Des médicaments de qualité inférieure estimés à cinq tonnes, vingt personnes (consommateurs et distributeurs de drogues, jeunes filles comme garçons) appréhendées. Tel est le bilan d’une grande opération menée par la Police nationale à travers la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (Dpsd).

Cette saisie a été présentée à la presse, le mercredi 6 septembre 2023, dans les locaux de la préfecture de Police d’Abidjan, situés sur la voie express d’Abobo.

« Nous avons tous été témoins des nombreuses publications sur les réseaux sociaux indiquant la mise sur le marché d’une nouvelle drogue en Côte d’Ivoire nommée ‘’Kadhafi’’. C’est donc dans l’optique de lutter contre ce stupéfiant que le directeur général de la Police nationale, l’administrateur de police, Youssouf Kouyaté, a instruit le préfet de police et la police des stupéfiants en vue de mener des opérations d’envergure pour mieux cerner le phénomène et procéder à des saisies », explique la commissaire principale, Touré Atchet Mabonga, directrice de la police des stupéfiants et des drogues (Dpsd).

Drogue « Kadhafi » ?

Il s’agit, en effet, selon la directrice de la Dpsd, d’un mélange de comprimés de Tramadol dosés à 250 mg et la boisson alcoolisée Vody dosée à 18% d’alcool. Ce mélange qui est désigné sous l’appellation « Kadhafi » est consommé, ces jours-ci, par des jeunes ivoiriens, en majorité des mineurs. C’est en réalité une préparation des enfants, un concept de vacances, pour ceux qui sont à la recherche de sensations fortes.

Les jeunes qui consomment cette drogue se sentent plus encouragés à braver les interdits. Ils sont moins peu enclin au sommeil et deviennent par moments violents. La consommation se fait le plus souvent dans des résidences, des bars ou des espaces de « Chicha », explique l’autorité policière.

Ce que prévoit la loi...

La loi de 2022 relative à l’interdiction de la consommation, la détention et la vente de la drogue s’avère contraignante. Malheureusement, cette loi n’incrimine pas la consommation du Tramadol.

Bien au contraire, elle le reconnaît comme un simple médicament. Ainsi, lorsque des personnes détentrices sont appréhendées, elles ne sont donc pas sous le coup d’une infraction.

Les agents de lutte contre la drogue se basent alors sur la loi de 2017 relative à la l’exercice illégal de la profession de pharmacien pour arrêter les distributeurs de ces médicaments. Il faut rappeler que cette opération a été lancée par la Police des stupéfiants depuis le 3 juillet 2023.

Elle se poursuivra pour éradiquer la consommation de ce type de drogue. La commissaire Touré Atchet Mabonga appelle les parents à jouer leur partition dans cette lutte effrénée contre le fléau, dans le milieu scolaire.

Il faut dire que dans le cadre de cette opération, six personnes avaient déjà été déférées par la Police nationale.