
Abobo : Les populations d’Anonkoua-Kouté sensibilisées à l’autisme
En effet, dit-elle, cette activité vise à sensibiliser les enseignants et les parents des différentes communautés qui sont sur le site du village d’Anonkoua-Kouté.
Pour elle, l’objectif est de permettre aux enseignants d’orienter les parents vers le centre de santé le plus proche lorsqu’ils perçoivent chez un enfant un écart de développement.
« Ce matin (le 26 avril, Ndlr), c’est une journée de sensibilisation pour que chacun sache que chaque enfant a le droit d’aller à l’école. Les enfants autistes aussi ont le droit d’aller à l’école. Car, ils peuvent réussir comme tous les autres. Il ne faut donc pas les garder à la maison », a conseillé Diomandé Mariame.
A l’en croire, il y a quatre grands signes qui doivent interpeler tout parent, à savoir l’enfant ne suit pas du regard, ne parle pas quand bien même il a atteint l’âge de le faire, il entend mais ne réagit pas et lorsqu’il ne pointe pas du doigt les objets. « Lorsque vous constatez ces signes chez les enfants de o à 2 ans, il faut se rendre dans un centre de santé », précise-t-elle.
Mais avant, Mme Diomandé Mariame a rappelé les missions de son Ong. Il s’agit du volet humanitaire à travers l’assistance pour le dépistage et le diagnostic de l’autisme, l’accompagnement financier à travers le don de kits d’ouvrages scolaires aux enfants autistes. Il y a aussi le volet pédagogique et le suivi scolaire des enfants autistes, l’accompagnement des enseignants et la recherche en faveur de l’éducation des enfants autistes, ainsi que le volet psychologique à travers l’accompagnement psychologique des parents.
Pour Olivier Toti, éducateur spécialisé, l’autisme a un lien avec le système nerveux central et ce sont les facultés mentales de l’enfant qui sont affectées. C’est pourquoi il invite les parents à suivre eux-mêmes l’évolution de leurs enfants.
Selon Olivier Toti, on parle d’autisme à partir de l’âge de 3 ans. « Avant 3 ans, on ne parle pas encore d’autisme. C’est après trois ans qu’on peut faire une évaluation et si les tests le confirment, c’est en ce moment qu'on parle d’autisme », fait-il savoir, soulignant que certains signes peuvent disparaître seuls.
« Les enfants autistes ne supportent pas le changement. Vous pouvez mettre un objet dans un endroit de la maison, quand vous le déplacé, l’enfant autiste va se mettre dans tous ses états », a expliqué Olivier toti.

Gamalou Awa, éducatrice spécialisée, responsable du suivi psycho-éducatif des enfants autistes, demande aux parents de faire une évaluation psycho-motrice afin que l’on puisse connaître l’enfant dans son entité dans chaque domaine précis.
« Quand l’encadreur a ce document, il sait comment travailler avec l’enfant », dit-elle. Avant d'indiquer qu’il faut adapter le matériel aux compétences de l’enfant.
Dans le cadre de l’école inclusive d’un enfant autiste, Gamalou Awa propose la sensibilisation des responsables d’établissements, la formation du personnel enseignant et la sensibilisation des enfants eux-mêmes.
Abondant dans le sens, Dr Atta Yéboua, enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure (Ens), a attiré l’attention de tous. Pour lui, l’autisme n’est pas une fatalité sociale.
C’est pourquoi il invite les enseignants qui ont en charge des enfants autistes à avoir un rythme d’apprentissage adapté à chaque enfant autiste.