dieu approuve : c'est l'essentiel. Ce sont des personnes de différentes communautés chrétiennes qui m’ont fait confiance. Il faut juste travailler pour concrétiser la vision. Un homme de Dieu doit travailler. Même s'il a une église, il doit s'investir dans beaucoup de choses. J’ai de bons rapports avec tous les acteurs chrétiens.
La Jeca est à quelle édition cette année ?
L'année dernière, nous avons organisé la première édition à Dakar au Sénégal. Et comme la bible le dit : « ne pas mépriser les faibles commencements ». Cette année, nous sommes à la 2e édition. Nous avons voulu que ce soit à Dakar parce que dans l'histoire de la traite négrière, Dakar était considérée comme la porte du non-retour, où nos parents valides des différents pays ont été déportés. Ce sont eux qui ont développé les autres pays. Aujourd'hui, Dakar doit être la porte de retour de toute la diaspora africaine. Et, c'est aussi spirituel. Nous voulons briser ce mur de non-retour. Car, il faudra que la diaspora revienne investir en Afrique. C’est pourquoi nous avons décidé ensemble que cette 2e édition se tienne du 6 au 9 décembre 2023. Je tiens à dire merci au peuple du Sénégal qui a accepté la vision et qui m'a motivé à avancer.
À quoi doit-on s’attendre à cette 2e édition ?
Nous allons travailler sur le développement et l'investissement durable en Afrique. Nous allons inviter plusieurs personnes qui s'y connaissent pour former les participants et créer des relations de financement de projets. La Jeca est un moyen de création de connexion et de réseautage. Le monde d’aujourd'hui évolue en réseau.
Quelles sont les innovations cette année ?
Pour les innovations, nous aurons l'occasion de visiter les plus grands sites touristiques du Sénégal. Ce sera un facteur très important dans ce domaine. Il faut permettre aux gens d'aimer l'Afrique et de venir découvrir tout ce qui est restauration, les belles plages, etc. Nous allons aussi créer un festival qui va permettre aux gens de découvrir les mets sénégalais et un autre pour découvrir tout ce qui est artisanal. Les autorités publiques et la presse nationale sont invitées à ce grand rendez-vous économique et culturel.
Le but de la Jeca et ses attentes ?
Le but, c'est de permettre à tout le monde de comprendre que dans le milieu chrétien, il y a aussi cet aspect. C’est-à-dire, l’entrepreneuriat. Avec l'entrepreneuriat, on peut également travailler avec nos frères musulmans. Grâce à l’entrepreneuriat, nous arrivons facilement à la communion fraternelle. Nos attentes cette année, ce sont au moins 400 personnes. L'appel est déjà lancé. Nous allons inviter des personnalités. Des gens qui ont de grosses entreprises, des banques panafricaines, pour partager leurs expériences.
Dans combien de pays vous êtes représenté ?
Nous, « Baruck Communication » avons une cellule en France, une base en Côte d'Ivoire, précisément et une autre représentation en Guinée Conakry. Nous venons d’ailleurs de concrétiser une base au Sénégal. Et très bientôt, nous aurons une autre représentation au Cap-Vert. C'est une société qui évolue dans tout ce qui est sonorisation, image, vente et location de voitures. Mais aussi dans l'agrobusiness, l’hôtellerie et le tourisme. Bientôt le transfert des yachts à partir du Cap-Vert, Dakar, Guinée Conakry et la Côte d'Ivoire.
Quel message avez-vous pour les jeunes entrepreneurs africains ?
Juste leur demander de se mettre ensemble pour protéger et valoriser l'Afrique. J'interpelle les hommes de Dieu. Aujourd’hui, l'entrepreneuriat doit être promu dans nos églises. C'est très important. On n’a pas que l'aspect spirituel, mais aussi l'aspect physique. Il faut dire aux gens qu'on peut vendre de l’aubergine pour avoir de l’argent. Leur dire que la terre peut être un facteur d'enrichissement et d’épanouissement financier. Il faut dire aux gens que la mendicité est un péché. Soyons unis. Nous sommes citoyens d'un pays, il faudrait que nous travaillons ensemble autour de la Jeca pour promouvoir l'entrepreneuriat en Afrique. Je demande aux dirigeants des pays africains d'être favorables à l'implantation des activités des Africains dans leur pays.