Pdci-Rda/Succession de Bédié : Le consensus est-il encore possible ?

Le siège du Pdci-Rda aura le 16 décembre un nouveau locataire. (photos d’archives).
Le siège du Pdci-Rda aura le 16 décembre un nouveau locataire. (photos d’archives).
Le siège du Pdci-Rda aura le 16 décembre un nouveau locataire. (photos d’archives).

Pdci-Rda/Succession de Bédié : Le consensus est-il encore possible ?

Le 02/12/23 à 09:56
modifié 02/12/23 à 11:20
Le Pdci-Rda doit se choisir un nouveau président le 16 décembre 2023. Cinq candidats sont dans a course. Mais, le président par intérim Cowppli-Bony travaille à une union autour d'un prétendant
En Genèse 22 dans l’Ancien Testament de la Bible, Dieu tente Abraham en lui demandant de tuer son propre fils..., Isaac. On explique généralement ce texte en disant que Dieu voulait savoir si la foi d’Abraham était assez grande. Abraham a prouvé qu’il était prêt à obéir à Dieu, même au prix de ce qu’il avait de plus cher.

Ils sont cinq candidats à la succession d’Henri Konan Bédié. Quatre sont des vice-présidents du parti (Maurice Kakou Guikahué, Noël Akossi Bendjo, Jean-Marc Yacé et Moïse Koumoué Koffi) et l’ancien ministre Tidjane Cheick Thiam. Ces cadres prônent tous la cohésion et l’unité en public.

En secret, chacun veut que le consensus se fasse autour de sa personne. Qui va se livrer en holocauste ? Lesquels des candidats vont-il se sacrifier pour sauver la Maison ‘’vert et blanc’’ ?

C’est vrai. Ces candidats ont tous le profil de l’emploi. Ils ont déposé leur dossier de candidature auprès du comité électoral présidé par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Kakou Gervais.

Après avoir rempli ces formalités, ces prétendants au poste de président du Pdci-Rda ont décidé d’attaquer le terrain, de séduire les électeurs en employant tous les moyens démocratiques, financiers et politiques. Avant même la publication de la liste des candidats.

Depuis quelques jours, ils battent le pavé dans les différentes délégations communales, départementales et régionales. Chacun y va de sa stratégie pour séduire les congressistes. Mais, en coulisse, le président par intérim Cowppli-Bony travaille à rapprocher les différents candidats. Il a déjà eu une première séance de travail d’une heure avec les différents candidats le 19 novembre 2023.

Selon un communiqué produit à l’issue de cette rencontre, le président Cowppli-Bony a fait savoir que le Pdci travaille en ce moment d’arrache-pied pour obtenir le consensus nécessaire à la tenue du congrès extraordinaire du 16 décembre 2023.

Ce consensus sera la conséquence d’un long et harassant travail de contact. Selon nos sources, le président Cowppli-Bony devrait rencontrer les différents candidats ou leur directeur de campagne, hier. Il devrait les inviter à un rapprochement afin de sauver l’unité du parti.

Nonobstant, dans les états-majors, tous sont d’accord pour un consensus. A quel prix ? Au profit de quel candidat ? Quelles sont les conditions ? C’est là que le bât blesse.

Les réactions des proches des candidats

Pour le député Konan Marius, porte-parole du candidat Maurice Kakou Guikahué, le consensus est encore possible. Pour en arriver à un rapprochement, il propose que cela se fasse d’abord dans « le respect des textes et des usages dans le parti ».

« Les candidats sont de différents grades dans le parti. Le consensus devrait donc se faire autour du candidat qui a le CV politique le plus fourni dans le grade le plus élevé parmi les candidats », a-t-il confié, hier par téléphone.

Selon nos informations en notre possession, le secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda, Maurice Kakou Guikahué, a le Cv politique le plus ‘’bétonné’’ des candidats. Membre de bureau politique depuis 1991 sans discontinuer, il est le secrétaire exécutif du parti, chef du secrétariat du Pdci-Rda depuis le 12e congrès (3-6 octobre 2013).

De son côté, William Addo Ettien, cadre du parti et proche du candidat Tidjane Cheick Thiam, croit à un consensus, mais... « Nous sommes en politique. Il faut continuer d’y croire. A la dernière minute, tout est possible. Le Pdci-Rda a toujours surpris », a-t-il soutenu.

Cependant, il souhaite une compétition démocratique ouverte. « Les positions sont tranchées. Les gens se lancent des invectives. Même s’il y a un consensus, le candidat qui va bénéficier de cette position doit se soumettre à l’épreuve du vote. Ce processus met le candidat dans de bonnes conditions pour bien diriger le parti », a-t-il fait savoir. Tout en invitant les congressistes à faire le consensus autour de son candidat. « Mon candidat bénéficie d’une ferveur populaire du nord au sud, de l’est à l’ouest en passant par le centre », a-t-il souligné.

Pour sa part, Ange Dagarret-Dassaud, membre du bureau politique, proche du candidat Jean-Marc Yacé, afin de sauver le Pdci-Rda de la division, il faut aller au consensus. Parce que les élections créent des divisions et des frustrations.

A en croire M. Dagarret-Dassaud, c’est un impératif. « Le consensus est possible. Il peut se faire à partir du Cv politique ; de la connaissance du parti et de la capacité des uns et des autres de pouvoir faire gagner le Pdci-Rda à la présidentielle de 2023 », a-t-il dit.

Pour réussir le consensus, il faut se référer aux critères politiques déjà cités. Donc, pour lui, les quatre vice-présidents sont méritants. « Il faut se sacrifier pour sauver l’unité du parti », a-t-il affirmé.

Quant au député Jean-Michel Amankou, directeur de campagne du candidat Noël Charles Akossi Bendjo, il est favorable à un consensus. Mais, ce consensus doit se faire autour de son ‘’cheval’’ qui prône la cohésion. « Je suis le seul trait d’union entre les anciens et les jeunes », a déclaré Noël Akossi Bendjo le 16 novembre 2023, à la Maison du Pdci-Rda à Cocody.

De son côté, l’ancien ministre et sénateur Moïse Koumoué Koffi dit être candidat à la présidence du Pdci pour « stabiliser » le parti et a exprimé sa volonté « d’encadrer les jeunes » pour la prochaine présidentielle de 2025, après le dépôt de son dossier de candidature le 17 novembre 2023. Au plus tard le 2 décembre 2023, la liste des candidats doit être connue.

Selon nos sources, cela n’empêchera pas le collège de conciliation et de recherche de consensus pour l’élection du président du parti dans le cadre du VIIIe congrès extraordinaire qui se tiendra le 16 décembre 2023 de continuer sa démarche.

Placé sous la haute autorité du président par intérim du Pdci-Rda, il a pour objectif de faciliter la recherche du consensus entre les candidats dans le cadre de ladite élection.

Le président, Prof. Philippe Cowppli-Bony Kwassy, veut être celui qui a réussi à créer l’harmonie au sein du Pdci. « Le dialogue est l’arme des forts et non des faibles, c’est l’arme de ceux qui font passer leurs problèmes généraux avant les problèmes particuliers, avant les questions d’amour propre », disait Félix Houphouët-Boigny.

En prônant cette maxime, l’obsession du fondateur du Pdci-Rda était de maintenir la Côte d’Ivoire et son parti politique dans l’unité. Il affirmait aussi que : « La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement », précisant que « dans la recherche de la paix, de la vraie paix, la paix juste et durable, on ne doit pas hésiter à recourir, avec obstination, au dialogue ».

Son successeur, Henri Konan Bédié a su, pendant trois décennies, maintenir la cohésion au sein de sa formation politique.

Hélas ! le sort en a décidé autrement. Il a consenti au sacrifice suprême, le 1er août 2023. Depuis lors, sa succession est ouverte. Cowppli-Bony peut-il perpétuer la tradition de paix ?


Le 02/12/23 à 09:56
modifié 02/12/23 à 11:20