Cajou : Le transformateur international Denia installé à Grand Bassam cesse ses activités
Faute de marge et d’approvisionnement régulier en noix brutes durant 3 ans, l’usine DENIA d’une capacité de 17 000 tonnes et qui employait 2 000 personnes, a-t-elle aussi été contrainte d'arrêter ses activités de transformation à la suite de pertes importantes accumulées depuis 3 ans.
Les experts du secteur expliquent ces faillites en cascade par l’autorisation exceptionnelle donnée par le CCA depuis 3 ans, aux exportateurs asiatiques de noix bruts d’aller acheter à l’intérieur, en compétition avec les transformateurs de cajou. Cette autorisation exceptionnelle du CCA a permis de donner l'avantage aux exportateurs asiatiques déjà dotés d’un prix officiel CCA pour les exportateurs à Abidjan et San Pedro, plus avantageux que le prix officiel des transformateurs à l’intérieur.
L’autre faille du fonctionnement du secteur cajou en Côte d’Ivoire est la pratique d’annonce chaque année par le gouvernement d’un prix minimum obligatoire supérieur au prix réel du marché international, sans aucun système de stabilisation pour supporter ces prix officiels, comme c’est le cas dans le secteur stabilisé du cacao.
Les transformateurs qui doivent surpayer les noix brutes au-dessus du prix minimum ne sont pas remboursés par une caisse de stabilisation comme c’est le cas dans le cacao et le café. Les usines sont donc contraintes soit d'être en perte soit de faire de fausses déclarations prétendant payer le prix du marché.
En outre le CCA en difficulté de trésorerie ne peut comme au Vietnam et en Inde supporter financièrement les transformateurs face à la crise mondiale sans précédents que connait le secteur cajou.
Les prix de vente de l’amande de cajou ne semblent pas remonter et les coûts de production explosent face à la crise en Ukraine, ainsi les faillites de transformateurs de cajou devraient malheureusement se multiplier en Côte d’Ivoire.
Une personne au sein du Ministère du Commerce et l’Industrie interrogée sur le sujet a indiqué « nous avons aucune emprise sur le CCA et sa politique de commercialisation et d’industrialisation ».