
Bingerville : 35 ha de terrain au centre d'un litige à Abatta-village
« Nous comptons user de tous les moyens légaux en notre possession pour défendre notre patrimoine en souffrance », a déclaré Danho Augustin Catholique, vice-doyen du village.
Selon lui, le lotissement a été fait au nom de la communauté villageoise qui en est le propriétaire. En ce sens, celle-ci doit être associée en cas d’une quelconque opération de vente. Et d’ajouter : « Je suis le vice-doyen de ce village. Je n’ai jamais eu écho d’une telle transaction. Nous disons à ceux qui ont cette intention d’y mettre fin ». Non seulement le vice-doyen dit ne pas être informé d’une telle opération, mais surtout qu’il ne reconnaît même pas la légalité du chef Abito Gaoua Joseph, cité dans cette transaction.
« Il n’est pas question de laisser ce patrimoine aux mains des individus que le village Abatta ne reconnaît pas », affirme-t-il. Et pour y arriver, la communauté villageoise a engagé un Cabinet conseils qui conduira une procédure judiciaire en vue de la préservation de leur patrimoine.
La réplique du camp Abito Gaoua Joseph

Joint par nos soins, dans l’après-midi, après la rencontre qui s’est tenue dans la journée du lundi, à la place publique du village, le camp du chef légal Abito Gaoua Joseph a préféré faire un démenti à sa résidence. « Je m’inscris en faux quant à cette nouvelle. Je ne suis associé ni de près, ni de loin à une quelconque opération de vente de 35 ha », a déclaré Abito Joseph.
Ce dernier qui a présenté à la presse son arrêté de nomination de chef, en date du 5 octobre 2021, mentionne que c’est à tort que l’autre partie l’accuse. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il entend attaquer ses adversaires en justice « pour diffamation ».
En revanche, il reconnaît la vente d’une parcelle de 5 hectares à la direction générale des impôts par l’ancienne chefferie, bien avant qu’il n’accède au pouvoir en octobre 2021.
Quant à une parcelle de 35 ha à Abatta, il n’en a pas connaissance. Une parcelle de terrain avait été cédée à la communauté villageoise jadis en guise de droit de purge. Une affaire qui dure depuis 2006. Depuis lors, un partage a été fait et chacun des villageois a obtenu un lot. Aujourd’hui, toute la parcelle étant occupée, aucun lot ne reste à vendre.
Le camp d’Abito appelle toutes les parties impliquées à une table de discussion afin qu’une solution définitive soit trouvée. Il compte bien y prendre part. Là encore, il faut bien, dit-il, qu’on lui permettre de se rendre dans le village. Car, ajoute-t-il, depuis un an et demi, il n’a pas accès au village afin d’exercer son pouvoir. En outre, il demande l’implication du député-maire de Bingerville afin qu’une solution définitive soit trouvée.
A en croire les plaignants, cet espace, objet de litige, est constitué de 294 lots. La vente de cette superficie est estimée à environ 11 milliards de FCfa.