Grand-Bassam : Contesté, le roi de Moossou toujours sur son trône
Un endroit sécurisé par un dispositif de gendarmes et de policiers. Selon les informations recueillies sur le terrain, le périmètre du palais royal est sous surveillance pour éviter tout débordement après les manifestations de la matinée.
La notabilité, pour donner sa version des faits, a produit un communiqué. « Des membres de la génération Bloussoué, avec à leur tête leur chef, ont entamé une tentative dite de destitution de sa majesté à la suite de plusieurs incompréhensions. L’ayant trouvé absent à son palais, ceux-ci se sont finalement rendus au sein de la paroisse Saint-Antoine de Padoue où il y était pour prendre part aux obsèques de l’un de ses notables ».
Selon cette note d’information, des membres de la génération Bloussoué ont fait irruption dans l’enceinte de l’église avec des tambours et castagnettes, au cours de la messe de requiem en vue de destituer Nanan Kanga Assoumou.

En dépit de cette action, la cour royale affirme que leur souverain reste et demeure le roi des Abouré Êhê. Le roi, revenu au palais royal, la notabilité du royaume de Moossou, les générations Noudjou, et N’Nowé, les différents chefs des sept familles lui ont réaffirmé leur soutien. « La cour royale et sa notabilité déplorent tels agissements et en appellent les uns et les autres au respect des valeurs propres au peuple abouré », poursuit le communiqué.
Après les manifestations de rue, Nanan Kanga Assoumou et sa suite, ont été conviés, le samedi en fin d’après-midi, à la résidence de Nassou Sidibé, préfet de Grand-Bassam, pour des échanges sur la situation. Une délégation de la génération Bloussoué y a été conviée à son tour dans la soirée d’hier.
Bien avant, dans la matinée du samedi, une vidéo a circulé sur la Toile, montrant un homme avec un bandeau rouge sur la tête, brandissant un pied de la sandale du roi marchant dans les rues du village. Des femmes, des hommes, des filles à sa suite. Certains poussaient des cris, sifflaient quand d’autres chantaient.
A Moossou, en face de l’église catholique Saint Antoine de Padoue, la cour abritant le préau baptisé place Nanan Kanga Assoumou a été envahie par ceux qui entendaient destituer le roi. Les insignes de la royauté se trouvant sur la façade dudit préau ont été enlevés par la foule.
W. Kakou Francis, membre de la génération Bloussoué du quartier Bégnini a confié que ce qui s’est passé obéit à un mot d’ordre de la génération. Pour lui, la question de la gestion foncière est à l’origine de cette manifestation.
Affirmant que les terres ont été déjà réparties par génération. Le roi est, certes, de la génération Bloussoué. Il est un ayant droit des terres. « Seulement nous disons non à l’expropriation de nos terres. Il y a eu des réunions au cours desquelles cette situation avait été posée », a-t-il affirmé.