Conférence sur l’Abidjanaise/Mgr Alexis Touabli Youlo : « Plus jamais la guerre »
Mgr Alexis Touably Youlo, l’évêque d’Agboville, qui a décortiqué le thème « De l’Esprit communautaire à l’identité nationale. Contribution de l’Abidjanaise », a estimé que le vers de l’hymne national : « fiers Ivoiriens, le pays nous appelle », est comme un ordre de la mère commune Côte d’Ivoire, invitant ses fils à passer de l’esprit communautaire à l’identité nationale à travers la mystique de la « Fraternité nationale »... Car, « nous sommes une même famille, par-delà nos appartenances ethniques, politiques ou religieuses», a-t-il souligné. En déclarant ensuite: « plus jamais la guerre », pour reprendre le grand cri poussé par le Pape Paul VI à la tribune de l’Onu.
La Côte d’Ivoire étant par ailleurs désignée comme un pays de l’hospitalité par l’hymne national, Mgr Touably a donné quelques moyens concrets qui pourront aider les Ivoiriens à parvenir à cette hospitalité. Au nombre desquels le renouvellement et l’actualisation des alliances inter-ethniques, de façon solennelle et publique. Il reviendrait selon lui au ministère de la Culture, de l'organiser de concert avec la chambre des rois et chefs traditionnels.
Ce qui a fait dire à Ignace Zasseli Biaka, professeur titulaire en philosophie politique moderne et contemporaine que l’Abidjanaise est un testament de la nouvelle alliance ; de ce que nous sommes après avoir été ce que nous ne sommes pas.
Pour lui, parler de dignité restaurée par des légions remplies de vaillance, veut dire qu’il y a eu un monde de violence qu’il a fallu combattre. « Ces légions exigent que la Côte d’Ivoire soit restaurée pour être construite et habitée par l’humanité quelle qu’elle soit », a-t-il souligné.
Quand à Vincent Toh Bi Irié, expert International, président de la fondation Aube Nouvelle, il devait répondre à la question « la société nationale actuelle reflète-t-elle les idéaux de l’Abidjanaise ? » A cet effet, il a fait savoir que la Côte d’Ivoire a été, à un moment de son histoire, vers les années 1970, un pays d’espérance. Car 22% de la population était composée de non nationaux.
« La Côte d’Ivoire était l’un des rares pays dans le monde à avoir un tel niveau d’immigration. Mais cette espérance a volé en éclats, avec les contingences politiques, les crises économiques ». Si bien que la Côte d’Ivoire était devenue un pays à fuir.
Vincent Toh Bi soutient qu’aujourd’hui, l’hospitalité demeure encore dans ce pays. Avec la présence d’allogènes dans tous les villages.
Faisant allusion à la Can 2023, le Révérend père Norbert-Abékan, secrétaire exécutif national de la commission justice, paix et environnement, a rappelé que pendant quatre semaines, les regards seront tournés vers la Côte d’Ivoire.
« En retour, quelle image le pays va-t-elle donner à toute cette jeunesse qui vient de plusieurs pays d’Afrique ? C’est ce qui nous a motivé à revisiter l’hymne national », a-t-il dit. Parce que l’Abidjanaise est un puissant libérateur pour rassembler les fils et filles de ce pays, et les motiver à vivre les valeurs qu’elle prône.
La sénatrice Mariam Dao Gabala a, quant à elle, estimé, lors du panel qui a suivi, que l’hymne national peut impacter une vie. Particulièrement le vers « Fiers Ivoiriens, le pays nous appelle ». Ce vers qui a raisonné dans sa tête au moment où elle voulait refuser la proposition qui lui a été faite d’occuper un poste dans le milieu du sport ivoirien. Il l’a contrainte à dire oui, et également à vivre et supporter toutes les douleurs qu’elle a rencontrées dans ce milieu.