L'éditorial d'Adama Koné : Danger environnemental
Le district autonome d’Abidjan a deux types de communes. Celles dont la croissance est limitée, voire achevée et celles qui ont encore de la marge en termes d’évolution. Il s’agit ici de croissance géographique.
Cas concrets : les circonscriptions de Marcory, Treichville, Koumassi, Plateau, Attécoubé et Adjamé gardent depuis longtemps les mêmes superficies.
En revanche, celles de Cocody, Yopougon, Abobo et Port-Bouët sont continuellement en expansion. Des communes qui s’étendent au point de rendre difficile l’identification de leurs limites.
Aujourd’hui, dans la commune de Cocody, la Riviera est confondue à Bingerville. Cette même commune de Cocody se dispute l’espace de la route d’Alépé avec Abobo. Abobo qui, d’ailleurs, n’a de limite que sur papier avec Anyama.
Quant à Yopougon, elle se développe du côté de l’autoroute du Nord, après Gesco et vers Songon sur la route de Dabou. Du côté de Port-Bouët, le corridor qui marquait la sortie de la commune est un vieux souvenir. De Gonzagueville à Grand-Bassam en passant par Anani, bien malin celui qui pourra circonscrire les quartiers. Toutes ces évolutions ont principalement deux conséquences. Des conséquences qui perturbent une planification rationnelle des besoins de la ville d’Abidjan.
Le premier inconvénient est d’ordre écologique. Entre Port-Bouët et Grand-Bassam, le paysage a considérablement changé. La cocoteraie n’existe plus. Tout a été rasé. Laissant la place au bâti. Le plaisir de voir cette végétation d’arbres géants, signe de la proximité de la mer, se transforme en un amer constat.
La brise marine qui caresse les oreilles fait place au vrombissement des machines de construction. Un son qui arrache à l’usager de la route le rêve d’un voyage paisible. De la capitale à l’intérieur du pays, le passager ne sent plus cette fraîcheur de la nature. Il n’a plus l’impression de changer d’environnement. C’est le même constat autour d’Abidjan.
Après la route de Grand-Bassam, ce sont celles de Dabou et Jacqueville qui « s’urbanisent ». Là aussi, la verdure est en voie de disparition. Les différents projets de construction se réalisent au détriment du paysage. Or la route doit être un moment de détente. Son paysage verdoyant fait partie du décor touristique. Comme quoi, la route précède la découverte.
A l’intérieur même de la capitale économique, seuls les noms de quartiers rappellent la belle verdure du passé. Lorsque les arbres ont été abattus, lorsque la brousse a été rayée de la carte, on a des quartiers comme Riviera Palmeraie, Les Rosiers, Abobo avocatier, Yopougon ananeraie ou Lièvre rouge, etc.
Le second problème de cette extension est lié aux commodités. Le 16 juin dernier, le Premier ministre, Patrick Achi, inaugurait une usine de traitement d’eau dans La Mé. Objectif, approvisionner plus de deux millions d’Abidjanais.
Dès sa prise de pouvoir, le Président de la République, Alassane Ouattara, lançait les travaux de réalisation de stations d’eau à Grand-Bassam et Bonoua. Toujours pour le compte du grand Abidjan. C’est clair, le problème à résoudre n’est pas la disponibilité de l’eau dans les grandes agglomérations. Il réside dans le fait qu’il faut aller la chercher de plus en plus loin pour les citadins. Du fait de l’impact de l’extension des quartiers.
Le transport de l’eau, de sa zone de production à celle de consommation, devient du coup, une équation à résoudre quand s’achève la construction des infrastructures. Que faut-il faire alors ? Il y a certainement des pistes à explorer.
L’une d’entre elles pourrait être la densification des logements à usage d’habitation. Le mot et le concept sont bien connus en agriculture : la production intensive. Depuis longtemps, l’on parle de passer d’une production extensive vers une production intensive. Il faut appliquer exactement cela à la construction. Ici, produire intensivement reviendrait à construire à la verticale. Ou tout simplement construire en hauteur, en étage.
Pour simplifier, imaginons une maison basse qui occupe un terrain. L’espace au-dessus permet de répliquer autant de maisons qu’on voudrait d’étages. Autrement dit, un terrain « terrestre » donne droit à plusieurs terrains « aériens ». Donc permet de loger plusieurs familles, à partir d’une même base. Au lieu de « gaspiller » d’autres espaces.
Cette option, pour être efficace, nécessite qu’il soit imposé la verticalité dans les nouveaux quartiers qui se créent, en dehors des zones résidentielles. Les quartiers Maroc et Ananeraie de Yopougon en sont un exemple. Malheureusement, plusieurs autres quartiers comme Gesco ou Gonzagueville (commune de Port-Bouët) en pleine expansion, se développent plutôt horizontalement.
Par contre, en Zone 4, à Biétry, beaucoup de concessions sont détruites pour faire place à des immeubles de plusieurs étages. Des cours communes dans la commune de Koumassi subissent également cette transformation. Des initiatives à encourager.
Il faut, en définitive, arriver à une limitation stricte des villes et communes, non seulement pour leur permettre de respirer et donner tous ses droits à la nature, mais aussi arriver à maîtriser les mouvements vers les capitales en sédentarisant les populations de l’intérieur du pays par un développement local économique.
En revanche, celles de Cocody, Yopougon, Abobo et Port-Bouët sont continuellement en expansion. Des communes qui s’étendent au point de rendre difficile l’identification de leurs limites.
Aujourd’hui, dans la commune de Cocody, la Riviera est confondue à Bingerville. Cette même commune de Cocody se dispute l’espace de la route d’Alépé avec Abobo. Abobo qui, d’ailleurs, n’a de limite que sur papier avec Anyama.
Quant à Yopougon, elle se développe du côté de l’autoroute du Nord, après Gesco et vers Songon sur la route de Dabou. Du côté de Port-Bouët, le corridor qui marquait la sortie de la commune est un vieux souvenir. De Gonzagueville à Grand-Bassam en passant par Anani, bien malin celui qui pourra circonscrire les quartiers. Toutes ces évolutions ont principalement deux conséquences. Des conséquences qui perturbent une planification rationnelle des besoins de la ville d’Abidjan.
Le premier inconvénient est d’ordre écologique. Entre Port-Bouët et Grand-Bassam, le paysage a considérablement changé. La cocoteraie n’existe plus. Tout a été rasé. Laissant la place au bâti. Le plaisir de voir cette végétation d’arbres géants, signe de la proximité de la mer, se transforme en un amer constat.
La brise marine qui caresse les oreilles fait place au vrombissement des machines de construction. Un son qui arrache à l’usager de la route le rêve d’un voyage paisible. De la capitale à l’intérieur du pays, le passager ne sent plus cette fraîcheur de la nature. Il n’a plus l’impression de changer d’environnement. C’est le même constat autour d’Abidjan.
Après la route de Grand-Bassam, ce sont celles de Dabou et Jacqueville qui « s’urbanisent ». Là aussi, la verdure est en voie de disparition. Les différents projets de construction se réalisent au détriment du paysage. Or la route doit être un moment de détente. Son paysage verdoyant fait partie du décor touristique. Comme quoi, la route précède la découverte.
A l’intérieur même de la capitale économique, seuls les noms de quartiers rappellent la belle verdure du passé. Lorsque les arbres ont été abattus, lorsque la brousse a été rayée de la carte, on a des quartiers comme Riviera Palmeraie, Les Rosiers, Abobo avocatier, Yopougon ananeraie ou Lièvre rouge, etc.
Le second problème de cette extension est lié aux commodités. Le 16 juin dernier, le Premier ministre, Patrick Achi, inaugurait une usine de traitement d’eau dans La Mé. Objectif, approvisionner plus de deux millions d’Abidjanais.
Dès sa prise de pouvoir, le Président de la République, Alassane Ouattara, lançait les travaux de réalisation de stations d’eau à Grand-Bassam et Bonoua. Toujours pour le compte du grand Abidjan. C’est clair, le problème à résoudre n’est pas la disponibilité de l’eau dans les grandes agglomérations. Il réside dans le fait qu’il faut aller la chercher de plus en plus loin pour les citadins. Du fait de l’impact de l’extension des quartiers.
Le transport de l’eau, de sa zone de production à celle de consommation, devient du coup, une équation à résoudre quand s’achève la construction des infrastructures. Que faut-il faire alors ? Il y a certainement des pistes à explorer.
L’une d’entre elles pourrait être la densification des logements à usage d’habitation. Le mot et le concept sont bien connus en agriculture : la production intensive. Depuis longtemps, l’on parle de passer d’une production extensive vers une production intensive. Il faut appliquer exactement cela à la construction. Ici, produire intensivement reviendrait à construire à la verticale. Ou tout simplement construire en hauteur, en étage.
Pour simplifier, imaginons une maison basse qui occupe un terrain. L’espace au-dessus permet de répliquer autant de maisons qu’on voudrait d’étages. Autrement dit, un terrain « terrestre » donne droit à plusieurs terrains « aériens ». Donc permet de loger plusieurs familles, à partir d’une même base. Au lieu de « gaspiller » d’autres espaces.
Cette option, pour être efficace, nécessite qu’il soit imposé la verticalité dans les nouveaux quartiers qui se créent, en dehors des zones résidentielles. Les quartiers Maroc et Ananeraie de Yopougon en sont un exemple. Malheureusement, plusieurs autres quartiers comme Gesco ou Gonzagueville (commune de Port-Bouët) en pleine expansion, se développent plutôt horizontalement.
Par contre, en Zone 4, à Biétry, beaucoup de concessions sont détruites pour faire place à des immeubles de plusieurs étages. Des cours communes dans la commune de Koumassi subissent également cette transformation. Des initiatives à encourager.
Il faut, en définitive, arriver à une limitation stricte des villes et communes, non seulement pour leur permettre de respirer et donner tous ses droits à la nature, mais aussi arriver à maîtriser les mouvements vers les capitales en sédentarisant les populations de l’intérieur du pays par un développement local économique.