Lutte contre ‘‘Kadhafi’’: Descente musclée de plusieurs détachements de la police à Adjamé

Les policiers ont effectué des fouilles à différents endroits de la commune d’Adjamé. (Photos: DGPN)
Les policiers ont effectué des fouilles à différents endroits de la commune d’Adjamé. (Photos: DGPN)
Les policiers ont effectué des fouilles à différents endroits de la commune d’Adjamé. (Photos: DGPN)

Lutte contre ‘‘Kadhafi’’: Descente musclée de plusieurs détachements de la police à Adjamé

Le 23/09/23 à 11:11
modifié 23/09/23 à 11:29
Les autorités policières ont décidé d'intensifier la répression contre le phénomène qui sévit parmi les jeunes.
Des éléments de la police nationale, issus de différentes unités (Ccdo, Gmi, Dpsd, Crs, District de police d’Adjamé et les commissariats), à bord d’une quinzaine de véhicules, ont été déployés sur différentes artères de la commune d’Adjamé.

C’était dans la matinée du vendredi 22 septembre 2023. Objectif : traquer les consommateurs ou vendeurs de comprimés utilisés pour la fabrication du cocktail dit Kadhafi. Cette drogue que les jeunes appellent dans leur jargon «Béret Rouge» et dont le composant majeur, le Tramadol, est aussi connu sous diverses dénominations:

Plusieurs détachements ont été déployés sur le terrain. (Photos: DGPN)
Plusieurs détachements ont été déployés sur le terrain. (Photos: DGPN)

«Traoré», «Remou Tremou», «Trama », «Riz gras ».

Cette opération à Adjamé a particulièrement mobilisé la haute hiérarchie de la police. L’on notait la présence du préfet de police d’Abidjan, le commissaire divisionnaire Dosso Siaka.

Il était aux côtés de ses hommes pour, dit-il, les appuyer et les encourager dans cette lutte. Trois sites majeurs ont été visés. Il s’agit singulièrement de Roxy, des écoles et des gares routières.

Bien que Roxy soit fermé, les policiers ont tout de même tenu à visiter ce lieu considéré comme l’espace de vente par excellence de comprimés. Et où des femmes peuvent toujours se cacher malgré la fermeture pour distribuer certains produits jugés interdits.

Au passage des policiers, Roxy ne présentait pas le même visage habituel, avant la fermeture. Aucune femme aperçue. Seuls quelques étals étaient visibles. A la suite de cette étape, les éléments ont mis le cap sur le lycée moderne Harris. L’opération a consisté à une fouille sans précédent des abords de l’établissement.

La gare routière dite nouvelle gare, non loin de la gare nord (Sotra), n’a pas été épargnée. A cet endroit, chauffeurs et convoyeurs ont non seulement été fouillés mais aussi sensibilisés.

Les conducteurs et convoyeurs font le mélange Vody-levure chimique.

Touré Adama, le président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire, a salué cette action menée par la police pour l’éradication du phénomène Kadhafi. Car selon lui, le phénomène a pris une autre tournure dans le milieu des transports.

Dans ce milieu, M. Touré Adama explique que certains conducteurs et apprentis en consomment, en mélangeant la boisson Vody avec une levure chimique pour rendre la solution obtenue plus forte.

Ce produit chimique est parfois distribué par les tenanciers de kiosques à café. Ainsi, après consommation, ils deviennent comme des fous et peuvent travailler pendant deux jours sans se reposer et sans manger.

«Quand ils consomment cette drogue, ils s’endorment pendant environ une heure pour que la substance fasse son effet. A leur réveil, ils deviennent insensibles à la fatigue et à la douleur», explique l’homme.

La triste réalité, précise-t-il, c’est la vie des populations qu’ils conduisent qui est en danger.

«Il faut reconnaître que malheureusement nous avons des transporteurs véreux qui transportent ces produits dans des camions. Et cela, je n’ai pas honte de le dire », fait savoir le président de la Coordination nationale des gares routières. Qui ne manque pas de mettre en garde ces derniers.

Car ceux qui se feront prendre, prévient-il, n’auront pas le soutien des syndicats pour qu’ils soient relâchés.



Le 23/09/23 à 11:11
modifié 23/09/23 à 11:29