Allah Thérèse, long long, Floloflo, Foulani...: Quand les tresses africaine parlent

NOEUD BANTU
NOEUD BANTU
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Allah Thérèse, long long, Floloflo, Foulani...: Quand les tresses africaine parlent

Le 05/08/23 à 22:06
modifié 05/08/23 à 23:12
La coiffure est en Afrique, un langage. Elle est dans certaines civilisations synonymes de prospérité et de fertilité. Les tresses sont plus qu’une coiffure qui se porte depuis l’antiquité. Cet art ancestral est un héritage qui se transmet depuis la nuit des temps entre femmes, de mères à filles. Il a traversé, les époques, les siècles et les générations. Elles ont des racines profondes dans la communauté africaine. Raison pour laquelle, dans le passé, plus qu’un embellissement, les tresses sont très symboliques. Aussi, le port de tresses est un excellent style de protection. Un véritable symbole de beauté que la gent féminine valorise aujourd’hui en faisant des tutoriels de coiffure. Il existe une grande variété de tresses africaines aujourd’hui revisitée. Redécouvrons ces anciennes coiffures africaines, issues de notre héritage, qui reviennent au-devant de la scène.

« Attoupkou » ou Allah Thérèse

Autrefois appelé « Attoupkou » la tresse connue sous le nom de Allah Thérèse continu de faire parler de lui. Cette coiffure fait en nattée tressé enfouille entre une touffe de cheveu fait partie des tresses la plus vielle de l’Afrique. Du moins la plus ancienne dont on ait la trace. On l’a une fois portée sur notre tête. Elle est une tresse incontournable en pays Akan. Elle se porte couramment après l’accouchement, la sortie d’un enfant, la dote... Une façon de permettre à la nouvelle accouchée de bien voir le bébé et de bien allaiter sans avoir à remettre sa crinière en place. Aussi, il aide à la nouvelle maman de laisser reposer son cuir cheveu. Facile à coiffer, cette coiffure a perdu son nom d’origine « attoupkou » pour Allah Thérèse. Nom de la chanteuse tradi-moderne Baoulé portant toujours la même coiffure appelée « Akôrou Koffié » qui signifie en Baoulé, sa langue, « la femme de l'araignée » ou en « Norubô » (caché en dessous) en gôdeh. Cette tresse ne laisse personne indifférent de l’ancienne génération à la nouvelle, tout le monde est fier de la portée. Selon des sources, pas manque de fil à tresser dans certains villages, cette coiffure se faisait dans la mesure où elle est rapide et nécessite aucun effort. Aujourd’hui avec l’évolution de la coiffure, cette tresse a connu des améliorations. A telle enseigne qu’on la porte avec des accessoires de cheveux.

Long-long ou tresse au fil

Serrer à la racine pour faire ressortir leur éclat, leur beauté et leur permettre de tenir longtemps, c’est une coiffure qui se fait à base de fil. Communément appelé ‘’ Long long’’, elle se fait généralement sur les cheveux crépus à l’aide d’un fil de couture ou de nylon. C’est une tresse qui consiste à réunir une mèche ou touffe de cheveu et à l’entourer de fil en mailles plus ou moins serrées. Et une fois que toutes les mèches sont tressées, on en fait ce qu’on veut. C’est une occasion pour la tresseuse de faire parler son imagination. Aujourd’hui, cette coiffure est de plus en plus arborée pour son style, elle a longtemps été une coiffure protectrice pour les mamans. Du fait qu’elles protègent les cheveux en vue de les permettre de bien pousser. Très simple à réaliser.

Le Chignon

Le chignon se pose en coiffure symbole du raffinement, de la féminité et de l'élégance, preuve en est de toutes les célébrités qui portent le chignon pour arpenter les tapis rouges. Les femmes sont coiffées avec une raie au milieu de la tête et nouent leurs cheveux en chignon ; elles peuvent aussi encadrer leur visage de nattes torsadées (à la manière étrusque). Le chignon peut être strict ou décontracté suivant la façon dont il est réalisé. Depuis quelques saisons, beautystars et stars ne jurent plus que par le chignon bun. Ce chignon haut perché est la grande tendance coiffure du moment. Sa version vite fait un peu décoiffée a remplacé le chignon de douche quand on veut attacher ses cheveux de façon rapide et facile au quotidien. Alors que le bun sophistiqué, haut et rond, s’affirme comme une coiffure tout aussi chic mais plus tendance que le chignon classique. Sur tapis rouge ou dans la rue, le chignon bun est ainsi sur les têtes les plus hyper.

Il existe plusieurs modèles de chignon classique, chignon romantique, chignon banane, chignon déstructuré et bien d’autres, il y en existe pour tous les goûts et toutes les occasions.

Boule-boule

Qui n’a jamais fait cette coiffure du bon vieux temps sur la tête ? Une coiffure très appréciée par les mamans lorsque débute la pousse des cheveux. Ce qui est intéressant, vous n’avez pas à peigner vos cheveux tous les jours. Sa réalisation est facile et aide à la tenue qui est plus longues dans le temps.

Les nattes

C’est une coiffure très simple, que tout le monde peut faire. Les nattes peuvent se porter longues, moyennes, courtes, attachées, détachées, etc...Elle se fait sur tous types de chevelu (crépus ou frisé). Belles sur toutes les têtes, elles ne sont pas difficiles à réaliser. Une fois que vous maitriser les techniques des nattes, il suffit de sous-diviser la chevelure et toutes les possibilités s’offrent à vous. Avec raie ou sans raie, en passant par la queue de cheval à la demi-tresse etc, ce sont de vraies tresses originales pour les cérémonies (mariage, baptême, diner-gala).

Fulani

En fonction de chaque pays, les coiffures varient aussi bien. Le ‘’Fulani’’ qui signifie Peul est une tresse très tendance et prisée du côté de la jeunesse féminine. Communément appelé tresse peulh, c’est une très bonne source d'inspiration quand on veut se faire de nouvelles coiffures. Des renversées devant jusqu'au milieu de la tête (presque le milieu!) et des braids derrière. Vous pouvez choisir que les renversées s'arrêtent avant le sommet de votre tête pour pouvoir réaliser un chignon haut ou une queue de cheval. Le Fulani se porte de différentes manières, en chignon ou en queue de cheval. Pour la petite information, c’est une coupe dans laquelle les cheveux sont divisés au milieu et sur le côté avant d’être tressés. Selon des sources bien introduites, autrefois, ces coiffures indiquent les routes vers la liberté. C’est à dire que si le sol est très marécageux, les tropas (des petites tresses collées sur le cuir chevelu) sont tissées comme des ornières ou des sillons. En utilisant des petits chignons, des nœuds et des tresses, les femmes marquent les éléments du paysage (un arbre, un chemin, une plantation).

La couronne tressée

À la fois impressionnante et majestueuse, on la porte pour mettre en évidence l’allongement du crâne chez les gens du peuple Mangbetu du Congo. Naturel, elle est idéale pour les personnes qui veulent de se démarquer des autres.

L’amasunzu

C’est une coiffure dans laquelle les cheveux sont coiffés en forme de croissant avec des contours nets, puis séparés en rangées. On se rappelle encore de Lupita Nyong’o qui portait avec élégance cette coiffure traditionnelle aux Oscars 2018. Elle date de plus de 500 ans et s’affiche sur la tête de la population du Rwanda, quel que soit leur statut social et matrimonial. Si les femmes célibataires la portent en guise de symbole de leur pureté, les hommes guerriers, eux, l’utilisent pour prouver leur bravoure et leur force. À cette époque, la coiffure qu’on arbore, reflète le statut social, la position.

D’autres coiffures africaines, symboles de notre héritage culturel, ont aussi fait leur come-back. On peut citer, comme exemple, les “Nœuds Bantu“, ‘’twists’’ , la liste n’est pas exhaustive. Elle s’est toutefois diversifiée et ne cherche plus à être un symbole, mais devient plutôt une richesse esthétique.

Encadré

Au Nigéria, les femmes veuves cessent de s’occuper de leurs cheveux pendant leur période de deuil, de sorte de ne plus être attirantes pour les hommes. Au Bénin, la coiffure était une arme de séduction pour les hommes et les femmes. Au Burkina Faso aussi, la coiffure porte souvent un message, à travers un modèle de coiffure la société peut identifier une nouvelle mariée, une veuve, une femme libre etc.... De même, les sentiments, le désir sexuel et le courage peuvent-ils être détectés à travers la coiffure. Elle est comme une scarification qui permet d’exprimer un état d’âme à un moment donné de la vie d’un individu. Avec la pandémie du Covid 19, au Kenya, les jeunes filles ont fait des coiffures coronavirus pour sensibiliser les gens à se désinfecter les mains et à porter des masques.

Le 05/08/23 à 22:06
modifié 05/08/23 à 23:12