Mes vérités : L’étrangère et l’étrange discours de Gbagbo

L'ancien Président Laurent-Gbagbo. (DR)
L'ancien Président Laurent-Gbagbo. (DR)
L'ancien Président Laurent-Gbagbo. (DR)

Mes vérités : L’étrangère et l’étrange discours de Gbagbo

Le 16/06/23 à 23:12
modifié 17/06/23 à 05:10


Avant d’entrer dans le vif de nos échanges de ce jour, nous voulons partager avec vous l’histoire de cette jeune fille de la République démocratique du Congo (Rdc) qui est arrivée, il n’y a pas longtemps, en Côte d’Ivoire. Son père s’est lié d’amitié, au cours d’un séminaire sur le diabète dans un pays arabe, avec un Ivoirien. C’est tout naturellement qu’une fois ici, elle entre en contact avec l’ami ivoirien de son père.

Celui-ci décide de lui faire faire le tour du propriétaire. Impressionnée, éblouie, elle ne put s’empêcher de dire : ‘’Prêtez-nous votre Président pour qu’il fasse le même travail en Rdc. Je ne comprends pas certains Ivoiriens qui vocifèrent partout que rien n’a été fait ici. Nous, nous avons besoin du Président Ouattara. Je vais m’acheter un terrain ici pour construire ma maison. Je me sens tellement bien dans votre pays’’. Cette déclaration n’est pas loin de celle du Président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, en visite officielle, les 12,13 et 14 juin, qui a rendu un vibrant hommage au Chef de l’État pour tous les travaux réalisés après Félix Houphouët-Boigny. ‘’Merci de montrer le chemin’’, avait-il dit. ‘’Je me sens bien ici’’, avait-il ajouté.

Ceux qui vivent dans le monde réel peuvent voir le travail de transformation de la Côte d’Ivoire entrepris depuis 2011, après que l’incurie de certains dirigeants l’ont plongée dans le tartare. Aucune croissance économique. Et cette notion de budget sécurisé était une poudre de perlimpinpin, juste bonne pour entuber les Ivoiriens et amasser les richesses pour vivre une vie licencieuse qui était, à la réalité, leur rêve quand ils étaient dans l’opposition et leur programme de gouvernance, une fois au pouvoir. Aujourd’hui, l’Éléphant peut barrir. Le docteur Alassane Ouattara a su lui administrer le bon remède. A la fille de l’ami de la Rdc, nous disons, avec beaucoup d’amour, que nous n’allons pas leur prêter notre sauveur. On a encore besoin de lui. S’il ordonne, nous le suivrons.

Après ce prologue, entrons maintenant dans nos échanges du jour. Le jeudi 15 juin, le président d’honneur du Ppa-Ci est allé faire une réclamation dans une commission électorale locale à Cocody. C’est étrange, le discours qu’il a prononcé devant ses partisans à la sortie de la Cei ressemble à celui du personnage de Michael Corleone, un mafieux accusé de nombreux crimes, de la trilogie cinématographique de Francis Ford Coppola. Le discours de celui-ci, prononcé devant une commission sénatoriale aux États-Unis, tournait, comme par hasard, autour de la réhabilitation de son nom.

Il voulait, lui aussi, laisser un nom propre en héritage à sa descendance. Alors que son nom était aussi sale que les habits de travail d’un vendeur de charbon. Loin de nous, l’idée de vouloir assimiler Laurent Gbagbo à ce personnage dangereux, criminel. Mais la similitude du discours est trop flagrante. Espérons qu’il pourra, lui au moins, laisser un nom propre à sa descendance. Espérons que la décennie qu’il a passée au pouvoir ne révèle de gros cadavres dans le placard. Espérons aussi que sa main ne soit pas entachée de sang, relativement à la crise post-électorale. N’oublions pas qu’il a été acquitté pour insuffisance de preuves, mais pas déclaré non coupable.

A côté de cela, le président d’honneur du Ppa-Ci doit avoir un frein en main dans la bouche pour éviter un désordre des idées, surtout lorsqu’il dit qu’il ne veut plus donner de coups. Alors qu’il a tenté d’en donner, avec son nouvel enrôlement sur la liste électorale. Pour avoir géré le pays de 2000 à 2010, il sait, mieux que quiconque, qu’on ne s’inscrit qu’une seule fois sur la liste. En le faisant de nouveau dernièrement, malgré la décision de justice qui le frappe, il voulait réveiller ses partisans. Mais la mayonnaise n’a pas pris. Les vociférations de ses proches collaborateurs n’ont pas eu d’échos favorables. C’est peut-être pour cela qu’il dit maintenant qu’il ne veut plus donner de coup.

On le sait, Laurent Gbagbo ne conçoit la vie que dans les rapports de force. Et puisqu’il n’en a plus, il veut trouver une sortie honorable. On comprend mieux le rendez-vous que ses proches ont sollicité auprès du Premier ministre, Patrick Achi et l’étrange demande de solution politique à sa radiation sur la liste électorale. Dans la Var, on a vu Laurent Gbagbo dire qu’il n’est pas juge pour délivrer un certificat de nationalité. On peut, dans une posture manichéenne, lui opposer cela. Le Président Ouattara n’est pas le président de la Cei pour le réintégrer sur la liste électorale. La solution politique qu’il cherche est possible à condition qu’il fasse profil bas et explique à ses militants qu’il n’a pas le droit de figurer sur la liste électorale. Bonne fête des Pères. Pax et bonum ! Paix et bien ! .


Le 16/06/23 à 23:12
modifié 17/06/23 à 05:10