Regain de violence au Mali : Plus rien ne va

Regain de violence au Mali : Plus rien ne va

Le 19/09/23 à 07:23
modifié 20/09/23 à 12:54
Multiplication des attaques meurtrières par les groupes djihadistes et séparatistes. Fortes menaces sur Bamako.
Les attaques se succèdent au Mali. Les unes aussi meurtrières que les autres. En une dizaine de jours, au moins six attaques et affrontements ont été enregistrés.

Les auteurs ? Les groupes armés djihadistes mais surtout la Coordination des mouvements Azawad, les ex-rebelles qui ont repris les armes.

Jusqu’à fin août, ces groupes séparatistes qui avaient renoncé à la force après les accords d’Alger en 2015 ont repris les hostilités. Sans que les groupes djihadistes qui ont toujours causé mort et désolation au Mali mettent fin à leurs atrocités.

Conséquence, l’armée malienne doit aujourd’hui se battre sur tous les fronts. Et faire face à des attaques sous multiples formes. Attentats à la voiture piégée, à la roquette et assauts sur des camps militaires.

Dans un pays vaste de plus de 1,2 million de kilomètres carrés. Sur le sol mais aussi sur les eaux notamment sur le fleuve Niger. En effet, les attaques s’opèrent maintenant sur la voie fluviale qui dessert Tombouctou.

Le 7 septembre dernier, le bateau « Tombouctou », faisant la liaison Mopti-Gao et appartenant à la Compagnie malienne de navigation (Comanav), a été attaqué par des tirs de roquette dans les environs de Gourma-Rharous, sur le fleuve Niger faisant plus d’une centaine de victime dont des militaires.

Le même jour, une position de l’armée à Bamba, dans la région de Gao, a été la cible d’une attaque. Le lendemain, c’est un camp de l’armée malienne qui était visé par une attaque suicide à Gao.

Des hommes armés se sont emparés dimanche de deux camps militaires dans le Nord du Mali. Un porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance de groupes séparatistes dominée par les Touareg, a revendiqué l’attaque.

Avant cette date, de terribles affrontements avaient eu lieu entre ces désormais belligérants la semaine dernière dans la localité de Bourem. Cette ville constitue un verrou important pour se rendre à Kidal, fief des ex-rebelles redevenus, aujourd’hui, de fait, rebelles.

Fin août, c’est à Ber, localité située à quelques dizaines de kilomètres de Tombouctou que l’armée malienne – qui venait prendre le contrôle d’un camp abandonné par la Minusma – et les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) se sont affrontés. Chaque partie affirme avoir porté un coup rude à l’adversaire. Rien que dans la région de Tombouctou, on compte déjà, selon plusieurs ONG, plus de 30 000 déplacés.

Trois avions et de nombreux militaires abattus

Ce regain de violence éprouve l’armée régulière qui y a perdu de nombreux soldats ainsi que des supplétifs Wagner. Les Fama ont aussi perdu trois avions, officiellement pour des problèmes techniques, même si la Cma dit les avoir abattus.

L’armée craint des attaques à Bamako

Si les combats ont intensément repris dans le Nord, Bamako ne semble pas sécurisé. Il y a de fortes probabilités pour que la capitale subisse des attaques kamikazes selon un document de l’armée dont Rfi a pu se procurer et publier sur son site.

Le document émanant de l’état-major des Fama évoque des « risques élevés d’attaques kamikazes à Bamako et ses environs au moyen de tricycles », tout en demandant aux militaires de « renforcer la sécurité à l’intérieur des camps », « contrôler systématiquement tous les engins, y compris les moto-taxis » et « redoubler de vigilance »

.Dans la capitale malienne, on dort d’un œil. Jeudi dernier, une attaque au pick-up piégé a été déjouée à Kati Koko-Plateau, dans la ville de garnison de Kati, siège de la junte.

Après avoir poussé dehors les forces françaises et onusiennes, l’armée malienne et ses supplétifs russes se retrouvent quasiment seuls face aux séparatistes et groupes djihadistes. Le soutien des supplétifs de Wagner semble bien en dessous des besoins.

Le Mali sombre.


Le 19/09/23 à 07:23
modifié 20/09/23 à 12:54