Cedeao : Le Conseil des sages désormais l'organe exécutif ?
Au terme de sa retraite des 29 et 30 avril 2024, à Abidjan, le Conseil des sages de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) – présidé par l’ancien Président nigérian, Goodluck Jonathan – veut jouer un rôle plus important au moment où l’organisation sous-régionale semble à la croisée des chemins.
L’organisme demande aux Chefs d’État en exercice de lui permettre de pouvoir prendre des initiatives dans le règlement de la conjoncture communautaire complexe. « Nous recommandons à la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de renforcer le pouvoir du Conseil à initier le dialogue et la diplomatie préventive à court, moyen et long termes en matière de bonne gouvernance, de paix et de sécurité dans la région », peut-on lire dans le communiqué publié le 1er mai 2024 à l’occasion sur les réseaux sociaux de la Commission de la Cedeao.
Les sages se projettent déjà dans cette nouvelle posture qu’ils entendent avoir désormais dans la gestion des affaires communautaires. C’est en cela qu’ils sollicitent déjà une réunion extraordinaire pour concrétiser cette nouvelle vision et d’en définir la stratégie.
Le Conseil des sages se veut donc plus opérationnel et demande à être doté de moyens conséquents. Sur la question, le communiqué est précis : « Nous recommandons à la Commission de la Cedeao de renforcer le Conseil des sages. Notamment, à travers la mise à disposition d’outils d’information, de communication et d’amélioration de la structure d’appui administratif et technique au niveau de la Commission afin de permettre au Conseil de fonctionner plus efficacement en tant qu’organe de diplomatie préventive et de médiation de la Cedeao. »
Un tournant décisif...
D’aucuns pensent que le processus de réforme profonde de la Cedeao a commencé. Parce que le Conseil des sages entend reprendre pratiquement la quasi-totalité des dossiers : le maintien du Burkina Faso, du Mali et du Niger dans l’organisation ; la prise en compte des aspirations démocratiques des populations, la gouvernance en général et économique en particulier ; l’emploi des jeunes et des femmes ; l’immigration clandestine ; l’extrémisme violent et la lutte contre le terrorisme.
Une telle approche serait de nature à mettre en retrait la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement, mais également la Commission parce qu’ayant été fortement remises en cause durant les cinq dernières années. Et plusieurs crises socio-politiques, notamment les transitions militaires au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger en passant par les tentatives de putsch en Guinée-Bissau et en Sierra Leone, ont laissé des traces.
En réaction au communiqué, Pipo Daniye (@PipoDaniye) estime que « Les sages de la Cedeao viennent d'acter l'échec de Cedeao ! »
À l’analyse, la position des sages a finalement pris le dessus. Puisqu’ils ont généralement proposé la négociation contre les sanctions prévues par les textes en cas de changement anticonstitutionnel de pouvoir. Cela s’est plus manifesté lorsque les militaires ont déposé le Président Mohamed Bazoum au Niger.
Sur X (@Twitter), Nataniel Nikiéma (@NatanielNikiema) s’interroge donc : « Donc il y a un Conseil des sages et on laisse passer les sanctions contre des États ? »
La mise en avant des sages se justifie aussi par le risque de division qui s’accentue entre les États membres devant la tendance de positionnement pro ou anti-russes face aux partenaires traditionnels occidentaux.
Le positionnement clair du Conseil des sages à travers ce communiqué répond à une question que les observateurs se posent depuis longtemps quant à son utilité.
Sur X (Twitter), Akoumany Komla (@AkoumanyKomla) relaie cette préoccupation en des termes un peu rugueux. « Je note que la réunion des sages de la Cedeao est un outil très important. Quels sont les résultats concrets que cet outil a produits depuis sa création ? Ou bien les sages se réunissent et pondent des communiqués et c'est fini ? », s'est-il interrogé.
Les sages se projettent déjà dans cette nouvelle posture qu’ils entendent avoir désormais dans la gestion des affaires communautaires. C’est en cela qu’ils sollicitent déjà une réunion extraordinaire pour concrétiser cette nouvelle vision et d’en définir la stratégie.
Le Conseil des sages se veut donc plus opérationnel et demande à être doté de moyens conséquents. Sur la question, le communiqué est précis : « Nous recommandons à la Commission de la Cedeao de renforcer le Conseil des sages. Notamment, à travers la mise à disposition d’outils d’information, de communication et d’amélioration de la structure d’appui administratif et technique au niveau de la Commission afin de permettre au Conseil de fonctionner plus efficacement en tant qu’organe de diplomatie préventive et de médiation de la Cedeao. »
Un tournant décisif...
D’aucuns pensent que le processus de réforme profonde de la Cedeao a commencé. Parce que le Conseil des sages entend reprendre pratiquement la quasi-totalité des dossiers : le maintien du Burkina Faso, du Mali et du Niger dans l’organisation ; la prise en compte des aspirations démocratiques des populations, la gouvernance en général et économique en particulier ; l’emploi des jeunes et des femmes ; l’immigration clandestine ; l’extrémisme violent et la lutte contre le terrorisme.
Une telle approche serait de nature à mettre en retrait la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement, mais également la Commission parce qu’ayant été fortement remises en cause durant les cinq dernières années. Et plusieurs crises socio-politiques, notamment les transitions militaires au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger en passant par les tentatives de putsch en Guinée-Bissau et en Sierra Leone, ont laissé des traces.
En réaction au communiqué, Pipo Daniye (@PipoDaniye) estime que « Les sages de la Cedeao viennent d'acter l'échec de Cedeao ! »
À l’analyse, la position des sages a finalement pris le dessus. Puisqu’ils ont généralement proposé la négociation contre les sanctions prévues par les textes en cas de changement anticonstitutionnel de pouvoir. Cela s’est plus manifesté lorsque les militaires ont déposé le Président Mohamed Bazoum au Niger.
Sur X (@Twitter), Nataniel Nikiéma (@NatanielNikiema) s’interroge donc : « Donc il y a un Conseil des sages et on laisse passer les sanctions contre des États ? »
La mise en avant des sages se justifie aussi par le risque de division qui s’accentue entre les États membres devant la tendance de positionnement pro ou anti-russes face aux partenaires traditionnels occidentaux.
Le positionnement clair du Conseil des sages à travers ce communiqué répond à une question que les observateurs se posent depuis longtemps quant à son utilité.
Sur X (Twitter), Akoumany Komla (@AkoumanyKomla) relaie cette préoccupation en des termes un peu rugueux. « Je note que la réunion des sages de la Cedeao est un outil très important. Quels sont les résultats concrets que cet outil a produits depuis sa création ? Ou bien les sages se réunissent et pondent des communiqués et c'est fini ? », s'est-il interrogé.