Addiction aux stupéfiants : Deux experts donnent les clés pour en venir à bout

Une conférence initiée par la communauté thérapeutique "Grain de sénevé", sur les stupéfiants à la bibliothèque nationale à Abidjan-Plateau. (Ph: Dr)
Une conférence initiée par la communauté thérapeutique "Grain de sénevé", sur les stupéfiants à la bibliothèque nationale à Abidjan-Plateau. (Ph: Dr)
Une conférence initiée par la communauté thérapeutique "Grain de sénevé", sur les stupéfiants à la bibliothèque nationale à Abidjan-Plateau. (Ph: Dr)

Addiction aux stupéfiants : Deux experts donnent les clés pour en venir à bout

Le 09/12/24 à 18:44
modifié 10/12/24 à 11:59
Pr François N’Douba et Dr Arthur Patrick N’Goran, deux éminences grises de la psychologie cognitive, ont disséqué les causes, les signes avant-coureurs et les manifestations de l’addiction aux substances psychotropes avant de donner les astuces aux parents et aux victimes pour s’extirper de ce piège mortel.

C’était au cours d’une conférence initiée par la communauté thérapeutique "Grain de Sénevé", à la bibliothèque nationale à Abidjan-Plateau, le 7 décembre 2024.

Articulé autour du thème général "De la dépendance à la liberté", la conférence a été l’occasion pour Pr François N’Douba de se prononcer sur le sous-thème "Sortir définitivement de l’addiction", et Dr Arthur Patrick N’Goran sur le deuxième sous-thème "l’addiction autrement".

Pour le premier intervenant, il existe plusieurs types d’addictions. A en croire l’universitaire, qu’importe la forme qu’il prend, ce mal est semblable à un iceberg dont la partie visible n’est que le comportement de la victime.

Selon lui, l’addiction est plus l’expression d’un manque, d’un besoin non assouvi, une frustration que la victime n’arrive pas à exprimer. C’est alors qu’il se réfugie dans la consommation de ces substances qui vont plomber sa vie et celle de son entourage.

Dans ce cas précis, le traitement classique ne suffit plus, il faut aller au-delà. « C’est pourquoi, il faut associer au traitement classique le traitement cognitif pour espérer une guérison complète », a-t-il recommandé.

Ce dernier traitement consiste, selon lui, à chercher à comprendre ce qui a poussé l’individu à recourir aux substances, en prenant en compte son environnement, sa famille et les influences extérieures.

Ainsi, entourer la victime de plus d’attention, communiquer régulièrement avec lui, reconnaître ses mérites, éviter autant que possible de lui faire des remontrances et autres remarques acerbes l’aident à extérioriser ses besoins et à se recoller aux siens, tout en abandonnant l’objet de sa souffrance.

Quant à Dr Arthur Patrick N’Goran, il a recommandé aux parents de regarder autrement l’addiction. En effet, l’addiction vue comme une opportunité pour resserrer les liens avec son enfant, l’entourer d’affection, suivre ses efforts d’en sortir, assouvir ses désirs les plus insignifiants, aide l’individu à surmonter son mal-être.

A travers des anecdotes pertinentes, l’expert a donné les armes à l’auditoire pour sortir leurs proches de ce danger. Les échanges avec les participants, les Fds en tête, ont permis aux uns et autres de trouver les ressources mentales nécessaires pour faire face à ce mal qui mine la jeunesse ivoirienne.

Françoise N’Douba, présidente de l’Ong "Grain de sénevé", a vivement remercié les conférenciers pour leurs exposés clarifiants et éclairants. Elle a indiqué que ce séminaire parental permettra aux auditeurs d’avoir les outils pour aider leurs proches en situation d’addiction.

« ce séminaire va leur permettre de bien gérer leur stress, de resserrer les liens avec leurs enfants, et surtout leur donner les techniques et une autre vision pour gérer les addictions », a-t-elle conclu.

"Grain de Sénevé" est une communauté dédiée à la transformation personnelle. Ses missions sont d’accompagner la reconstruction de l’individu, de changer le regard sur l’addiction, de former et sensibiliser les familles et les professionnels.


Le 09/12/24 à 18:44
modifié 10/12/24 à 11:59