Université Félix Houphouët-Boigny: Pr. Simplice Dion décortique les enjeux de l’Intelligence artificielle
« Toute technologie est comme le génie de la lampe d’Aladin : il ne vous donne que ce que vous lui demandez, le faste comme le néfaste, le positif comme le négatif », a-t-il planté le décor. Avant d’ajouter que l’Ia n’est pas en elle-même et par elle-même la menace potentielle. « Il faut plutôt questionner son usage ou plutôt son mésusage », a-t-il circonscrit.

Après avoir relevé les profondes mutations qu’a apportées l’Ia dans les divers domaines de la vie, Prof. Simplice Dion a déduit que certaines disciplines des Sciences de l’homme et de la société ne pourront ni échapper ni se soustraire à des bouleversements radicaux. C’est pourquoi il convient, selon lui, de jeter un regard distancié sur la possibilité de coexistence entre l’Ia et les humanités, ou encore s’il y a compossibilité entre elles.
Selon l’universitaire, il est essentiel que les étudiants, malgré cette technologie nouvelle, sachent communiquer à l’écrit ou à l’oral, qu’ils sachent maîtriser les outils de la rhétorique, du style, de la grammaire, qu’ils apprennent à raisonner, à argumenter, à conduire une recherche par eux-mêmes. Car, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
« Face à la menace de l’Ia, pourquoi l’humanité doit-elle résolument s’accrocher aux humanités ? Je répondrais : parce qu’elle lui devra sa survie. Il n’y a que les humanités pour aider à poser, et à tenter d’y répondre, les trois questions essentielles que nous rappelle Emmanuel Kant, dans Critique de la raison pure : que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Connaître, agir, espérer, ici se trouve tout le destin de l’homme. Les humanités portent et porteront toujours l’espoir d’un monde humain. Les humanités donnent du sens aux choses ; sens comme signification ; sens comme direction et sens comme valeur. Notre mission est de construire et de protéger l’homme contre lui-même, à travers cette quadrilogie : savoir, savoir-faire, savoir-être et savoir-devenir dans lequel on trouve le savoir-espérer », a conclu l’universitaire.

Pour le Prof. Axel Désiré Nassa, Doyen de cette Ufr, il s’agissait d’ouvrir une nouvelle page dans la gouvernance de cette Ufr, d’impulser une dynamique de valorisation des sciences qui constituent ladite unité de formation et de recherche ainsi que des hommes et femmes qui les incarnent.
Pour lui, il importe de ramener dans toutes les consciences, l’utilité des sciences humaines et sociales. Ces journées, à en croire Prof. Désiré Nassa, obéissent à trois objectifs : montrer l’utilité sociale des sciences sociales liée à l’individu et à la société ; contribuer à la finalisation des travaux de recherche et d’enseignement, et enfin exposer les savoir-faire, les résultats des recherches dans la perspective et la compréhension entre les peuples, dans le développement du pays.
Procession académique, don de sang, distinction du personnel académique et technique, distinction des élus au Cames 2023 et des meilleurs étudiants, et dépôt de Gerbe de fleurs aux disparus de l’Ufr ont constitué les autres temps forts de ces journées qui seront désormais instituées, selon les organisateurs.
La représentante du parrain, Eva Karen Apetey, secrétaire générale de Nsia banque, a, pour sa part, indiqué que ces journées ont un intérêt pour son entreprise. Car, elles participent à l’éducation des étudiants, les leaders de demain.