Digitalisation des services financiers décentralisés : Finplex au secours des microfinances de l’Uemoa et de la Cemac

Hermann Aguessy, concepteur de la plateforme digitale_Finplex (Dr)
Hermann Aguessy, concepteur de la plateforme digitale_Finplex (Dr)
Hermann Aguessy, concepteur de la plateforme digitale_Finplex (Dr)

Digitalisation des services financiers décentralisés : Finplex au secours des microfinances de l’Uemoa et de la Cemac

Développée en Côte d’Ivoire et au Benin, une nouvelle plateforme numérique innovante, initiative de Nautilus Technology, vient encourager les activités qui ont pour effet d’augmenter l'accès à des services financiers abordables, durables et inclusifs au bénéfice des populations non et sous bancarisées. Toute chose qui favorise le partage de l'innovation dans la Cemac et dans l’Uemoa.

L’écosystème des services financiers décentralisés (Sfd) dans les espaces Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) et Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) vient d’enregistrer l’entrée d’une nouvelle plateforme de mutualisation des services financiers digitaux. Conçue par Nautilus Technology et développée en Côte d’Ivoire et au Benin, cette plateforme innovante baptisée Finplex, apporte une révolution dans le domaine des Sfd, avec comme points de départ la Côte d’Ivoire et le Benin. Son concepteur, Hermann Aguessy, explique le contexte de la création de cet outil.

« Comme un véritable catalyseur, la Covid-19 a créé, dès 2020, la nécessité impérieuse de digitalisation des opérations des Sfd. Fort de cela, nous avons créé cette application, qui est un Paas (Platform as a service, Ndlr) considéré comme une plateforme globale de mutualisation des services financiers digitaux à l’échelle d’un pays pour les institutions financières ayant des difficultés réelles à combler le gap numérique », explique-t-il.

D’après le Guide pour la digitalisation des opérations financières des systèmes financiers décentralisés dans l’Uemoa de juin 2022 conçu par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), toutes les initiatives structurées et innovantes visant à accompagner les systèmes financiers décentralisés de l’Uemoa dans leur processus transformation digitale, sont salutaires. Ce guide met ainsi en évidence la nécessité de la digitalisation pour les institutions de microfinance et les avantages pour leurs clients.

Finplex vise, en effet, à permettre la viabilité et la pérennité des institutions de microfinance, de même que la modernisation et l’assainissement des opérations pour réduire le gap technologique. « La transparence dans une tarification pay-as-you-go est l’un de ses objectifs, ajouté à la prise en compte d’un accès sans une infrastructure lourde ou couteuse et une inclusion financière réelle », précise Hermann Aguessy.

Adaptation à tout système d’information

A travers une infrastructure simple et robuste, à l’instar des canaux comme l’Ussd, le WhatsApp Banking, le Gab as-a-service, les Tpe Mobile et le Mobile banking, tous les Sfd d’un pays peuvent, avec leur système d’information de gestion (SI) ou sans, se connecter à l’application et ouvrir le champ des possibles. De quoi leur permettre d’améliorer la gestion de l’épargne et de la tontine digitale, des prêts digitaux et des services connexes.

« N’étant pas un SI, Finplex se connecte plutôt à ces systèmes d’information afin d’ouvrir en une fois tous les canaux de digitalisation de la microfinance. Néanmoins, le core system de l’application contient tous les éléments pour se comporter comme un SI, à l’exception de la comptabilité et de la finance islamique dont les modules seront ajoutés lors d’une mise à jour ultérieure », explique Hermann Aguessy.

Et d’ajouter : « Grâce à notre application, les Sfd pourront également améliorer l’expérience-client, utiliser des modèles de paiements alternatifs, centraliser et historiser les données. A cela, il faut ajouter la possibilité de constituer en temps réel une banque de données fiables pour l’information de crédit, déposer et retirer sur compte via un réseau d’agents ou les moyens de paiement inclusifs populaires, puis accéder en une fois et sans condition à tous les canaux technologiques de digitalisation de la microfinance ».