Pisciculture en bac hors-sol: Les clés pour réaliser 12,5 millions de FCFA de marge par an
La Côte d’Ivoire dispose d’un potentiel important pour développer l’aquaculture, avec 150 000 hectares de lagunes, 350 000 hectares de lacs et de nombreux bas-fonds propices à l'implantation d'exploitations aquacoles, selon l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Mais aujourd’hui, l’aquaculture est très peu développée. Sur une production halieutique d'environ 110 000 tonnes en 2021, selon les chiffres officiels, la pêche artisanale représente 75% des captures, la pêche industrielle 20% et l’aquaculture seulement 5%, avec une progression de la production aquacole de 70% au cours des dix dernières années.
Le sous-secteur de l’aquaculture représente environ 14 000 emplois dont 6 000 emplois directs et environ 8 000 emplois indirects. En dépit de ces immenses potentialités, la Côte d’Ivoire continue d’importer 85% de ses besoins de consommation en poissons.
Cap sur l’autosuffisance en poissons
Les dernières estimations officielles des besoins en poissons de la Côte d’Ivoire, sur la base de 25 millions d’habitants, (avant les résultats du recensement de la population, RGPH 2022) évaluent à plus de 600 000 tonnes, la quantité de poissons nécessaires pour couvrir la consommation locale. Avec une production locale d’environ 110 000 tonnes, le gap est couvert par les importations de poissons surgelés, à hauteur de 500 000 tonnes, pour 300 milliards de Francs CFA de sortie de devises.
Toutefois, ces données ont besoin d’être réévaluées à la lumière des derniers résultats du RGPH 2022, qui estime la population actuelle à 29,3 millions d’habitants. Avec une consommation moyenne de 25 kg par an et par habitant (données officielles), les besoins dans les années à venir devraient excéder 730 000 tonnes, dont 85% (620 000 tonnes) couverts par les importations. La part de la pisciculture dans la production locale est de 7 000 tonnes (6.5%), soit 1% des besoins globaux en poissons.
Pour arriver à l’autosuffisance en ressources halieutiques, le gouvernement a adopté le Programme stratégique de transformation de l'aquaculture en Côte d'Ivoire (PSTACI) qui s’inscrit dans la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA), d’un coût de 1 050 milliards sur 2022-2026. L’ambition clairement affichée est de couvrir par la production locale, l’intégralité des besoins en poissons, et de figurer parmi les pays exportateurs de poisson. Il s’agit notamment :
- de réaliser 70% de taux de couverture des besoins en poissons en 2025 ;
- d’atteindre une production de 150 000 tonnes de poissons par an de 2022 à 2026
- de porter la production aquacole à plus de 500 000 tonnes en 2030 ;
- de tirer profit de la chaine de valeur aquacole estimée 825 milliards de FCFA ;
- de produire 70 000 tonnes de tilapia en 2031 contre 3 500 tonnes actuellement.
Opportunités de la pisciculture hors sol
Le poisson constitue la principale source de protéines animales du consommateur en Côte d’Ivoire, avec une consommation moyenne de 25 Kg par an et par habitant. Avec la surpêche, et les changements climatiques, les pollutions aquatiques (orpaillage, marées noires fréquentes), le développement de l’aquaculture offre une opportunité pour contribuer à satisfaire la forte demande croissante en poissons.
Quoiqu’encore embryonnaire, l’aquaculture assurera 62% de la production de poissons d’ici à 2030, selon les prévisions de la FAO, qui promeut l’aquaculture hors-sol durable, à travers le projet FISH4ACP en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique.
Si la pisciculture se fait souvent en étang, le poisson peut aussi s’élever en dehors de dans des bacs hors sol (BHS) est une infrastructure d’élevage de poissons, adaptables à l’espace disponible. Cette approche est adaptée aux milieux urbains et périurbains, avec des déficits d’espace. A domicile, on peut utiliser sa terrasse, le jardin, la dalle. On peut également exploiter des terrains non bâtis ou inachevés.
La pisciculture hors sol améliore la productivité, tout en réduisant l’impact environnemental par un recyclage des eaux. Elle offre un modèle innovant et amélioré d’affaire. Les business des productions piscicoles durables, ont un bel avenir, dans un contexte de déficit criant en ressources halieutiques, avec des populations plus sensibles au poisson frais d’aquaculture, au détriment des poissons surgelés importés.
Matériels et équipements
Plusieurs types (bois tapissé de bâche, en verre, en plexiglas, en métal, en bâche) et formes (cubique, cylindriques ou parallélipédiques) de bacs hors sol peuvent être envisagés. En plus du bac, il faut un aérateur, une pompe, un Biofiltre, un oxymètre. Il faut aussi disposer de matériel de protection individuelle, d’une balance électronique, des épuisettes, et un kit de contrôle physicochimiques, une épuisette, des bassines, des tonneaux plastiques ouverts.
Exigences vitales en pisciculture en bac
Pour entreprendre en pisciculture en bacs hors sol, il est nécessaire de s’assurer de disposer d’une source inépuisable d’eau de bonne qualité et indemne de tout contaminant. Comme source d’eau, on peut envisager un forage, un puits aménagé ou encore de l’eau disponible dans les rivières. L’eau du robinet (inappropriée), ne sera utilisée, que si elle est stockée pendant 48h avant usage, pour la débarrasser du chlore.
L’une des exigences reste le renouvellement obligatoire et fréquent de l’eau, dès qu’elle présente une odeur indésirable, une couleur trop verte ou brune. Aussi est-il important et concevoir un dispositif d’apport et de vidange d’eau, qui limite les fuites d’eau, et facilite l’évacuation de l’eau usée.
Quant à l’alimentation des poissons, elle est fonction du stade de croissance. Pour un début, il est conseillé d’acheter des aliments industriels composés. Mais avec le temps et l’expérience on pourra préparer ses propres formules avec des aliments naturels (asticots, vers de terre, viscères fraiches d’animaux chauffées et découpées, déchets d’abattoir séchés et mis en poudre, larves de moustiques), ou des aliments artificiels secs ou en pâte (provendes maison ou importées et surtout transformées en flocons, en granulés ou en boulettes).
Pour réussir l’élevage par engraissement de tilapia hors sol, il faut s’assurer en plus d’une bonne alimentation, d’une bonne oxygénation de l’eau. Ce qui nécessite un aérateur et d’un oxymètre.
TABLEAUX 1
Pisciculture hors sol, une niche très rentable
Parmi les nombreuses options de pisciculture, la production hors sol en bac est une activité qui va se développer encore plus dans les années à venir, pour répondre au défi de la production durable et innovante de ressources halieutiques.
La mise en place d’une exploitation piscicole hors sol, de production de tilapia, à vocation commerciale, est une opportunité de business rentable et durable. En fonction de la dimension du projet (Microentreprise ou Pme piscicole), et du nombre de Bacs d’élevage, le besoin de financement de ce projet oscille entre 2.9 millions et 22.9 millions de FCFA, dont en moyenne 40% pour les investissements et 60% pour le fonds de roulement représentant un cycle de production (six mois de charges).
Dans la ventilation des charges, les achats d’alevins et d’aliments qui constituent entre 70 à 90% des coûts de production.
La pisciculture hors sol en bac est une activité à rendements d’échelle croissant. Le bénéfice unitaire par bac piscicole hors sol de 15 m3, oscille entre 295 000 (1 bac) et 630 000 Fcfa (10 bacs). Ainsi pour un cycle de production de six mois avec 10 bacs exploités, le bénéfice se chiffre à 6 300 000 FCFA, soit 12 600 000 FCFA pour deux cycles en une année. Avec cette option, la marge par an représentera 31% du chiffre d’affaire, et 55% du montant initial investi.
Où trouver les clients ?
Le marché du poisson tilapia est vaste et l’offre n’arrive pas à couvrir la demande. Les principaux clients sont : les supermarchés, les restaurants, les services traiteurs, les hôtels et les vendeuses de détails sur les marchés. On pourra à deux semaines de la maturité des poissons communiquer sur des offres de commandes et de livraison à domicile. La commercialisation des poissons se fera en demi-gros et au détail. Les restaurants, les hôtels, seront les principales cibles de l’action commerciale de la ferme piscicole. Cela nécessite l’acquisition à terme, d’équipement de conservation au frais.
TABLEAUX 2, 3, 4
Parmi les nombreuses options de pisciculture, la production hors sol en bac est une activité qui va se développer encore plus dans les années à venir, pour répondre au défi de la production durable et innovante de ressources halieutiques.
La mise en place d’une exploitation piscicole hors sol, de production de tilapia, à vocation commerciale, est une opportunité de business rentable et durable. En fonction de la dimension du projet (Microentreprise ou Pme piscicole), et du nombre de Bacs d’élevage, le besoin de financement de ce projet oscille entre 2.9 millions et 22.9 millions de FCFA, dont en moyenne 40% pour les investissements et 60% pour le fonds de roulement représentant un cycle de production (six mois de charges).
Dans la ventilation des charges, les achats d’alevins et d’aliments qui constituent entre 70 à 90% des coûts de production.
La pisciculture hors sol en bac est une activité à rendements d’échelle croissant. Le bénéfice unitaire par bac piscicole hors sol de 15 m3, oscille entre 295 000 (1 bac) et 630 000 Fcfa (10 bacs). Ainsi pour un cycle de production de six mois avec 10 bacs exploités, le bénéfice se chiffre à 6 300 000 FCFA, soit 12 600 000 FCFA pour deux cycles en une année. Avec cette option, la marge par an représentera 31% du chiffre d’affaire, et 55% du montant initial investi.
Où trouver les clients ?
Le marché du poisson tilapia est vaste et l’offre n’arrive pas à couvrir la demande. Les principaux clients sont : les supermarchés, les restaurants, les services traiteurs, les hôtels et les vendeuses de détails sur les marchés. On pourra à deux semaines de la maturité des poissons communiquer sur des offres de commandes et de livraison à domicile. La commercialisation des poissons se fera en demi-gros et au détail. Les restaurants, les hôtels, seront les principales cibles de l’action commerciale de la ferme piscicole. Cela nécessite l’acquisition à terme, d’équipement de conservation au frais.
TABLEAUX 2, 3, 4
MISES EN EXERGUE
Un bac piscicole hors sol de 15 m3 pourrait rapporter plus de 630 000 FCFA pour un cycle de production de six mois, soit 1 260 000 Fcfa par an
Dans la ventilation des charges, les achats d’alevins et d’aliments constituent entre 70 et 85% des coûts de production, selon le format de l’exploitation piscicole
Le poisson constitue la principale source de protéines animales en Côte d’Ivoire avec une consommation d’environ 25 Kg par an et par habitant
L’aquaculture assurera 62% de la production de poissons destinées à la consommation d’ici à 2030, selon les projections de la FAO
Un bac piscicole hors sol de 15 m3 pourrait rapporter plus de 630 000 FCFA pour un cycle de production de six mois, soit 1 260 000 Fcfa par an
Dans la ventilation des charges, les achats d’alevins et d’aliments constituent entre 70 et 85% des coûts de production, selon le format de l’exploitation piscicole
Le poisson constitue la principale source de protéines animales en Côte d’Ivoire avec une consommation d’environ 25 Kg par an et par habitant
L’aquaculture assurera 62% de la production de poissons destinées à la consommation d’ici à 2030, selon les projections de la FAO