La forte mobilisation de la Communauté économique des État d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) aux côtés du gouvernement bissau-guinéen et du Président Umaru Sissoko Embaló, lors de la tentative de putsch le 1er février 2022, n’a pas vraiment renforcé la stabilité de l’armée. La présence signification de l'organisation sous-régionale dont la délégation était conduite par le Président Ahmed Bola Tinubu, président en exercice de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la Cedeao, le 16 novembre 2023, à l'occasion de la célébration de la fête d'indépendance, était censé confirmer cette stabilité retrouvée. La brève rébellion ce 30 novembre 2023, de la Brigade d’intervention rapide (Bir) et de son chef, Colonel Vitor Tchongo, rappelle la fragilité de ce pays abonné aux coups d’État depuis son indépendance obtenu du Portugal en 1974. La Bir avait soustrait la veille, le ministre de l’économie et des finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’Etat au Trésor public, Antonio Monteiro, des mains de la justice qui les entend dans une affaire de détournement d’un financement de 10 millions d’euros de l’Union européenne - L’inquiétude est grande chez bon nombre d’observateurs et de la Cedeao, d’autant plus que 36 personnes dont 12 ministres ont été arrêtées depuis le début des tensions, selon des informations non encore confirmées par le gouvernement. C’est dire si l’Exécutif divisé et la corruption, le népotisme et le clientélisme encore très forts dans le pays. La Cedeao s’est juste contenté de condamner les violences sans trop communiquer sur l’affaire et les divisions qu’elle fait réapparaître au grand jour. Ce, tant la situation reste confuse. Le silence assourdissant du Président Umaru Sissoko Embaló – à Dubaï dans le cadre de la Cop28 – en rajoute à la confusion. Puisque l’on n’a pas senti chez lui cette promptitude dont il faut preuve en termes de communication, chaque fois qu’une situation similaire se produit dans son pays où dans la sous-région.