Crise à la Fédération ivoirienne de taekwondo: Le comité de transition dénonce la démarche de l’Aftu

Dr Ali Diomandé, ceinture noire 3e dan, président du comité directeur de transition de la Fédération ivoirienne de taekwondo. (Ph: Dr)
Dr Ali Diomandé, ceinture noire 3e dan, président du comité directeur de transition de la Fédération ivoirienne de taekwondo. (Ph: Dr)
Dr Ali Diomandé, ceinture noire 3e dan, président du comité directeur de transition de la Fédération ivoirienne de taekwondo. (Ph: Dr)

Crise à la Fédération ivoirienne de taekwondo: Le comité de transition dénonce la démarche de l’Aftu

Le 04/12/24 à 09:26
modifié 04/12/24 à 09:46
Dr Ali Diomandé, ceinture noire 3e dan, président du comité directeur de transition de la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd), était face à la presse, le 3 décembre 2024. La crise du taekwondo est loin d’être finie.

A peine une semaine après le passage du secrétaire général de l’Union des fédérations africaines de taekwondo (Aftu) à Abidjan, où il a fait une proposition de sortie de crise, le président du comité de transition à la tête de la Fédération ivoirienne de taekwondo a remis tout en cause. C’est que depuis le 19 octobre 2024, le taekwondo vit une crise de leadership.

Devant l’ampleur de cette crise, les autorités ministérielles et les instances internationales ont décidé de s’y impliquer pleinement, afin d’aboutir à une solution équitable et durable. C’est dans ce cadre que l’Aftu a diligenté une mission en Côte d’Ivoire pour essayer de concilier les différentes positions.

Mais en lieu et place, l’on a assisté à une rencontre où le secrétaire général de l’Aftu, Balla Dièye, s’est présenté seul avec une proposition de sortie de crise, sans accord préalablement signé entre les antagonistes.

Ce que propose le secrétaire général de l'Aftu

Balla Dièye a demandé de retenir que Jean-Marc Yacé continuera à diriger la fédération comme seul représentant légal de celle-ci et qu’une Task force constituée du ministère des Sports et du Comité national olympique sera mise en place pour conduire les affaires de la Fitkd jusqu’à la fin du mandat en cours.

Le problème, selon Ali Diomandé, c’est sur quelles bases fonctionnera la Task force ? Quel sera son pouvoir vis-à-vis de l’équipe fédérale ? « Nous avons demandé à l’Aftu de consigner par écrit, avant son départ, la proposition selon laquelle la Task force sera présidée par le ministère des Sports, avec pouvoir de décision sur toutes les affaires relatives à la Fitkd. Mais nous attendons », a indiqué Ali Diomandé qui a réitéré sa confiance au ministère des Sports pour régler définitivement la crise.

La proposition de Balla Dièye, attribuée à la faîtière mondiale (World taekwondo), selon le Dr Ali Diomandé, tranche avec les pratiques de l’institution mondiale présidée par Dr Chou.

« D’abord, la délégation internationale qui avait été annoncée devait être composée de 3 personnes. A notre grande surprise, nous avons été reçus par deux personnes. Ensuite, après les consultations, il était prévu, le 13 novembre 2024, une réunion avec toutes les parties afin d’exposer ses propositions et recommandations. Cette rencontre finale a été annulée à la dernière minute. Il n’y a eu aucune procédure au cours de laquelle chaque partie s'est prononcée sur les griefs à son encontre. Du coup, la séance de travail avec la délégation de l’Aftu n’a été sanctionnée par aucun compte rendu, aucun procès-verbal », a relevé Dr Ali Diomandé qui brandit l’article 4.1 des statuts de l’Aftu qui fait obligation à la structure et à l’administration de l’Aftu de garantir la transparence.

Ce qui, selon le chef de la transition, n’a pas été le cas dans le cadre de la démarche de la délégation de l’Aftu qui a séjourné du 10 au 14 novembre, à Abidjan.

Le jeu trouble de Balla Dièye

A la suite de cette mission, la World taekwondo, pour marquer sa neutralité, a envoyé un courrier, le 27 novembre, aux deux parties (Yacé et Diomandé). Le courrier intitulé « Position de la World taekwondo sur la situation de gouvernance en Côte d’Ivoire » était clair.

« La Wt a écrit qu’elle s’aligne sur l'Aftu, au regard du rapport que lui a fait celle-ci, pour ne pas reconnaître l’assemblée générale extraordinaire du 19 octobre 2024 et la révocation de M. Yacé. Quel rapport l’Aftu a-t-elle présenté à la World taekwondo pour qu’elle s’aligne sur ses décisions, alors qu’elle reconnaît l’existence au sein de la Fitkd de défis majeurs en matière de gouvernance ? A aucun moment, l’Aftu ne nous a notifié les éléments invalidant notre assemblée générale extraordinaire ni donné l’opportunité et le délai de réaction, comme le voudraient les articles 15.1 et 15.2 de ses statuts », dénonce Me Ali Diomandé. Qui rappelle que lors de la grave crise survenue en 2017 entre le Comité national olympique (Cno Côte d’Ivoire) et la Fitkd, la World taekwondo avait pris soin de notifier sa décision point par point.

Elle avait donné au Cno un délai de réaction et transmis aux deux parties sa décision et le procès-verbal de la réunion de la Commission juridique dûment signée par le président de cette commission et deux membres.

Le Tribunal arbitral du sport en ligne de mire

Comment se fait-il que l’Aftu dont les statuts se référent en tous points aux mécanismes de fonctionnement de la World taekwondo peut-elle se donner autant de liberté par rapport à ses bases normatives ? », s’est-il interrogé.

Avant de prévenir : « Nous avons, par courrier en date du 28 novembre 2024, accusé réception et répondu à la lettre de la Wt, avec copie à l’Aftu. Dans notre réponse, nous soulignons tous nos griefs dans le fond et dans la forme contre la démarche de l’Aftu », a précisé Me Diomandé, qui était entouré de plusieurs maîtres membres actifs dont Me Jean-Marie Kouadjan, Me Brou N’Doua.

Si rien n’est fait, le Comité directeur de transition qu’il préside se réserve le droit de saisir, au besoin, le Tribunal arbitral du sports (Tas), à Lausanne, comme le lui donne droit l’article 15.3 des statuts de l’Aftu.


Le 04/12/24 à 09:26
modifié 04/12/24 à 09:46