Les supporters des Eléphants sont venus de San Pedro, Sassandra, Fresco, de toutes les villes environnantes et d’Abidjan pour faire la fête avec leur équipe nationale qui se produisait, pour la première fois de son histoire, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. La fête a eu bel et bien lieu, mais elle aurait été plus belle si les Eléphants avaient enregistré une victoire avec panache contre leur adversaire. Beaucoup de supporters sont répartis du stade Laurent Pokou avec un sentiment mitigé. « Si on joue comme ça, on ne pourra même pas atteindre les quarts de finale de la Can », estime Kipré Lohoré venu spécialement de Soubré. « Je n’ai pas vu grand-chose, il y a encore du boulot à faire dans cette équipe », a renchéri Kouamé Jean Noël de San Pedro. Les Eléphants n’ont, en effet, pas fait grosse impression, dans l’ensemble, dans cette rencontre. La première mi-temps a été bien rythmée, notamment sur le plan offensif, avec des occasions nettes et un but à la 16e de Sangaré Ibrahim sur une passe de Sébastien Haller. Et puis plus rien après.

L’équipe est retombée dans ses travers en seconde période, avec un jeu essentiellement latéral et quelques éclairs de temps à autre. Peut-être également par la faute de l’adversaire qui n’a pas permis aux Eléphants de sortir leur zone de confort et d’élever leur niveau de jeu. Toujours est-il que le sélectionneur national, lui, retient le positif. La victoire et surtout la possibilité d’avoir vu en situation de jeu certains nouveaux tels que les défenseurs Evan Ndicka et Ousmane Diomandé qui ont effectué leur début dans le groupe; une équipe remaniée à 50%. Et comme il fallait s’y attendre, elle a manqué d’homogénéité et de rythme dans l’ensemble de la partie. Seri Jean Michael et ses coéquipiers avaient du mal à se retrouver sur le terrain. Le système expérimental avec trois défenseurs, quatre milieux de terrain, dont deux pistons censés créer le surnombre en phase offensive, et trois attaquant n’a pas donné un très bon résultat pour ce qui est de l’efficacité. Outre cet aspect, l’équipe n’a pas été très souvent à son aise dans la récupération, gênée par la vivacité et le jeu à une touche de balle de l’adversaire. Les joueurs du Lesotho ont parfois mieux tenu le ballon que les Ivoiriens. C’est la conséquence d’une équipe en construction et renouvelée à chaque regroupement. Ce qui ne permet pas d’avoir une assise collective et une homogénéité. Jean Louis Gasset a deux jours pour rectifier le tir contre les Aigles du Mali, dans un derby ouest-africain toujours indécis. Il faut rappeler que dans ce groupe H, au terme de cette dernière journée, la Côte d’Ivoire termine 2e, derrière la Zambie qui a fait match nul contre les Comores.