11e Conférence des régulateurs africains de la communication/ Amadou Coulibaly : « Il vous revient de faire des propositions sur l’encadrement de l’utilisation de l’Ia»

Une photo de famille a immortalisé la cérémonie d'ouverture de la Circaf.
Une photo de famille a immortalisé la cérémonie d'ouverture de la Circaf.
Une photo de famille a immortalisé la cérémonie d'ouverture de la Circaf.

11e Conférence des régulateurs africains de la communication/ Amadou Coulibaly : « Il vous revient de faire des propositions sur l’encadrement de l’utilisation de l’Ia»

Le 28/11/24 à 20:11
modifié 28/11/24 à 21:12
La 11e Conférence des instances de régulation de la communication d’Afrique (Circaf) du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (Riarc) a ouvert ses portes le 28 novembre, au Plateau. Pendant trois jours, les représentants de 27 pays membres du Riarc sur 37 vont réfléchir sur la thématique: « La régulation de l’Intelligence artificielle (Ia) dans le secteur de la communication audiovisuelle et numérique en Afrique ».
Représentant le Premier ministre Beugré Mambé, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication, a assuré les régulateurs du soutien de son mandant et du gouvernement et de celui du Président de la République, Alassane Ouattara.
« La tenue de cette 11e Conférence en Côte d’Ivoire est une occasion propice pour réfléchir sur les enjeux du développement et les innovations dans le secteur de la communication audiovisuelle à l’ère de l’Intelligence artificielle. Et cela, dans ses enjeux sociétaux, économiques, culturels et, surtout, en matière de protection de la liberté de la communication », a introduit Amadou Coulibaly pour qui l'évolution technologique a considérablement modifié les méthodes de régulation des médias audiovisuels par sa rapidité, son instantanéité et l’étendue de son réseau de publication et de diffusion de l’information.

Plusieurs personnalités sont venues apporter leur contribution à la réflexion sur la réglementation de l’utilisation de l'Ia en Afrique.
Plusieurs personnalités sont venues apporter leur contribution à la réflexion sur la réglementation de l’utilisation de l'Ia en Afrique.

Elle a également favorisé la liberté expression et de création, malheureusement, on a vu la naissance d’autres types de discours tels que les messages de haine, l’incitation à la violence, les appels à l’insurrection par des acteurs malveillants.
C’est pourquoi, dira-t-il, « face aux méfaits de l’utilisation de l’Intelligence artificielle dans le secteur que vous régulez et que je viens d’évoquer, nous comprenons tous que votre tâche est ardue et nécessite une veille permanente. Car l’Ia peut conduire vers la désinformation de nos populations par la production et la diffusion de fausses informations, la manipulation des images, la réalisation d’interviews ou de documentaires imaginaires ».

Amadou Coulibaly, ministre de la Communication.
Amadou Coulibaly, ministre de la Communication.

Face au défi majeur que constitue la régulation de l’Ia, il a indiqué qu’il revient aux régulateurs des médias de faire des propositions sur l’encadrement de l’utilisation de l’Ia dans le secteur de la communication audiovisuelle. « L’esquisse du cadre réglementaire que vous allez adopter est fortement attendue. Elle servira de base à l’adoption d’un cadre juridique approprié de la régulation de l’Ia. Votre capacité à anticiper, à prévoir et à proposer des méthodes de régulation ne fera que contribuer à une meilleure appropriation et une utilisation intelligente et responsable de l’Ia », a-t-il projeté.
Enjeux, défis et perspectives : axes majeurs des réflexions ?

Me Réné Bourgoin, président de la Haca, a témoigné toute sa gratitude au Premier ministre ainsi qu’au Président de la République et exprimé ses attentes.

« Il y a deux ans au Maroc, la 10e Circaf avait abordé le thème relatif à l’audiovisuel africain en mutation : lignes d’évolution et nouveaux enjeux. Aujourd’hui, l’Ia transforme le paysage audiovisuel et numérique, ouvrant de nouvelles perspectives, mais soulevant également de nombreuses questions. Cette 11e Conférence qui s’inscrit dans la continuité des réflexions menées appelle notre attention et notre réflexion collective. Comment pouvons-nous garantir la transparence et l’équité dans l’utilisation de cette technologie ? Comment veillons-nous à ce que les droits des citoyens soient protégés dans ce nouvel écosystème numérique ? Ce sont là des questions qui nécessitent une réflexion profonde. Au cours de cette Conférence, nous aurons l’occasion d’échanger, de partager nos meilleures pratiques et notre expérience et d’explorer des solutions adaptées aux réalités africaines », a fait savoir le maître d’œuvre de cette Conférence qui sera porté, au soir de ces assises, à la tête du Riarc.
Au chapitre des allocutions, il y a eu celles très remarquées de Latifa Akharbach, présidente du Riarc et de la Haca du Maroc; de Roch-Olivier Maistre, président du Réseau francophone des régulateurs des médias (Refram), président de l’Autorité de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et de Marcelin Tousso représentant Edouard Loko, président de la Haac Bénin, secrétaire exécutif du Riarc.

Plusieurs personnalités sont venues apporter leur contribution à la réflexion sur la réglementation de l’utilisation de l'Ia en Afrique.
Plusieurs personnalités sont venues apporter leur contribution à la réflexion sur la réglementation de l’utilisation de l'Ia en Afrique.

En conférence inaugurale, le Prof. Lazare Paomé, président honoraire de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, a ouvert la réflexion sur les enjeux, défis et perspectives de la réglementation de l’Ia en Afrique. « En prenant la pleine mesure des enjeux et défis de la régulation de l’Ia en Afrique, force est de reconnaître que cette entreprise dépasse de très loin l’expression d’un simple besoin. Elle est une nécessité vitale pour les États et leurs concitoyens épris de de paix et soucieux du respect de leurs droits fondamentaux. Cette nécessité bien comprise appelle un regard prospectiviste et une approche transdisciplinaire fondée sur la nature futurologique de l’Ia et la capacité de l’homme à envisager l’avenir non pas comme ce qui est à venir, mais comme ce que l’on doit faire advenir dans le contexte de la coévolution des systèmes sociotechniques », a conclu le titulaire de Chaire Unesco Bioéthique. Non sans avoir ouvert des pistes de réflexion qui serviront d’adjuvants pour les trois jours de réflexion sur la réglementation de l’Ia en Afrique.


Le 28/11/24 à 20:11
modifié 28/11/24 à 21:12