Jean-Luc Poulain, président du SIA 2024 : « les objectifs sont très légèrement dépassés »
Que retenir de la 60e édition du Salon International de l’Agriculture ?
C’est une édition riche en ce qui concerne les débats sur l’avenir de l’agriculture. Le Salon n’est pour rien dans une crise qui couve depuis des dizaines d’années et qui a connu son point d’éruption trois semaines avant l’ouverture. Mais comme chaque année, le Salon a été le centre d’attention de nos concitoyens sur l’évolution de l’agriculture. Il y a eu des débats, la présence des politiques. Et à partir du moment où l’on prend conscience que le revenu agricole est très faible chez la plupart des agriculteurs, que la démographie agricole est catastrophique et que nous allons avoir un manque de bras, il faut apporter des réponses à tous ces problèmes.
Peut-on avoir des chiffres ?
Les objectifs sont très légèrement dépassés. Quelque 603.692 personnes sont venues au Salon de l'Agriculture, soit quelques milliers de plus que les 600.000 visés au début de l'événement. On a commencé dans des conditions difficiles avec une perte de visiteurs les deux premiers jours. Les visiteurs n'avaient pas forcément envie de se mettre dans des actions syndicales. À partir de lundi, on a commencé à faire un peu plus chaque jour par rapport aux mêmes jours des années précédentes. Donc le trou est quasiment bouché : on est plus qu'à 12.000 visiteurs d'écart, alors qu'on était à près de 40.000 dimanche soir.
Le salon est-il le lieu adéquat pour adresser les problèmes du monde agricole ?
Le Salon est aussi là pour ça : aider à redonner un sens et une vision à ce métier. Nous avons en France des avantages énormes : un climat qui permet de produire, une qualité de sols que beaucoup nous envient, une formation des hommes au top. Autant d’atouts qui sont gâchés par des décisions politiques trop handicapantes. Il faut revenir à beaucoup de bon sens. Je cite souvent cette phrase du philosophe anglais Francis Bacon : « La nature, pour être commandée, doit être obéie ».
C’est votre 16e année en tant que président du Salon. Comment l’avez-vous vu évoluer ?
Si je compare à celui de l’an dernier, je ne vois pas de grande différence. En revanche, si je me réfère au Salon d’il y a dix ans, que d’évolutions ! C’était alors encore le Salon du visiteur qui venait retrouver ses racines, qui racontait à ses enfants ou petits-enfants qu’il allait passer ses vacances à la ferme, acheter ses œufs. Aujourd’hui, le lien s’est distendu entre la production et les concitoyens, et les visiteurs viennent comprendre comment nous produisons. Les exposants ne s’y sont pas trompé. La majorité des stands sont devenus pédagogiques et ludiques et on produit même sur place, du pain des yaourts. Pour les enfants, c’est idéal.
C’est votre dernière année de présidence du Salon. À titre personnel, quel message aimeriez-vous faire passer aux équipes, aux exposants, aux agriculteurs ?
Les équipes font un formidable travail, réalisé avec passion. Nous estimons tous avoir beaucoup de chance d’être là. Nous en avons fait le plus grand Salon de France, avec énormément de visiteurs, plus de 3 900 journalistes, plus de 80 visites officielles. Nous ressentons tous beaucoup de fierté. Aux exposants, je dis merci de faire du Salon ce rendez-vous convivial, et de leurs efforts réalisés cette année pour éviter les débordements, liés notamment à la consommation d’alcool. Tout n’a pas été parfait, mais nos actions de sensibilisation ont été suivies d’effet. Aux agriculteurs, je rappelle tout ce que nous avons entrepris : le SIA’PRO, avec l’énorme succès du hackathon, La Ferme Digitale et tous les exposants qui font de la recherche et qui nous aident, nous les producteurs, à produire autant, mais mieux. Avec toujours le même objectif : continuer à répondre aux besoins de nourriture de la population mondiale.
Avec la Gazette d'Oreillette
Peut-on avoir des chiffres ?
Les objectifs sont très légèrement dépassés. Quelque 603.692 personnes sont venues au Salon de l'Agriculture, soit quelques milliers de plus que les 600.000 visés au début de l'événement. On a commencé dans des conditions difficiles avec une perte de visiteurs les deux premiers jours. Les visiteurs n'avaient pas forcément envie de se mettre dans des actions syndicales. À partir de lundi, on a commencé à faire un peu plus chaque jour par rapport aux mêmes jours des années précédentes. Donc le trou est quasiment bouché : on est plus qu'à 12.000 visiteurs d'écart, alors qu'on était à près de 40.000 dimanche soir.
Le salon est-il le lieu adéquat pour adresser les problèmes du monde agricole ?
Le Salon est aussi là pour ça : aider à redonner un sens et une vision à ce métier. Nous avons en France des avantages énormes : un climat qui permet de produire, une qualité de sols que beaucoup nous envient, une formation des hommes au top. Autant d’atouts qui sont gâchés par des décisions politiques trop handicapantes. Il faut revenir à beaucoup de bon sens. Je cite souvent cette phrase du philosophe anglais Francis Bacon : « La nature, pour être commandée, doit être obéie ».
C’est votre 16e année en tant que président du Salon. Comment l’avez-vous vu évoluer ?
Si je compare à celui de l’an dernier, je ne vois pas de grande différence. En revanche, si je me réfère au Salon d’il y a dix ans, que d’évolutions ! C’était alors encore le Salon du visiteur qui venait retrouver ses racines, qui racontait à ses enfants ou petits-enfants qu’il allait passer ses vacances à la ferme, acheter ses œufs. Aujourd’hui, le lien s’est distendu entre la production et les concitoyens, et les visiteurs viennent comprendre comment nous produisons. Les exposants ne s’y sont pas trompé. La majorité des stands sont devenus pédagogiques et ludiques et on produit même sur place, du pain des yaourts. Pour les enfants, c’est idéal.
C’est votre dernière année de présidence du Salon. À titre personnel, quel message aimeriez-vous faire passer aux équipes, aux exposants, aux agriculteurs ?
Les équipes font un formidable travail, réalisé avec passion. Nous estimons tous avoir beaucoup de chance d’être là. Nous en avons fait le plus grand Salon de France, avec énormément de visiteurs, plus de 3 900 journalistes, plus de 80 visites officielles. Nous ressentons tous beaucoup de fierté. Aux exposants, je dis merci de faire du Salon ce rendez-vous convivial, et de leurs efforts réalisés cette année pour éviter les débordements, liés notamment à la consommation d’alcool. Tout n’a pas été parfait, mais nos actions de sensibilisation ont été suivies d’effet. Aux agriculteurs, je rappelle tout ce que nous avons entrepris : le SIA’PRO, avec l’énorme succès du hackathon, La Ferme Digitale et tous les exposants qui font de la recherche et qui nous aident, nous les producteurs, à produire autant, mais mieux. Avec toujours le même objectif : continuer à répondre aux besoins de nourriture de la population mondiale.
Avec la Gazette d'Oreillette