Insalubrité, routes impraticables : Le "Quartier-Vidange" intéresse-t-il quelqu’un ?
"Franchement, ils n’ont rien fait. Pourquoi effectuer ce type de travaux sans traiter le problème en amont ?", s’interroge Flavien Guéi, un médecin habitant l’agglomération.
Son cousin Jean-Marc Doué qui l’accompagne se demande pourquoi ce quartier - quasiment fait d’immeubles d’habitation - situé en plein cœur n’a pas encore bénéficié de bitume sur la voie principale avec tous les travaux d’infrastructures routières en cours à Abobo.
Une colère qui reste silencieuse...
Alima Coulibaly qui descend d’un taxi communément appelé "wôrô-wôrô (véhicules censés être mis à la casse, mais servant de taxi) n’attend pas d’être invitée à la discussion pour exprimer son amertume. "Je me demande si les responsables locaux savent que nous existons. Non seulement nous ne pouvons pas effectuer le trajet à pied à cause de la boue, mais c’est dangereux d’emprunter les "wôrô-wôrô". Parce que nous avons toutes les chances de se fracturer un os", explique-t-elle.
Quand Germain Koutouan, le conducteur du "wôrô-wôrô" tente de calmer le jeu en espérant que les candidats aux élections municipales proposeront des solutions, Alima Coulibaly se dit pessimiste. Parce qu’elle dit ne "pas voir pourquoi les choses changeraient". Ce quartier "intéresse-t-il quelqu’un ?", interroge-t-elle.
Elle ne manque pas de qualifier l’agglomération de "quartier précaire", notamment du fait du manque de canaux d’évacuation des eaux pluviales ou de système de sécurité minimale. "Ici, nous sommes vraiment des laissés-pour-compte", lance-t-elle avec un grand soupire.