En 2012, la bourgade de Nahibly située dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire a été le théâtre d’actes de violences indescriptibles avec un martyrologe qui se décline en plusieurs dizaines de morts. De ce fait tragique, Christian Kossa, chorégraphe ivoirien formé à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac) qui poursuit ses études dans la ville française de Montpellier et ses amis de la compagnie Libr’Arts de la Côte d’Ivoire ont décidé d’en faire un spectacle de danse. « Parce que quand les mots deviennent impuissants pour traduire l’ampleur de l’horreur, la danse quant à elle permet l’expression d’une variété d’émotions » affirme Christian Kossa responsable de la troupe de danse. Après plusieurs présentations dans des villes d’Europe et capitales d’Afrique, le spectacle dénommé « Nahibly, une histoire again » sera présenté au public ivoirien à la faveur du Masa 2024 qui se tiendra du 13 au 20 avril. Un spectacle d'après les membres de la compagnie de danse fera passer le public par des sentiments successifs. De la colère au dégoût en passant par la tristesse mais aussi l’espoir. « Il s’agit d’un cri de cœur mais aussi d’une ode à l’amour et à l’espoir », informe Christian Kossa. Au-delà du simple spectacle, ce qu’il faudra sans doute retenir de « Nahibly, une histoire again » c’est que la danse suite de mouvements rythmés du corps est aussi un art militant dont l’une des vocations est de dire davantage que les mots ne peuvent exprimer.

Christian Kossa et sa compagnie soulèvent à travers ce spectacle des questions profondes sur la résilience face à la douleur et la nécessité de prendre soin des vivants.