Au Burkina Faso, le gouvernement de transition entend durcir le ton contre la corruption. Lors du dernier Conseil des ministres, le président, le capitaine Ibrahim Traoré, a signé un décret visant à encourager les citoyens burkinabè à dénoncer des faits de corruption dans les administrations publiques ; ceci afin de mieux lutter contre ce fléau.
En 2021, le Réseau national de lutte contre la corruption (Ren-Lac), publiait une enquête dans laquelle 85% des sondés avaient été témoins ou avaient fait l'objet de corruption au Burkina Faso. Dans le même temps, cette enquête soulignait que seuls 3,5% d'entre eux avaient pris l'initiative de déposer plainte ou de dénoncer ces faits de prévarication dans les services publics.
Climat délétère
Aussi, le décret ministériel de ce 14 mars 2024 vise à encourager les témoignages en proposant, entre autres, une récompense - qui n'est pas détaillée - si l'on dénonce ces mauvaises pratiques aux autorités compétentes. Les spécialistes burkinabè qui travaillent sur ces questions, s'ils se félicitent de cette mesure générale, estiment que l'aspect délation pourrait ouvrir la voie à des abus de toutes sortes dans un Burkina Faso au climat de plus en plus délétère.
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