Développement du secteur agricole en Afrique: Des experts proposent des solutions durables

Malgré ses potentialités, l'agriculture africaine peine à se développer.
Malgré ses potentialités, l'agriculture africaine peine à se développer.
Malgré ses potentialités, l'agriculture africaine peine à se développer.

Développement du secteur agricole en Afrique: Des experts proposent des solutions durables

Le 04/08/23 à 18:07
modifié 04/08/23 à 18:09
Un vrai paradoxe. Alors que 65% des terres arables non cultivées du monde se trouvent en Afrique, le continent importe chaque année des produits alimentaires pour près de 35 milliards de dollars américains. La Côte d’Ivoire singulièrement, importe, entre autres, 1,4 million de tonne de riz soit 450 milliards F par an.

Ces importations de produits alimentaires grèvent le budget des États africains et détériorent leur balance des paiements.

En effet, facteur essentiel de la croissance économique, le secteur agricole joue un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté, la hausse des revenus et l’atteinte de la sécurité alimentaire. Il occupe 80% de la population mondiale en milieu rural. Cependant, l’agriculture est confrontée à de nombreux défis; notamment le financement, la faible mécanisation surtout en Afrique, les crises actuelles (Covid-19 et russo-ukrainienne).

Qu’est-ce qui explique ces faiblesses de l’agriculture africaine ? C’est tout le sens d’un panel animé par trois experts : Sylvain Gotta, directeur général de la Société ivoirienne de productions animales (Sipra), Dominique Malezieux, directeur général de SCB-Groupe compagnie fruitière et Célestin Tawamba, chef d'entreprise camerounais, par ailleurs président du syndicat patronal camerounais. Dans leurs échanges autour du thème: « Optimisation des chaînes de valeurs agricoles : enjeux et défis, les panélistes ont proposé des solutions pour un secteur agricole africain durable ».

La rencontre s’est tenue, le 28 octobre dernier, à Abidjan dans le cadre de la 10ème édition de la Cgeci-Academy couplée avec la deuxième Rencontre des entrepreneurs francophones, réunis au sein de l’Alliance des patronats francophones. A l'unisson, les experts ont reconnu que le secteur agricole a besoin d’un financement spécifique pour son développement; dans un contexte de crises actuelles. « La crise alimentaire a révélé la fragilité de notre modèle économique et la place de l’agriculture dans nos politiques. Il faut remettre les stratégies de développement et d'une agriculture durable au centre des priorités », a espéré Célestin Tawamba. Mieux, il préconise la mécanisation de l'agriculture dans les pays où ce n'est pas encore le cas à l'échelle du continent africain afin d'améliorer significativement la productivité du secteur et partant les revenus des paysans. « On ne peut pas nourrir nos populations avec les agriculteurs qui travaillent avec la houe, la daba, donc à la main, de manière occasionnelle. Notre agriculture doit être destinée à nourrir les populations. La cartographie de nos potentiels agricoles est sous-exploitée car les acteurs ont du mal à trouver des financements adaptés », a déploré Célestin Tawamba. L’expert estime que pour mieux nourrir l’Afrique, il faut mettre sur le marché des produits de qualité, en quantité, à moindre coût et disponibles pour les populations. D’où la compétitivité dans le secteur.

« Il faut mettre en place un modèle de développement qui part de la plantation à la distribution sur fond de partage des valeurs et de richesse; en travaillant avec de petits producteurs », suggère, pour sa part, Sylvain Gotta qui, comme ses pairs, veut que le secteur agricole africain produise davantage et que les problématiques du foncier soient, aussi, réglées. « Nous devons travailler à la valorisation des chaînes de valeur et créer un partenariat public-privé dynamique », poursuit-il. Le développement du secteur agricole passe par la recherche de nouveaux marchés et l’innovation. C’est, du moins, ce que pense Dominique Malezieux, Directeur général Scb- Groupe Compagnie Fruitière. « Nous produisons de l’ananas de Côte d’Ivoire. Sur la filière fruitière la Scb exporte en fret 20% des mangues du pays. La chaîne des valeurs répond à l’attente des clients. Sur le secteur de l’ananas nous avons un contrat avec Nique pour produire des fibres d’ananas. Il y a donc deux valeurs majeures qui créent de la valeur ajoutée au niveau de la compagnie. Ces valeurs sont la satisfaction du consommateur et l’innovation », a-t-il reconnu.



Le 04/08/23 à 18:07
modifié 04/08/23 à 18:09