Routes transfrontalières Burkina - Mali avec la Côte d’Ivoire: plus de 102 milliards FCFA de la BAD pour la réhabilitation et bitumage

Pour le Burkina Faso et le Mali, deux pays enclavés d’Afrique de l’Ouest, le bitumage des corridors routiers est essentiel pour l’accès aux ports maritimes. (Ph:DR)
Pour le Burkina Faso et le Mali, deux pays enclavés d’Afrique de l’Ouest, le bitumage des corridors routiers est essentiel pour l’accès aux ports maritimes. (Ph:DR)
Pour le Burkina Faso et le Mali, deux pays enclavés d’Afrique de l’Ouest, le bitumage des corridors routiers est essentiel pour l’accès aux ports maritimes. (Ph:DR)

Routes transfrontalières Burkina - Mali avec la Côte d’Ivoire: plus de 102 milliards FCFA de la BAD pour la réhabilitation et bitumage

Le 04/12/24 à 05:29
modifié 04/12/24 à 05:38
Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé, le 29 novembre 2024 à Abidjan, des prêts d’un montant total de 156,66 millions d’euros (environ 103 milliards Fcfa ) au Burkina Faso et au Mali pour l’aménagement et le bitumage de routes transfrontalières reliant ces deux pays enclavés d’Afrique de l’Ouest à la Côte d’Ivoire.

Au total, 242 kilomètres de route seront réhabilités dans les deux pays grâce au financement du guichet concessionnel du Groupe de la Banque et de la Facilité d’appui à la transition, un mécanisme destiné à fournir des ressources concessionnelles supplémentaires aux pays confrontés à des situations de fragilité et de conflit.

La Banque islamique de développement et l’Union européenne cofinancent également le projet pour 138 millions d’euros et 25 millions d’euros, respectivement.

Pour le Burkina Faso, les financements permettront de réhabiliter et de renforcer la route Bobo Dioulasso-Banfora-frontière Côte d’Ivoire, longue de 155 kilomètres, et de construire la bretelle Banfora-Orodara (42 kilomètres). Ils permettront aussi la réhabilitation et le dédoublement du pont sur la rivière Léraba - 100 mètres de longueur - qui relie le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. En outre, 18 kilomètres de voies urbaines seront construits dans les villes secondaires traversées par la route ainsi que 50 kilomètres de pistes rurales afin de stimuler l’économie locale et protéger les populations contre les effets des changements climatiques.

Pour le Mali, l’appui du Groupe de la Banque d’un montant de 73,73 millions d’euros vise principalement à aménager et à bitumer la section routière Bougouni-Garalo du tronçon Bougouni-Garalo-Manankoro-frontière Côte d’Ivoire. Cette section est longue de 45 kilomètres.

Le programme sera exécuté sur six ans (2024-2030).

Pays sans littoral, le Burkina Faso et le Mali utilisent, pour leurs échanges commerciaux internationaux, les corridors de desserte terrestre qui les relient aux ports maritimes des pays côtiers limitrophes. Les corridors Abidjan-Bobo Dioulasso-Ouagadougou et Bamako-Man-San Pédro permettent à ces deux pays d’accéder aux ports d’Abidjan et de San Pédro, en Côte d’Ivoire, pour leurs échanges commerciaux internationaux.

Le projet permettra d’améliorer la chaîne logistique nationale et régionale des transports afin de stimuler le commerce intrarégional. Plus spécifiquement, il permettra d’améliorer les niveaux de services des routes communautaires Bobo Dioulasso-Banfora-frontière Côte d’Ivoire, y compris la bretelle Banfora-Orodara, et Bougouni-Manankoro-frontière Côte d’Ivoire, de maintenir le franchissement en toute condition climatique de la rivière Léraba, de renforcer la performance des corridors par la réduction des barrières non tarifaires et des formalités administratives ainsi que le temps de passage aux frontières, et d’améliorer l’accès aux services sociocommunautaires de base.

Le programme, conçu selon une approche intégrée multidimensionnelle autour du nexus intégration régionale-chaînes de valeur-paix pour maximiser son impact sur la compétitivité économique, permettra, en outre des aménagements connexes divers, de doter les communes d’infrastructures socio-économiques pour renforcer la résilience des populations bénéficiaires. Il permettra aussi d’appuyer la mise en œuvre des décisions communautaires relatives à la facilitation des transports, d’améliorer l’offre de transport à coût abordable, d’accroître le volume des échanges sur les deux corridors, d’intensifier l’activité économique locale et régionale avec la création d’emplois, de transformer les localités et villes traversées en pôle économique, et aussi de faciliter l’exploitation des riches potentialités économiques des zones d’emprise du projet.

La zone d’influence directe du projet, qui est une zone agro-pastorale de grande envergure où l’agriculture est combinée avec des activités d’élevage, abrite une population de 4,51 millions d’habitants, soit 6,28% de la population totale des trois pays.

Elle abrite de grandes unités industrielles ainsi que de petites unités de transformation agroalimentaires semi-industrielles. Avec le réchauffement climatique et l’aridité plus accrue du climat dans les régions sahéliennes, la zone constitue actuellement une zone d’accueil pour les éleveurs et agropasteurs en quête de conditions climatiques et écologiques plus favorables.

Le tourisme joue également un rôle important dans l’économie locale. Cette zone connaît par ailleurs un développement de l’activité minière, avec l’implantation en cours de mines industrielles (lithium, or, etc.) et de mines artisanales.

« Le Groupe de la Banque africaine de développement est un partenaire clé dans le financement du secteur des transports au Burkina Faso et au Mali. La construction d’infrastructures routières à vocation régionale aux normes communautaires, avec l’aménagement de routes urbaines et rurales, associée à la formation et à la dotation d’équipements et d’outils de production et de transformation, permettront de promouvoir la chaîne de valeur dans les métiers du transport et le développement de l’économie par la valorisation des ressources agricoles et animales sur toute la chaîne des valeurs », a déclaré Lamin Barrow, directeur général de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest.

« Le renforcement des capacités des jeunes, des femmes et des centres de formation et de métiers et leur opérationnalisation favoriseront l’accroissement de la productivité, la transformation des produits et leur accès aux marchés, tout en contribuant à lutter contre la pauvreté », a-t-il ajouté.

Source: Bad


Le 04/12/24 à 05:29
modifié 04/12/24 à 05:38