La ville toujours sous les eaux, des centaines de familles dans le désarroi

La ville toujours sous les eaux, des centaines de familles dans le désarroi.
La ville toujours sous les eaux, des centaines de familles dans le désarroi.
La ville toujours sous les eaux, des centaines de familles dans le désarroi.

La ville toujours sous les eaux, des centaines de familles dans le désarroi

Le 28/06/23 à 11:54
modifié 28/06/23 à 11:55
Quarante-huit heures après les fortes pluies qui se sont abattues sur Grand-Bassam et malgré les rayons de soleil qui luisaient sur la ville, hier, la première capitale de la Côte d’Ivoire reste encore sous les eaux.

Dans plusieurs quartiers de la cité balnéaire, notamment à Mockeyville, Guy Kanga, Belleville, Petit-Paris, Cité Ado et à Oddos, des centaines de maisons sont encore inondées. Obligeant, par endroits, les habitants à rallier leur domicile en pirogue. Pour dire vrai, Grand-Bassam ressemble, aujourd’hui, à maints endroits, à un lac géant sur lequel flottent des maisons sur pilotis. Cette situation alarmante plonge les sinistrés dans le désarroi.

Hôtelier à la retraite, Djangoné Bi Irié vit des moments difficiles, depuis quelques jours, au quartier Belleville. L’eau qui stagne devant sa porte lui arrive au genou. « Tout est inondé ici. Avant-hier, des gens sont venus, soi-disant, enlever les ordures qui empêchent l’eau de circuler. Ils ont plutôt déposé les ordures sur le passage de l’eau. Ce qui a dévié sa trajectoire. Voilà que l’eau nous a envahis. Et apparemment, elle ne va pas partir maintenant », déplore Djangoné Bi Irié. Il plaide pour que, dans le futur, les travaux d’assainissement et de curage des caniveaux se fassent longtemps avant la grande saison des pluies, bien avant le mois de juin.

Vendeur de bois et de planches au quartier Guy Kanga, Sanou Seydi a, lui aussi, subi la furie des eaux de ruissellement. Son hangar et sa marchandise sont dans l’eau, depuis 72 heures. Le commerçant semble impuissant face à cette situation. « Ça fait 3 jours que l’eau est sortie du caniveau pour envahir mon coin. Je ne sais même pas quoi faire. C’est la 2e fois que ça arrive ici. Mais la première fois, ça n’a pas fait autant de dégâts », explique Sanou Seydi. Le vendeur accuse des individus qui, en amont, ont bouché le principal canal d’évacuation des eaux. Cette pratique, dénonce-t-il, est la première cause des inondations qui se sont produites dans son quartier.

Appel à l’aide

des autorités

Le commerçant de bois en appelle à l’aide les autorités municipales et de l’État, afin de régler définitivement la problématique des inondations à Grand-Bassam. Il souhaite également un appui financier des décideurs pour maintenir son activité.

Habitante, elle aussi, du quartier Guy Kanga, Danielle Boua est ‘‘sans domicile fixe’’, depuis vendredi dernier. Sa maison est quasiment inaccessible à cause du ‘‘lac’’ qui s’est formé tout autour. « Nous n’avons pas d’électricité, depuis 3 jours. Toutes les concessions du secteur sont inondées. Nous avons recours à des bottes, d’autres à une pirogue, pour aller chez nous », témoigne-t-elle. La sinistrée dit n’avoir pas vu la situation venir.

« Je suis au quartier ici, depuis une dizaine d’années. D’habitude, il pleut. Mais, on n’a jamais atteint ce niveau de sinistre. Cette fois-ci, c’est grave. A telle enseigne que des familles ont été évacuées », révèle la dame.

La pauvre dame dit craindre que des pluies s’abattent encore sur Grand-Bassam. « Si ça recommence, on est foutus... En ce qui me concerne, j’ai réussi à sécuriser la plupart de mes affaires. Mais, ma voisine n’est pas logée à la même enseigne. Elle a presque tout perdu. L’eau est encore haute dans sa maison. Elle dort dans son magasin, qui est presque inondé également. Elle a fait partir tous ses enfants », relate-t-elle.

Quant à Henri Brou, il affirme ‘‘dormir dans l’eau’’ depuis 72 heures.« Avant les pluies, je me suis rendu à la mairie, en vue d’exposer la situation au maire et que des mesures de prévention soient prises. Au service technique, on m’a dit de revenir avec un courrier et des photos à l’appui. Moins d’une semaine après, voici ce que ça a donné. Aujourd’hui, chez moi, l’eau m’arrive à la poitrine. Je ne sais où aller. J’ai dû évacuer ma femme et mes enfants. C’est vraiment difficile pour nous », grogne le sexagénaire.

Parmi les zones inondées de la ville classée patrimoine historique de l’Unesco, la Cité Ado semble détenir la palme d’or. Dans ce quartier, la quasi-totalité des voies d’accès et des ruelles sont sous les eaux. Marie Gisèle Kouamé, vendeuse d’Alloco, soutient que les eaux de ruissellement sont montées à une vitesse inattendue. Plusieurs familles ont été piégées. « Ici, apparemment, il n’y a pas de voies de passage des eaux de pluie. L’eau a envahi la cité et le plus inquiétant, elle ne circule pas. Jusqu’à présent, l’eau arrive au niveau des genoux, à certains endroits, elle arrive au ventre », fait savoir la jeune demoiselle. Qui, à l’instar de tous les habitants de Grand-Bassam, souhaite vivement que l’État entreprenne des travaux d’assainissement et de drainage d’envergure, afin que pareil sinistre ne se reproduise plus dans la première capitale ivoirienne .

GERMAIN GABO

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#accroche

La première capitale de la Côte d’Ivoire a connu, le week-end dernier, de fortes pluies qui ont causé de nombreux dégâts et obligé des milliers d’habitants à quitter leur domicile.

Le 28/06/23 à 11:54
modifié 28/06/23 à 11:55