"L'appétit vient en mangeant" dit-on. Et, pour un écrivain, l'envie de remettre le couvert après un premier livre à succès est aussi irrépressible qu'une grosse fringale. Cinq ans après son best-seller « Le démon de midi », Jeanne Tessia est de retour en librairie avec "La loi du sang". Dans ce deuxième roman publié à Frat-mat Éditions dans la collection tropiques, l'auteur présente une histoire d'amour peu ordinaire, disons étrange qui lie Aba et son époux Fiéro. Le ciment de leur union n'est, certes, pas l'amour, mais la loi du sang, une sorte de pacte qui tire sa source dans la tradition ancestrale qui régit la vie de tous les habitants de leur village. Persuadée, malgré tout, de parvenir à bâtir une vie commune pleine de tendresse et de respect avec son conjoint, Aba s’investit énormément dans cette relation. Mais quand elle surprend son mari dans les bras de la servante, le monde d'Aba s'effondre. Que fera-t-elle ? Avec un art consommé de la narration, Jeanne Tessia sait entretenir le suspense et faire languir le lecteur. Dans ce roman au style fluide, léger, rythmé, qui coule d’une source vive et limpide, l’auteure pointe du doigt, certaines pratiques traditionnelles rétrogrades.

Avec une écriture cinématographique, qui tient sans doute à sa profession de comédienne, Jeanne Tessia livre la version en prose de la mini-série « Droit familial ». Le lecteur a l'impression que les faits qui lui sont racontés se déroulent sous ses yeux, à l'instant même où il lit.

On a connu Jeanne Tessia comme une brillante comédienne, avec "La loi du sang", elle se révèle à nous comme une romancière talentueuse.