Sécurité alimentaire : 17 pays africains en conclave à Abidjan pour partager leurs expériences

Les spécialistes de nutrition et de sécurité alimentaire réfléchissent à sortir leurs pays de l’ornière. (Ph: Dr)
Les spécialistes de nutrition et de sécurité alimentaire réfléchissent à sortir leurs pays de l’ornière. (Ph: Dr)
Les spécialistes de nutrition et de sécurité alimentaire réfléchissent à sortir leurs pays de l’ornière. (Ph: Dr)

Sécurité alimentaire : 17 pays africains en conclave à Abidjan pour partager leurs expériences

Les spécialistes de la nutrition réfléchissent à sortir leurs pays de la sous-alimentation.
Plus de soixante-dix experts venus principalement de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont en conclave sur les bords de la lagune Ebrié. Leur objectif : partager leurs connaissances et expériences sur les enjeux nutritionnels dans l’agriculture, y compris l’élevage et la pêche, dans le développement rural et la transformation des systèmes alimentaires.

A la cérémonie d’ouverture ce 28 novembre 2023, au 21e étage de Noom hôtel, donnant une vue splendide sur la métropole abidjanaise, Dr Patricia Yoboué, chef de cabinet, représentant Emmanuel Ahoutou Koffi, directeur de cabinet du vice-président de la République, a situé l’auditoire sur les efforts de l’Etat ivoirien pour assurer la sécurité alimentaire des populations locales, mais aussi sur la politique africaine du président Alassane Ouattara pour sortir aider le continent à sortir de l’incertitude nutritionnelle.

« Selon les dernières estimations de l’État de sécurité alimentaire, de la nutrition dans le monde 2023, un Africain sur 5 est confronté à la faim et un enfant sur 3 est mal nourri. Une personne sur 5 en Afrique était également confrontée à la sous-alimentation en 2022, avec une prévalence de la malnutrition estimée à 19,3%. Cette prévalence est 2 fois plus élevée que la moyenne mondiale de 9% », a-t-elle diagnostiqué.

Avant de préciser qu’à l’instar des pays de la sous-région, la Côte d’Ivoire n’échappe pas au fardeau de la malnutrition et doit trouver des solutions lui permettant de résoudre à la fois les problèmes de sous-nutrition, y compris les carences en micronutriments, et contrôler l’émergence des problèmes de surcharge, on dira les métaboliques.

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Elle a aussi pointé la recrudescence des maladies liées à la consommation d’aliments impropres qui « continue de miner notre État nutritionnel et de santé, remettant en cause la sécurité sanitaire des aliments dans notre pays, de la fourche à la fourchette. »

Fort de ce sombre tableau, Dr Patricia Yoboué a déclaré : « Il est plus qu’essentiel de transformer notre agriculture, nos systèmes alimentaires, en tenant compte des enjeux nutritionnels de notre région. Nous avons un engagement envers les populations rurales, celles qui produisent plus, plus de la moitié de notre production alimentaire et qui supportent le lourd fardeau de la pauvreté et qui sont les plus touchées par l’insécurité alimentaire. »

Dans cette dynamique, elle a, au nom du directeur de cabinet du vice-président de la République, levé le voile sur les actions entreprises par le président Alassane Ouattara tant sur le plan sous régional qu’africain. Au niveau national, le chef cab a indiqué que sous l’autorité du vice-président de la République, un Conseil national pour la nutrition, l’alimentation et le développement de la petite enfance, plateforme de coordination multisectorielle fédératrice de toutes les activités en la matière, a été mis en place.

Selon elle, toutes les parties prenantes, dans une synergie d’action, sont engagées à travers un plan national multisectoriel de nutrition et d’alimentation et développement de la petite enfance, ainsi qu’un cadre commun des résultats, un objectif de financement domestique de 15% du coût global de ce plan est consenti.

Au niveau régional la Côte d’Ivoire a créé, sous la haute autorité du président de la République, le centre d’excellence régionale contre la faim et la malnutrition, Cerfam, en vue d’impulser une dynamique en matière de lutte contre la faim et la malnutrition. Enfin, sur le plan africain, la conseillère à la Présidence a rappelé que le président de la République de Côte d’Ivoire, en sa qualité de champion de l’Union africaine pour le suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063, a conduit le plaidoyer auprès de ses pairs en vue de faire de l’année 2020 l’année africaine de la nutrition.

« Cela s’est soldé par l’adoption en février 2023, par les chefs d’État, de la déclaration d’Abidjan du 8 décembre 2022 qui invite les États africains à accélérer les investissements, la mise en œuvre et la coordination pour améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition en Afrique.

Cette déclaration a été déclinée en un plan d’action 2023-2025 guidant les priorités continentales en la matière sur la période », a annoncé Dr Patricia Yoboué. Qui a conclu en rappelant que « l’impact dévastateur de la faim et de la malédiction sur les populations vulnérables, en particulier les enfants et les femmes, nous invitent à nous unir, unir toutes les parties prenantes et coordonner nos efforts pour améliorer nos systèmes alimentaires et atteindre nos objectifs nutritionnels de sécurité alimentaire. »

Bernard Hien, directeur Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds internationale de développement agricole (Fida), a exprimé ses attentes en cet aréopage. « Mon attente au sortir de cet atelier est, dès lors, une ambition accrue pour relever conséquemment le portefeuille régional de projets sensibles à la nutrition, mais aussi améliorer la performance des projets en cours avec une meilleure prise en compte des activités de nutrition dans les plans de travail et budget annuel de nos projets », a-t-il dit.

Avant d’exprimer sa foi : « Je ne doute pas que nous sortirons de cet atelier enrichis par les expériences de vos projets respectifs, en termes de réussites, de bonnes pratiques mais aussi de leçons que vous avez pu apprendre de la prise en compte de la nutrition dans la mise en œuvre de vos projets. » L’atelier prend fin le 30 novembre 2023.

Firmin NDri Bonfils